Mon téléphone sonne. Je grogne en essayant de le trouver à tâtons dans mon lit. "Chicken Nuggets" s'affiche sur mon écran, je décroche immédiatement.
-Allo? Dis-je d'une voix rocailleuse.
-Désolé de te réveiller. Je t'ai appelé des que j'ai pu.
-Tu vas bien?
-Ça ira mieux quand je dormirai dans tes bras.
-Tu rentres quand?
-Dans une bonne heure je dirais.
-Je t'attends.
-Laisse ta porte ouverte, comme ça tu peux te rendormir.
-Elle l'est depuis des jours, au cas où tu aurais voulu rentrer.
-T'es le meilleur.
-Je sais.
Je n'arrive pas à me rendormir. Je regarde l'heure toutes les cinq minutes. Je finis par me lever pour l'attendre. C'est l'heure la plus longue de ma vie.
Quand il passe enfin la porte, je suis à table en train de boire une infusion. Il dépose son sac et sa veste dans l'entrée, il se place dans mon dos pour m'enlacer. Ses lèvres en profitent pour embrasser ma nuque.
-Ne me refais plus jamais ça. Sinon je te carbonise.
-Désolé. Je voulais te prévenir mais tout a été trop vite. Ton père m'a dit que tu t'étais inquiété.
Il prend ma tasse et boit par dessus mon épaule.
-Vas prendre une douche. Comme ça tu pourras dormir.
Je lui prépare des vêtements. N'ayant pas de t-shirt troué dans le dos, il dormira torse nu. Je l'attends dans le canapé-lit. Il réapparaît avec un grand pansement blanc sur le flanc. Je le pointe du doigt.
-J'ai du me faire recoudre. Mais c'est pas bien méchant.
Je soupire. Il s'installe à mes côtés. Il dépose un rapide baiser sur mes lèvres.
-Merci de te soucier de moi.
Je caresse doucement sa joue. Il tient mon poignet, voulant garder ma main ainsi pour dormir. Le soulagement que je ressens à présent est incommensurable.
Je me réveille bien avant lui. Je l'observe dormir paisiblement pendant un moment. Je finis par me lever quand l'envie de pisser devient trop difficile à supporter. Je glisse un coussin à la place de ma main.
Je commence à préparer des pancakes, en suivant une recette sur mon téléphone. Toutes ces années gâchées aveuglé par la haine, alors que je suis clairement le meilleur petit ami de la terre.
Petit ami, je m'emporte un peu. Je ne sais même pas ce que nous sommes l'un pour l'autre. Je suis partagé entre le fait d'en avoir rien à foutre de mettre une étiquette sur notre relation, et d'un autre j'aimerais montré à la terre entière qu'il est à moi seul.
Il me rejoint dans la cuisine quand j'ai presque terminé. Il plaque son corps à mon dos, passant ses doigts sous mon t-shirt.
-Je suis gâté.
Ses mains baladeuses descendent jusqu'à l'élastique de mon caleçon. Je le pousse de mes fesses pour récupérer de l'espace.
-Je te déconcentre? Réplique-t-il.
Je lui jette un regard par dessus mon épaule. Il arbore un sourire charmeur. Il me fait un clin d'oeil avant de disparaitre dans la salle de bain. Je vais le démarrer.
Une putain de plume n'arrête pas de caresser mon dos, mes bras, mes jambes. Quand elle passe en dessous de mon short, je l'attrape en lui hurlant que je vais la cramer dans la poêle si il continue.
Il dévore plus de la moitié de ce que j'ai préparé. Il n'est pas très épais, pourtant il mange pour dix. Il me raconte ce qu'il s'est passé pendant la mission. Je ne peux m'empêcher de vouloir les détails de comment il a été blessé. Je me jure d'incendier le fumier qui lui a fait ça si il croise un jour ma route.
Des plumes s'activent à débarrasser la table. J'en profite pour l'attirer avec moi jusque dans le canapé, tout en l'embrassant. Nos gestes sont impatients. Il enlève mes habits au fur et à mesure qu'il caresse mon corps. Je fais de même avec son short.
Il me fait basculer sur le dos. Il ondule le bassin au rythme de ses baisers dans mon cou. Quand il me mordille la peau, j'empoigne ses fesses de mes mains. Bon sang, il me rend dingue.
Je reprends le dessus. J'enlève sauvagement ses sous-vêtements. Je fais glissé mes doigts sur son gland, puis sa verge, passant par ses testicules jusqu'à son trou. Il respire fort. Je l'abandonne un instant, cherchant après du lubrifiant dans ma commode.
J'enduis mes doigts avant de les insérer doucement en lui. Il gémit aux premiers va-et-vient. Mon autre main n'est pas chômeuse, elle astique énergiquement son membre. Il s'agrippe au tissus en dessous de lui.
Une fois qu'il est suffisamment élargit, je le retourne sur le ventre. Après avoir lubrifié ma verge, je la fais glisser entre ses fesses.
-Tu es prêt? Tu me dis si tu veux que j'y aille plus doucement.
Il hoche la tête en guise de réponse. Je pénètre petit à petit en lui. Quand je le sens à l'aise, je commence un mouvement d'avant en arrière avec mes hanches. Tout mon corps crépite comme si j'allais m'embraser. C'est si bon.
Keigo halète, il soulève son bassin pour que je puisse m'enfoncer encore plus facilement. Il est totalement mien à présent. Ses ailes se tendent. Il lâche un gros râle de plaisir. L'entendre m'achève complètement, je me déverse en lui.
Je me laisse tomber à ses côtés, aussi essoufflé que lui. Les gens ne mentent pas en fin de comptes, on prend réellement plus son pied quand on aime la personne. Il me sourit avec des petits yeux.
-Je ne t'ai pas fait mal?
Il me fait non de la tête. Il dépose un baiser rapide sur mes lèvres.
-T'en as pas l'air au premier abord, mais t'es vachement attentionné.
Je replace une mèche qui tombe devant son visage.
-Uniquement avec toi.
-Je suis chanceux alors.
Habituellement je tirais mon coup sans trop me soucier de mon partenaire. Mais avec lui c'est différent, je veux faire les choses biens. Ce qui ne m'empêchera pas de devenir plus bestial quand je connaitrai son corps par coeur, que je saurais exactement sur quel pied danser.
-T'as pas une clope? Me demande-t-il.
-Hm non, j'ai arrêté en taule. Pourquoi?
-J'ai la flemme d'aller chercher mon paquet.
-Tu me refais le coup de la fois où t'étais bourré là. Tu fumes pas à ce que je sache?
-Si, enfin non. Seulement après une partie de jambe en l'air, ça finalise l'orgasme. Genre la cerise sur le gâteau, tu vois?
Impossible de me retenir de rire. Il me fait la moue, voulant me faire croire qu'il est vexé. Il part en chercher chez lui, il en profite pour prendre son sac.
Au lieu de revenir avec une seule, il revient avec l'entièreté du paquet. Il m'en propose une que je ne refuse pas. Je mets les autres dans le meuble avec le lubrifiant. Il me regarde faire dubitatif.
-Comme ça j'en ai pour la prochaine fois.
Un sourire sincère se dessine sur son visage. Il m'embrasse autrement qu'à l'habitude, c'est plus doux mais tout autant passionné.
Nous passons le reste de la journée dans notre petit cocon. Keigo a coupé son téléphone en arrivant. Il savait qu'il risquait d'être inondé d'appel, j'étais l'unique personne à qui il voulait parler aujourd'hui. À moitié habillé, à jouer à des jeux vidéos, à commander des plats à base de poulet. Comme si rien n'avait changer.
Nous sommes encore les deux même, avec simplement plus de câlins et de bisous qu'avant. Il y a toujours eu quelque chose qui m'attirait en lui. On a toujours eu une connexion naturelle. C'est comme si nous étions les pièces manquantes d'un puzzle.
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Les ailes de la réinsertion [ DabiHawks ]
Fiksi PenggemarToya est enfin libre, ou presque. Après avoir purgé sa peine, il est réinséré dans la vie social, sous la tutelle d'un héros qu'il ne connait que trop bien. Arriveront-ils à s'entendre à nouveau? Toya sera-t-il capable d'aller de l'avant et de se re...