J'ai passé les semaines suivantes à commander à manger, ne m'amusant plus de faire courir les larbins et ne voulant toujours pas faire mes courses en compagnie du piaf. Je ne l'ai revu que pour mon rendez-vous. Il m'a dit que ça ne le gênait pas de m'accompagner si je voulais sortir, que je ne devais pas hésiter. C'était son rôle après tout, mais je n'en avais pas l'envie. Je serais sorti pour faire quoi? Mes journées sont fades, et je ne pense pas que l'extérieur les égaierait d'avantage.
Sauf que ce soir, plusieurs de mes agrafes ont sauté sur mon flanc droit. Je pisse le sang. Ça faisait longtemps que ça ne m'était plus arrivé. J'enroule un draps autours de mon torse pour absorber le sang. Je cherche le contact de Hawks dans mon téléphone, il prend quelques sonneries avant de répondre.
-Allo?
-Mec, ça me fais chier de l'admettre, mais j'ai besoin de toi de façon urgente.
-J'arrive.
J'entends le bruit d'une voix féminine qui parle en fond mais je ne comprends pas ce qu'elle dit, puis il raccroche. Il ne s'écoule pas plus de dix minutes avant qu'il rapplique chez moi. Je lui ouvre. Il regarde le linge rempli à présent de sang que je porte sur moi.
-Qu'est ce que...
-Tu peux m'amener jusqu'à la pharmacie de garde la plus proche?
Il acquiesce. J'enfile un t-shirt et une veste épaisse pour camoufler. Nous sortons de l'immeuble. Il fait défiler nerveusement son écran sous ses yeux, même si il ne veut pas le montrer, il est inquiet.
-Elle est à plus de 40 minutes à pied d'ici. Ça irait plus vite en volant.
-Si mon buste ne reste pas droit je vais saigner d'avantage.
-Donc même en position assise dans un taxi ça n'irait pas non plus.
-En effet.
Il se torture les méninges.
-Attends moi ici. Il fait quelques pas. Enfin non, attends moi dans le hall d'entrée.
Je m'exécute et en trois minutes chrono il est de retour avec un matelas.
-J'ai été un peu long désolé.
Je suis incapable de dire si il fait du sarcasme ou non cette fois. Il veut m'aider à m'installer sur le lit volant, mais je repousse sa main. Ses plumes nous emporte, le matelas et moi, devant lui. Nous arrivons à la pharmacie en une dizaine de minutes, heureusement les rues sont plus calmes qu'en plein jour. Je récupère tout ce dont j'ai besoin et nous rentrons.
Je commence à voir trouble dans l'ascenseur de l'immeuble. Hawks le remarque immédiatement et me soutient d'un bras. Il n'a pas volé son titre de sauveur, il est a l'affut du moindre signe de faiblesse d'une personne c'est impressionnant. Il me conduit jusqu'à son appartement. Je n'ai pas le temps d'admirer les pièces en entrant. Il m'installe contre sa table, je m'y accroche de mes mains pour ne pas vaciller.
Il m'aide à enlever ma veste et mon t-shirt qui est entièrement rouge et humide. J'essaie de prendre mes achats hors du sachet mais je tremble tellement que j'en suis incapable. La terre tourne de plus en plus. Je ferme les yeux. Les mains de Hawks se pose sur mon visage pour m'inciter à le regarder.
-Héla! C'est pas le moment de flancher. Explique moi comment je suis sensé recoller les deux tissus de chair avec ça?
-Je vais le faire.
-Laisse moi t'aider encore un peu. On est dans le même camps.
-Ouais, on était sensé l'être à l'époque aussi.
J'essaie d'oeuvrer les mains tremblantes. Je me résigne finalement, et lui explique les étapes à suivre. La douleur de l'intervention me tient soudainement éveillé, pourtant il s'applique avec énormément de douceur, bien plus que lorsque je le fais moi-même. Il le fait d'un tel sang froid, tous ses gestes sont contrôlés. Je sers les dents en jurant.
