Chapitre 26

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-À main, à bouche, à cul non de dieu!

Je m'enfile les bières plus rapidement que jamais. Hors de question qu'il gagne. Je n'ai pas le temps de regarder où il en est, j'y vais complètement à l'aveugle. Mais à entendre le publique ça doit être serré.

J'attrape mon dernier verre. Je suis passé en mode automatique pour ne pas ressentir les effets trop vite. Je le pose sur la table à peine quelques secondes avant mon concurrent.

-Ça c'est mon champion. Hurle Mirko en me secouant.

La terre n'est plus très droite mais j'explose de joie avec elle. L'euphorie qui règne autours de moi finit par emporté le peu de lucidité qu'il me restait. Ça tape d'un coup très fort.

Je pose mes mains sur les épaules de Keigo. Il tire la tronche, les bras croisés. Un éclair de raison m'empêche de l'embrasser tout de suite.

-Je t'ai gagné. Dis-je fièrement.

-T'as jamais risqué de me perde, idiot. Et surtout, je ne suis pas un trophée. Soupire-t-il, agacé.

Il s'éclipse en direction des amuse-gueules. Je constate à ses épaules crispées, qu'il est réellement fâché. Merde. Je le rejoins.

-Je ne te vois pas comme un objet, j'ai juste pas aimé la façon dont il parlait de toi. Essayé-je de me rattraper.

Sa contrariété n'a pas l'air de diminuer. Je lui prends le poignet et l'emmène danser. Pas le droit de râler le jour de son anniversaire. Il finit par se laisser aller et nous nous éclatons enfin ensemble.

Je me réveille avec un mal de crâne hallucinant. Je suis dans mon canapé-lit. La fin de la soirée est un gros trou noir. Putain, quel crétin j'ai fait.

Il y a une bouteille d'eau posée sur la table devant moi. Je bois doucement. Je compose le numéro de "Chicken Nuggets". Ça sonne dans le vide. Fait chier, j'ai vraiment fait le con avec l'autre imbécile. Après j'ose me dire que je n'ai plus de problèmes de possessivité maladive, c'est ça ouais.

Je cherche après une recette de poulet sur internet qui sort du lot. Je dresse joliment la table avec deux roses rouges au centre, en guise de pardon. J'ai envoyé les agents qui sont sensés être à ma disposition en cas de pépin, finalement ils me servent uniquement à faire mes courses.

Ne sachant pas à quelle heure il va rentrer, je prépare tout ce qui ne doit pas cuire en avance. J'attends qu'il passe la porte pour lancer la cuisson. Il est surpris de me voir dans la cuisine.

-Hey. Désolé, je n'ai pas eu le temps de te rappeler.

Je sais que c'est faux, habituellement il m'appelle au minimum sur le trajet du retour. Je sais que c'est sa façon de me montrer qu'il désapprouve ce que j'ai fait à la soirée. Il observe la table.

-Pardon pour hier, j'espère que je n'ai pas gâché ton anniversaire.

Il m'attire contre lui. Il me sert fort.

-Merci de l'avoir organisé.

Je me détache de lui pour pouvoir l'embrasser. Je pose mon front contre le sien.

-T'as eu de la chance. Je n'ai jamais vu personne le battre à un concours d'affond. Explique-t-il en soufflant.

-Vous avez eu une histoire ensemble?

-Quand j'ai été majeure, et que j'ai pu quitter l'internat de la commission, j'avais qu'une hâte c'était de pouvoir essayer toutes les conneries de jeunes auxquelles je n'avais pas eu droit. Je l'ai rencontré en montant mon agence. Il avait tout autant envie que moi de faire des folies, et il connaissait déjà toutes les portes qui pouvaient y mener. Ça nous est arrivé de coucher ensemble, quand la soirée s'y prêtait bien.

Les ailes de la réinsertion [ DabiHawks ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant