Izuku se réveille péniblement. Il se redresse dans un lit qui n'a pas son odeur. Putain, mais il est où ? Son coeur bat la chamade, il a l'impression qu'il va exploser. Et comme un tsunami qui le submergerait, il se remémore les évènements de la veille. Son père. La sonnette. Les policiers. L'espoir. Le désespoir. La grosse seringue. Le flou. Puis plus rien.
Il doit être dans un hôpital...? Pas sûr. Non, en faite, il n'y a même pas de doute à avoir. Les hopitaux ne sont pas décorés comme ça.
Les murs sont bleus pâles et des meubles en bois sont disposés dans la pièce. Il voit à côté de lui une table de nuit avec un post-it et de l'eau dessus. Il n'ose pas boire, bien qu'il ait soif, de peur de mettre en colère le résident des lieux. Il prend le post-it afin de le lire.
"Je suis parti faire des courses, je
t'ai posé un verre d'eau sur la table.
Si tu as faim, prépare-toi quelque
chose avec les restes du frigo !"
Pas encore complètement rassuré, il se dirige tout de même vers la cuisine, après avoir bu le verre d'eau entièrement. Il a la gorge irrité, mais il en fait abstraction, comme d'habitude. Il a trop faim pour pouvoir penser à autre chose. Son ventre qui le tiraille le rappelle à l'ordre, comme pour lui dire qu'il a réfléchit assez longtemps à présent. Esquissant un sourire, il saisit une poêle et sort quelques légumes du bac à légume. Il les découpe en petit dés et décide d'en faire un peu plus pour la personne qui l'a sauvé. Parce qu'il sait que ce soir, il n'aurait pas survécu.
Il les fait revenir dans la poêle et ajoute un peu d'huile d'olive, qu'il a retrouvé dans un placard. Ah, qu'est-ce qu'il est heureux d'entendre l'huile frétiller dans la poêle !
Après une dizaine de minutes, sa poêlé de légume est prête. Il s'en verse une cuillère dans l'assiette, puis il laisse le reste dans la casserole, sur le gaz qu'il a évidemment éteint. Sans plus réfléchir, il emporte son assiette avec des couverts, et monte dans la chambre où il s'était réveillé. A peine assis, il réfléchit longtemps au fait de s'autoriser à manger. Après s'être convaincu, en se donnant comme argument que cela devait bien faire trois semaines qu'il n'avait pas mangé convenablement, il commence à apporter les aliments maintenant tout juste tiède dans sa bouche.
- Mmmmmh !
Qu'est-ce que c'est bon !
Sauf qu'après, il se met à culpabiliser de cette bouchée. Pour certains, ça peut sembler ridicule, une simple formalité, mais pas lui. Parce qu'à chaque fois, à chaque moment où il se sent un peu mieux, il pense à elle. A sa mère. Elle qui n'aura plus cette douce sensation sur la langue.
Dégouté, il repousse son assiette. Son estomac s'est noué et son oesophage s'est resserré. Il a du mal à déglutir. Tant pis, il mangera mieux un autre jour. Et aujourd'hui, quelle jour est-il ? Toujours vendredi ? Samedi ? Dimanche ? Ou bien même Lundi ?
- Oh, non, jura-t-il. La sortie !
- Quelle sortie ?
Izuku sursaute bien trop fort. Il tourne la tête en direction de la porte. Un homme d'âge mûr se tient devant. Il a un sourire mi-peiné, mi-soulagé. Il semble heureux de le voire rétabli. Mais qui est-il ?
Comme pour répondre à sa question silencieuse, le passant se présente.
- Je m'appelle Alexandre Brassier, mais appelle-moi Axel. Je t'ai hébergé chez moi une fois que les policiers ont enfermé ton père. Ils vont fai...
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Malentendant mal entendu
Fiksi Penggemar2 ans. Cela va faire deux ans qu'Izuku a tout perdu. Sa mère. Son ouïe. Son sommeil. Ses rêves. Son sourire. Deux ans que sa mère est décédée sous l'alter de son père. Deux ans qu'Izuku subit. Ses amis observent impuissants son déclin qui accroit de...