-Je croyais que tu n'étais pas douillet? Ricane-t-il.
-La ferme, enfoiré.
L'opération finie, j'avale plusieurs médicaments pour pallier à une importante perte de sang. L'hémorragie n'était tout de même pas suffisante que pour nécessiter une transfusion. Des plumes rouges amène au piaf un gant de toilette humide, il éponge délicatement le sang autours de la plaie soigneusement refermée.
-Enlève ton pantalon.
-Ça va un peu vite entre nous.
Son visage s'illumine.
-Le voilà de retour ton sens de l'humour!
Je souffle du nez. Je déboutonne mon bas et le laisse tomber à mes chevilles, comme il me l'a demandé. Il s'approche de ma cuisse avec son gant, mais je lui retire des mains. Je commence à frotter, les étourdissements reviennent.
-Ça restera comme ça. Je me laverai chez moi.
-Donne. Répond-il en me tendant la main.
Je m'exécute en pestant. Il nettoie ma cuisse tout aussi délicatement que mon torse. Pour ce qui est du caleçon il me donne un des siens. Il se retourne en se cachant les yeux comme un enfant. Je l'enfile en chancelant des plumes viennent m'aider. Puis elles m'apportent un t-shirt et un bas de pyjama. Le propriétaire n'a pas quitté sa position. J'observe la table en bois massif tachée.
-Désolé.
-Pour? Demande-t-il en se retournant. Il voit ce que je regarde. Ah ça, c'est rien tracasse.
Je m'installe sur son canapé. Il me ramène du coca après avoir rangé mon linge je ne sais où. Je contemple enfin la pièce dans laquelle je me trouve. Je ne manque pas son coussin hideux avec Endeavor dessus, je le balance à travers la pièce faute de pouvoir le brûler. Ça fait rire l'oiseau.
-Ça t'arrive souvent?
-Non, ça faisait un bail que j'avais plus eu ce problème. Et hm... Merci, pour ça.
Il me sourit chaleureusement.
-Quel piètre héros j'aurais fait en te laissant te vider de ton sang. Par contre, la prochaine fois, je t'emmène à l'hosto. T'avais l'air de gérer la situation, mais pas du tout en fait!
-Normalement je gère. Mais l'inhibiteur d'alter empêche une bonne coagulation, je ne m'y attendais pas. Et surtout, j'avais une réserve de médoc dans ma planque, je ne devais pas courir dans une pharmacie.
Il regarde l'heure sur son téléphone en baillant.
-Je vais rentrer. Je te ramènerai les vêtements demain.
-Tu peux dormir là, si tu veux.
Je me lève rapidement la terre tourne à nouveau, merde. Je me rassois ce qui fait rire Hawks.
-Je vais juste attendre encore quelques minutes.
Le piaf entre dans un monologue comme il en a l'habitude. Je finis par perdre le son de sa voix. Je me réveille allongé dans son canapé, une couverture sur moi. Il y a un mot sur la table avec une plume posée dessus: "Je suis à l'agence. Tu peux te servir dans le frigo, il y a du poulet."
Je visite son appartement, comme si c'était le mien. Il est immense. Je m'invite même dans sa chambre où j'y trouve mes vêtements nettoyés avec un nouveau mot dessus: "Si tu as eu la curiosité de venir jusqu'ici, ce dont je ne doute pas un seul instant." Je ris en me changeant. Je me dirige ensuite vers son réfrigérateur. Il ne blaguait pas, il y a de la volaille sous toutes les formes possibles.
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Les ailes de la réinsertion [ DabiHawks ]
أدب الهواةToya est enfin libre, ou presque. Après avoir purgé sa peine, il est réinséré dans la vie social, sous la tutelle d'un héros qu'il ne connait que trop bien. Arriveront-ils à s'entendre à nouveau? Toya sera-t-il capable d'aller de l'avant et de se re...