Chapitre 20

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Il pleure un plaisir, une joie perdue. Oubliée à jamais. L'espoir le quitte et laisse place à l'acceptation, au deuil. Deuil de ces petits moments de bonheur, qu'il sait vains. Comme un enfant qui serrerait son jouet cassé, il tente de réparer son bonheur, un casque sur les oreilles. Mais la seule musique qu'il entend, c'est celle de la douleur qu'entreprend de lui faire ressentir son coeur, tapant contre sa propre cage. L'incompréhension se noit à travers ses larmes. Ce qui lui arrive n'a aucun sens. Elles n'étaient pas censées se manifester. Il est censé être en prison ! De plus, s'il s'était libéré, il aurait été mis au courant. Les médias en auraient parlés. Mais, après tout, peut-être que l'information a bien été transmise à la télé, mais qu'elles l'ont empêchés d'entendre... Non, impossible. Il aurait au moins lu des informations sur les journaux. Alors comment ?

Enfin, de toute façon, peu importe. Les faits sont là, elles sont de retour. Il est redevenu malentendant. Sourd. Coupé du monde. Et ça l'énerve. Il le vit comme une sorte de "retour à la case départ". il va soliloquer, pour être sûr de ne pas perdre la tête. Ou alors, il le fera justement parce qu'il la perd. 

Le résultat en sera pareil, inexorablement, il va se renfermer sur lui-même. Il ne pourra plus suivre les cours, comme il l'a fait avec passion ces 3 dernières semaines (lorsqu'il était "conscient"). Il ne pourra plus entendre son doux surnom, murmuré du bout des lèvres par Katsuki. Il ne pourra plus car les vrombissements incessants ne cessent de lui obstruer l'ouïe. Et ça le tue.

Il est mort.

De l'intérieur.

On l'a tué.

Fissuré, il s'est brisé en morceau.

En fin débris, que jamais on ne retrouvera.

Il ne faudra qu'une fine brise pour qu'il mette fin à sa vie.

Un faible bruit retentit. En vain. Le poing contre la porte de son amant, Katsuki toque. Toujours en vain. Il entre, silencieux. Il le voit. De dos. Position foetus. Il a l'impression de le revoir, comme le matin de son cauchemar. Aujourd'hui, il le sent. Le cauchemar recommence. Mais cette fois-ci, il sera là. Pour l'épauler, parce qu'il en a besoin. Il peut pas affronter son père seul.

Il l'approche, tout doucement. Le fil du casque du bouclé passe sur son épaule pour se planter dans son téléphone. Le titre de la playlist, break me, reflète assez bien son état du moment. Il remonte son regard, suivant le fil, vers son visage tâcheté. Le regard dans les vagues, il ressemble à un pantin désarticulé. Rien qu'une carcasse sans âme.

Désarçonné par la soudaine rechute de son amour, il l'interpelle.

- Deku ?

Pas de réponse.

Inquiétant.

Il contourne le lit. Lorsque le regard du bouclé tente de s'accrocher à sa présence pour sortir des méandres de ses pensées, il sursaute. Clignant plusieurs fois ses paupières bien trop lourdes, il revient doucement. En l'attendant, Katsuki s'allonge près d'Izuku, après avoir décalé le téléphone.

Izuku, de nouveau complètement conscient, se presse contre le torse de son amant. Il voit ses lèvres bougées. Ss le son. Les larmes lui montent aux yeux. Il se réfugie, calant sa tête contre son cou. Il prend une grande inspiration. Son parfum musqué lui chatouille les narines.

- Je t'entends pas.

Muet, le cendré le dévisage. Izuku poursuit son récit.

- Je n'entends rien. La sonnerie de mon réveil. Le chant des oiseaux. Le vent souffler contre ta peau. Les cours d'héroïsme. Mon prénom murmuré. Ta voix.
Rien. Seul les insultes rebondissent contre mes tympans.

Il reprend un peu son souffle. C'est la première fois qu'il avoue son malheur.

- Tout ça, c'est à cause de lui.

Sans même prononcer son nom, sa voix flanche au simple fait de l'évoquer.

- Il use de son alter. Contre moi. Jour et nuit, j'entends des dizaines de voix me rabaisser.

Un silence macabre suit ses révélations.

- Tout ça était fini. Enfin. Ce mal était révolu, depuis son arrestation. Mais, il est de retour.

Un gémissement passe le dessus de ses lèvres. Il sent quelque chose gigoter dans son cou. Le cendré panique à côté de lui. Il continue malgré la douleur qui lui lacine les yeux.

- Depuis hier soir, je les entend, toujours plus fort. Ils me harcèlent.

Un son rauque retentit. Izuku se cambre. La douleur, qu'il prenait pour une douleur passagère, l'électrifie de par en par. Des dizaines d'aiguilles se réfugient en son être. Son corps semble s'étirer puis se réfugier, comme un élastique prit de folie. Le cendré le plaque contre son lit. Les poing lié, la vague de douleur s'échoue dans sa tête.
Un hurlement à déchirer les coeurs tombe dans la pièce.
Il se tortille pour tenter de s'échapper. Un bourdonnement résonne dans son être, puis laisse place à un bruit très aigu. Il a l'impression de perdre conscience plusieurs fois avant de se faire noyer par une nouvelle vague de douleur.

Il aperçoit, sans vraiment en avoir conscience, quelque chose se déplacer vers sa main droite. Sans que son cerveau transmettre le moindre ordre à son bras, ce dernier s'agite tout seul. Et il le blesse. L'effroi passe dans leur regard, ambués tous les deux. Katsuki hurle, appelle quelqu'un. Le bouclé parvient à lire un j. Il a sûrement appelé Eijiro.

Comme pour confirmer ses dires, ce dernier entre en trombe. Sans poser de questions, il saisit les pieds d'Izuku qui tente de se démener comme un beau diable.
Le bras en sang, maintenant tout de même ses bras au dessus de sa tête, il appuie de toutes ses forces.
Après cinq minutes, Izuku semble reprendre un minimum conscience pour tenir une conversation intelligible.

- Deku, c'est quoi ça ?

Le silence lui répond. Il comprend.

Saisissant une feuille et un stylo, posés tout deux sur la table de nuit, il écrit sa question. Eijiro, de plus en plus largué, se fait éclairer par son ami.

- Il est sourd. À cause de l'alter de son père.

Izuku répond à se question écrite.

- Je suis pas sûr. J'ai juste ressenti une douleur vive dans le cou, puis tout est devenu flou. Mais c'est sûrement à cause de ce produit.

Un éclair de comprésion passe dans le regard du cendré. Il reprend la feuille et le crayon.

- Le produit que tu as vomi la dernière fois ?

Un simple hochement de tête conclura cet échange. Une affirmation qui scellera le début d'un malheur.

C'est bientôt. C'est là.

C'est le début de la fin.

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Kakou kakou !!!
Comment ça roule !
J'écris ce chapitre en vitesse, sorry.
C'est clairement pas le meilleur que j'ai fais.
Et oui, on approche de la fin de cette histoire ! ( encore 5 ou 6 chapitres ? Ou plus... je sais pas encore).
J'annule mon projet d'un tome 2 et de ma fin ouverte. Je vais faire correctement de dénouement, mais du coup désolé à ceux qui s'attendaient à ce que certains sujets soient abordés.
Mais c'est parce que j'ai un nouveau projet. Je suis en trzin de fzire les plans. Cette fois-ci, l'intrigue sera beaucoup mieux construite, avec les idées bien structuées, parce que là...
C'est clairement pas de ouf. Quand je la relit, je me dis que c'est sacrément brouillon. Et dsl, je vais pas en faire une fanfic mha. Je souhaite faire mes persos, avec mes développements d'histoire.
Vous en faites pas, se sera du bxb, parce que, bah, vive les yaoistes🤣🤣
Bref, voili voilou, à plus les bijoux !
Jadou.

Malentendant mal entenduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant