Chapitre 11

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Ça fait 3 jours que je suis hospitalisé. L'inhibiteur a accentué la désintégration de mon corps par l'utilisation de mon alter. Apparement un peu plus et ma trachée était en cendre, ainsi que mes bras, mes poumons et mon estomac. J'ai à peine utilisé mes flammes pourtant.

Je n'arrive toujours pas à parler. Mais comme c'est Keigo qui m'a tenu compagnie les deux premiers jours, le temps que ses quelques véritables plumes repoussent, je n'avais pas vraiment besoin de parler. Il arrive à faire la conversation pour deux. Il m'a apporté de la crème de volaille, apparement ça aide pour la gorge. Il devait avoir vachement mal parce qu'il a mangé plus de la moitié de ce qu'il m'a amené.

Je sais que je ne le verrai pas aujourd'hui. Malgré ses deux doigts sous bandage, il peut recommencer à travailler. J'ai tout de même la visite de Natsuo et Fuyumi. Elle est très émotive par rapport à mon état, en contrepartie Natsu lui me dit que j'ai tout déchiré.

J'essaie d'articuler: "Je suis un héros." Mais ils ne comprennent pas, alors je me montre du doigts, puis je lève le poing comme si je volais dans un comics. Ce qui les fait bien rire. Natsu me montre les articles dans lesquels j'apparais, j'ai trop la classe. Pour une fois que je passe aux infos pour autre chose que ma mort ou le fait que je sois un super vilain.

Ma famille ne reste pas très longtemps. Compliqué de faire la conversation à quelqu'un de muet, sauf quand on est un piaf. Je passe les deux jours qui suivent seul, j'ai envie d'égorger tout le personnel soignant à force de ne pas pouvoir bouger.

Ce matin, j'ai un peu de voix. Elle manque un peu de volume, mais elle est là. Je fais un vocal à Hawks qui me demande comment je vais par message, pour lui montrer que j'ai retrouvé du coffre. Il me répond par une photo de lui les cheveux au vent, ses lunettes sur les yeux et un grand sourire avec un pouce en l'air. Cet imbécile est craquant, et il le sait.

Je revois Hawks le jour de ma sortie, qui est aussi celle de mon audience. Je suis à peu près sur que je vais moisir en prison. Pourtant l'oiseau est confiant, il m'a dit plusieurs fois de croire en son instinct. Hyper fiable donc.

-Ça va ta gorge? Pas trop mal?

-Tu m'as fait bouffé un pot de miel avant de partir, mon haleine est sucrée pour les 6 prochains mois, bien entendu que ça va.

-C'était que trois cuillères.

-Des cuillères à soupe, bordel.

Je ralentis le pas en sentant mon coeur se serrer. Je n'ai pas envie de perdre ces moments où nous rigolons.

-Merci, pour ces quelques mois à tes côtés. C'était vachement plus fun que l'idée que je m'en faisais.

-Je rêve ou ça ressemble à un au revoir?

Je me pince les lèvres. J'ai peur de ne plus pouvoir le lui dire après. Il m'attire contre lui, et m'enlace au beau milieu des couloirs. J'enroule mes bras autours de lui sans hésitation. Ses plumes me recouvrent en grande partie.

-Je te promets de tout faire pour que tu rentres avec moi. Je te laisserai pas croupir en taule, je ne le supporterai pas. Et je suis désolé... M'explique-t-il à l'oreille.

-Désolé de quoi? Je demande confus.

-De ne pas t'avoir fait confiance quand t'es parti avec la copine de Natsuo. Je savais au fond de moi que tu n'allais rien lui faire. C'était pas de ça que j'avais peur, c'est juste qu'elle est mignonne et t'avais l'air heu... Bref.

Je ressers l'étreinte. Je ne suis pas sure d'avoir la force de le lâcher dans quelques secondes.

-T'es un crétin, c'est pas vraiment ma tasse de thé les nanas...

Son corps est traversé d'une petite secousse. Je suis soulagé de voir qu'il croit réellement en moi, mais ça rend ce premier et potentiellement dernier câlin encore plus difficile.

Une grosse voix se racle la gorge. Mon sang se glace immédiatement. Sur toutes les personnes qui sont susceptibles de passer dans le couloir en ce moment, fallait que ce soit lui. Nous nous séparons vivement avec Hawks.

-Evitez d'être en retard, si vous voulez que ça joue en votre faveur.

-Vous doutez de mes capacités de beau parleur numéro 1? Je pensais avoir fait mes preuves lors de notre première rencontre pourtant.

Le sang n'irrigue plus mes mains tellement mes poings sont serrés. C'est la première fois que je le vois depuis mon arrestation. Je préfère ne rien dire, je ne suis pas certain de ce qui traverserait mes lèvres.

Endeavor passe devant nous. Je suis sincèrement navré Madame Odaiji Ni, finalement les pulsions meurtrières sont toujours biens présentes. Je sens quelque chose frotter sur le dos de ma main, je regarde surpris. J'enroule mon petit doigt autours du sien, en guise de merci pour le soutient.

L'audience est à huis clos. Nous ne sommes donc pas beaucoup en face du juge. J'ai droit à l'un des meilleurs avocats du pays, merci le daron blindé de thunes. Les faits retenus contre moi sont énumérés. L'utilisation de mon alter sans permis, et la non prise de l'inhibiteur comme convenu dans mon contrat de libération. Bon, au moins un des trucs est faux c'est déjà ça. Ma psychologue est appelée à la barre en première.

-Madame Odaiji Ni, pouvez vous me dire si lors de vos séances, l'accusé suivait son traitement jusqu'à la fin.

-Oui, nous terminions la séance bien après la prise totale du médicament.

C'est Hawks le suivant.

-Monsieur Takami, dans les faits concernant la prise correcte de l'inhibiteur d'alter par perfusion. Pouvez-vous certifier avoir toujours assisté à la mise en place du bon médicament comme convenu?

-Je certifie avoir été présent lors de chaque pose de la perfusion par un ou une infirmière.

-Ne l'avez vous jamais quitté entre le moment de la mise en place et l'arrivée de Monsieur Todoroki dans le cabinet?

Son regard devient mauvais, vous avez réussi à agacer l'oiseau, bravo.

-Vous voulez dire, les deux mètres qu'il effectue dans un couloir, entre la salle d'attente et la porte? Je ne lui tiens pas non plus la main quand il doit uriner, si vous voulez tout savoir.

-Monsieur Takami, votre langage. Interrompt le juge.

-Désolé. Il me parait compliqué qu'il puisse changer de perfusion sur ce laps de temps. Le couloir est en plus suffisamment fréquenté pour que ce soit irréalisable.

Je le remercie intérieurement de m'avoir fait un minimum confiance dès le début. Il aurait très bien pu coller une plume sur chaque pochette d'inhibiteur, comme ça l'a surement été demandé dans son contrat. Je me lève pour passer à la barre.

-Monsieur Todoroki, comment expliquez-vous avoir eu recours à votre alter, si vous étiez sous traitement?

-Je n'ai pas utilisé mon alter à proprement parlé. J'ai simplement relancer les flammes que l'ennemie m'envoyait. Si le feu ne m'avait pas touché, rien ne serait sorti de moi naturellement. Je ne sais pas comment mon corps l'a reconduit, mais il l'a fait.

-Vous ne savez pas comment? C'est léger comme affirmation.

-Faites moi une prise de sang, vous verrez que je le prends correctement.

-L'hôpital nous a informé qu'il était impossible de vous en faire une au vu des brûlures engendrées.

-J'ai failli y passer à cause de votre truc, ça a empiré les blessures normalement causée par mon alter, et vous pen...

-Monsieur Todoroki!

-Désolé.

Je regagne ma place. Ça ne s'annonce pas bon. Je regarde sur le côté Hawks secoue frénétiquement sa jambe, Endeavor pose sa main dessus pour le faire stopper. J'avais besoin de son instinct super confiant là tout de suite, pas de voir son stresse. Et merde.

Les ailes de la réinsertion [ DabiHawks ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant