Chapitre 19

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Je reçois un appel de l'oiseau. Sa voix est étrange.

-T'es toujours pas arrivé? Dépêche toi.

Je n'ai pas le temps de répondre qu'il a déjà raccroché. Je me dirige vers son appartement inquiet. J'y découvre la porte ouverte. Je la pousse un peu plus.

Qu'est ce que c'est que ce bordel. Il y a une bouteille de bière éclatée par terre, avec le liquide qui se déverse sur le parquet. D'autres vidanges sont disposées un peu partout. Ça empeste le tabac et il fait tout bleu. Son manteau traine au sol, à côté de son sac posé à l'arrache dans le salon. Je le cherche du regard.

Il est assis, les pieds dans le vide, sur le rebord de la fenêtre. Une bouteille de Jack à la main, une cigarette dans l'autre. Je referme la porte et m'approche de la vitre.

-T'es enfin là! Tu m'as manqué!

-Qu'est ce que tu fous?

-Je picole. T'en veux? Tiens. M'explique-t-il en me tendant la bouteille.

-Depuis quand est ce que tu fumes?

J'essaie d'attraper la clope de ses doigts, mais il gesticule dans tous les sens. Il manque de tomber vers l'avant, je le rattrape de justesse. Il se met à rire.

-J'ai des ailes, si je tombe je risque rien.

-Vu l'état dans lequel tu es, je suis pas certain que tu saches encore voler.

Il glousse. Je soupire. Je sens que la soirée va être longue, moi qui me réjouissais de le revoir.

Je l'aide à revenir à l'intérieur. Il perd l'équilibre. Il a vraiment du boire beaucoup pour en être à ce stade. Ses bras enlacent ma nuque.

-Toya.

-Keigo?

-Tu m'as manqué.

Je dépose un baiser sur son front.

-Tu m'as manqué aussi.

Il m'entraine dans le canapé. Il me fait tomber sur lui. Je me soulève un peu pour le regarder. Il a le visage marqué, je ne sais pas ce qu'il s'est passé pendant sa mission, mais ça ne devait pas être la joie. Je passe mon pouce sur sa joue pour la caresser doucement.

-J'ai envie de t'embrasser. Déclare-t-il.

Je ferme les yeux en soupirant. Tu fais chier à être bourré idiot.

-J'en ai envie aussi.

Je pose ma tête, sur le coussin, à côté de la sienne. Il chuchote dans mon oreille.

-Pourquoi tu ne m'embrasses pas alors?

Je me redresse, je soulève ses jambes pour m'assoir en dessous. J'appuie mon crâne contre le dossier. Il n'apprécie pas le fait que je me sois éloigner. Sa jambe passe de l'autre côté des miennes, avec un manque d'équilibre certain, le voilà à califourchon sur moi.

Il approche délicatement son visage du mien. Nos nez se frôlent. Non de dieu, comment je suis sensé me contenir dans cette situation. Si seulement il était sobre. Je donne tout ce que j'ai pour réussir à me détourner.

-Mais?

-Pas comme ça. Pas dans cet état.

Il embrasse goulument mon cou. J'empoigne ses cuisses. La frustration monte de plus en plus. Ses mains se baladent sous mon t-shirt, jusqu'à se poser sur la bosse dans mon pantalon.

-Ton corps n'a pas l'air du même avis. Me murmure-t-il.

Je le pousse contre le divan. Je m'écrase sur lui pour le bloquer. Il est aussi dur que moi. Je lui maintiens les mains au dessus de la tête, il enroule ses jambes autours de mon buste.

Les ailes de la réinsertion [ DabiHawks ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant