La chaleur des premiers rayons de soleil vient lécher les pores de la peau humide de Katsuki. Le sommeil lourd, ses yeux clos, sa tête est posée sur les genoux de son professeur. Aussitôt endormi, l'enseignant n'a pas pu se retirer de cette poigne solide d'adolescent.
Enfin, adolescent...C'est un peu la question. Car bien que son physique est dans le cour du temps, son esprit semble emprisonné dans une époque passée. Ce soudain régressement n'augure rien de bon, et son instinct lui crie que quelque chose a du le déclencher. Peut-être que son cerveau s'est construit une espèce de barrière mentale, de cocon, où le cendré peut aller se réfugier.
Eijiro revient du salon et apporte des pommes découpées pour son professeur et Katsuki lorsqu'il se réveillera. Il les place sur la table de chevet et s'installe, exténué, au bureau. Les papiers qui jonchent le sol manquent de se faire déchiqueter par les roues au méchanisme bien huilé. Il ramasse les feuilles noircies par une écriture pressée et les dispose alignées par ordre de numérotation. Tuant le temps, il lit. Il lit les plans d'invasions. Il lit tous les cas de figure possible et inimaginable, même les plus improbables. Il parcourt ce qui semble être des jours et des jours de travaille, des nuits d'insomnies dissimulées par une colère froide et mal réfrénée.
Puis il tend les documents à son professeur, qui les cornent légèrement. Complètement sous le choque, englutiné par pleins d'informations que lui-même n'a jamais prit connaissance, les hypothèses et l'acharnement de Katsuki le subjugue. Son intelligence n'aura eu d'égal que sa motivation et son tempérament impatient. Lorsqu'il regarde avec précision les différents commentaires glissés dans les margues au crayon de papier, il ne peut qu'hocher la tête. Il a raison, la police n'agit pas et une autre hypothèse le surprend et ne manque pas pour autant de sens : il se peut que la police fasse patienter l'enquête suite à une collaboration. De là, Katsuki part dans d'autres idées reliées entre elles par du stylo bic rouge. Soit c'est une collaboration forcée, auquel cas il avait prévu un plan --décrit en détail sur la page 36-- soit c'est une collaboration volontaire. Il a scrupuleusement écrit dans la marque "Si c'est le cas, je les bute avec". Les seuls raison qu'il a trouvé à une possible collaboration avec un vilain, c'est soit une question d'argent, soit une question de matériel ou d'autres sujets d'expérimentation.
Toutes ses feuilles sont entièrements remplis de différentes hypothèses. Il en est seulement à la troisième feuille, et savoir que plusieurs heures seront nécessaires pour écumer tout ça le désespère. D'un coup d'oeil avec Eijiro, il décide de se partager le paquet en deux : Aizawa prend les quarantes premières et Eijiro de quarante à quatre-vingt. La vingtaine de pages restantes, ils la passeront au malheureux qui passera le seuil de la chambre.
***
C'est mieux, ici.
Convaincu, Izuku hoche mentalement la tête.
La pénombre environnante ne lui fait plus peur. Le silence lui permet de se poser pleinement. Et surtout, il est là.
- Izu, pourquoi tu hoche la tête ?
Son Kacchan est là.
Izuku tourne la tête vers l'interlocuteur. Son apparence enfantine fait écho au propre reflet du bouclé. Par ne sait-il quel miracle, ce lieu de l'horreur a créé la personne la plus importante à ses yeux. Loin des autres, isolés de tous, les deux amis d'enfances se font face dans leur version la plus pure, la meilleure époque de leur vie.
- Pour rien, Kacchan.
Ce dernier se détourne.
- On devrait avancer.
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Malentendant mal entendu
Fanfic2 ans. Cela va faire deux ans qu'Izuku a tout perdu. Sa mère. Son ouïe. Son sommeil. Ses rêves. Son sourire. Deux ans que sa mère est décédée sous l'alter de son père. Deux ans qu'Izuku subit. Ses amis observent impuissants son déclin qui accroit de...