Chapitre 20

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Nous ne prenons pas le temps de respirer. Il faut rattraper tous ces mois perdus à nous tourner autours, sans que rien n'aboutisse jamais. Toutes ces années même, quand je repense à ces soirées avec la ligue. Chaque cellule de mon corps le désire plus que tout en cet instant.

Ses mains en dessous de mes vêtements parcourent mon dos. Il l'a déjà fait à plusieurs reprises, et pourtant j'ai l'impression que c'est la première fois. Je galère à enlever son putain de t-shirt moulant avec ses ailes, tout ça sans rompre le contact de nos lèvres.

Quand j'y parviens enfin, je l'allonge sur le sol. Comment j'ai pu résister si longtemps à un corps pareil. Je parcours sa nuque de baisers, puis je descends jusqu'à ses tétons piercés, qui m'ont rendu fou plus d'une fois. Il tient fermement mes cheveux, haletant un peu plus à chaque coups de langue. Je sens son coeur battre aussi vite que le mien.

Je l'observe un instant. Il a le feu aux joues. Je déboutonne son pantalon et l'expédie bien plus facilement que son haut. Il en profite pour passer ses mains sous mon short, remontant dangereusement mes cuisses jusqu'à mon caleçon. Je sers les dents. On y est enfin, on a sauté dans le vide.

Je m'étale sur lui. Je dévore sa bouche, appuyant mon entre-jambe contre le sien. Il descend mon short, accompagné de mon boxer, à l'aide de ses mains et fini le travail avec ses pieds pour ne pas rompre notre baiser.

Ses doigts parcourent ma verge, puis s'attardent sur mon gland. Je respire fort tout en l'embrassant. La sensation est si bonne. Je sens un crépitement dans les bras, comme si mon alter allait nous consumer tous les deux.

Je tire sur son caleçon. Je le sens enfin contre moi. Je crée un mouvement de bascule avec mon bassin. Il gémit au rythme de mes frottements. Ça me rend encore plus dingue de l'entendre.

Gland contre gland, verge contre verge. Il se cambre de plus en plus. Je n'ai jamais autant pris mon pied avec quelqu'un d'autre, et je ne suis même pas encore en lui. Il se crispe avant de se déverser sur son ventre. Continuant mes mouvements jusqu'au dernier moment, il se pince les lèvres en fermant fort les yeux. Sa tête vaut le détour. Il me lacère le dos de ses griffes.

Je me redresse à genoux et l'admire à bout de souffle, couché sur le sol. Ça tire dans mon penis tellement il est gonflé. La dernière fois qu'il a vu autre chose que ma main, c'était bien avant mon arrestation.

Lorsque Keigo revient suffisamment à lui pour se redresser, il approche son visage de ma verge. Il passe sa langue sur l'entièreté, puis il s'attarde sur mon frein, pour finalement faire de petit cercle sur mon gland. Je bous de l'intérieur. Je pourrais jouir comme ça si il décide de continuer.

Mais il enfourne mon engin dans sa bouche, et commence des va-et-vient effrénés. Bordel que c'est bon. Je ne tiens pas longtemps avant de sentir une concentration de plaisir explosive entre mes jambes. J'essaie de l'avertir mais il repousse ma main. Je m'abandonne en lui.

J'ai l'impression d'être sur une autre planète. La drogue c'est surfait comparé à un être divin comme lui. Je respire fort. Je ricane en voyant son air satisfait.

Il se lève et part nu, le plus naturellement du monde, en recherche de quelque chose pour s'essuyer le torse. Je reste assis comme un con par terre. Il revient à moi et m'embrasse de plus belle. Je le sens dans ma main déjà prêt pour la suite, je ne tarde pas à être opérationnel aussi.

Son téléphone sonne, mais nous l'ignorons une première fois. Puis une deuxième. À la troisième, il s'agace et regarde l'horloge. Il se tourne vers moi avec de grands yeux.

-Putain, ton rendez-vous pour la perfusion.

Il se précipite vers son sac, toujours posé au même endroit que la veille, pour répondre. Je bascule la tête en arrière. Fait chier, j'étais déjà chaud bouillant pour la suite.

Je regarde mes bras. J'ai des picotements comme si j'avais utilisé mes flammes. Quand j'étais adolescent, et que je découvrais les joies des premières branlettes, j'avais beaucoup de mal à me laisser aller jusqu'à l'orgasme sans éveiller mon alter. Quand l'excitation était trop forte, comme n'importe quelle autre émotion d'ailleurs, ça avait tendance à me transformer en torche humaine. Pourtant, une fois que mes plaisirs solitaires ont été maitrisés, même en passant aux plaisirs charnels à deux, je n'ai plus jamais eu de mal à contenir mon alter.

-Dépêche-toi. Tu contempleras tes mains après. Me dit-il à moitié fringué.

Nous partons vers le centre hospitalier. Dans la rue, un tas de fille l'accoste, pour changer. Ça me gêne moins que d'habitude, c'est peut-être parce qu'il a l'air plus détaché. J'ai envie de penser que c'est à cause de moi, mais c'est probablement sa mission qui le tourmente.

J'en avais presque oublier sa tristesse avec tout ça. J'ai envie de lui tenir la main en guise de réconfort, mais nous sommes en pleine rue. Je ne suis pas certain qu'il veuille faire la une de tous les magazines.

Une fois seuls dans la salle de perfusion. J'entrelace mes doigts aux siens. Il s'affole tout de suite.

-Ça te fait mal?

-Du tout, j'en avais juste envie.

Il se détend et me sourit. Je suis raide dingue de ce mec, il n'y a plus de doute possible. Ça va bien plus loin qu'un désir sexuel, j'aime passer du temps avec lui. J'aime le voir sourire, rire, se concentrer quand il joue à la console, le voir heureux en volant, lui prendre la main, caresser ses cheveux, le voir dormir paisiblement, qu'il soit comme un enfant quand il ouvre une boite de nuggets, j'aime son sens de l'humour, son optimisme sans fin, ses yeux,... Je n'ai jamais ressenti ça pour personne. Je ne pense pas avoir déjà aimer avant ça à vrai dire.

Quand nous rentrons, je passe l'après-midi à dégobiller. Quel beau tue-l'amour. Ce n'est pas pour aujourd'hui que nous continuerons ce que nous avions enfin entrepris ce matin. Comme à son habitude, il reste avec moi dans la salle de bain. Je n'ai jamais réussi à le foutre dehors, il est bien trop tenace pour ça.

Le soir venu, et les vomissements calmés. Son ventre gargouille. Nous n'avons rien mangé de la journée, et il n'y a pas si longtemps le sang de l'oiseau était constitué de plus d'alcool que d'eau.

-Tu peux manger si t'as faim. Ne te prive pas pour moi.

-T'es certain que ça ne te gêne pas?

Sur mon hochement de tête, il part en quête de quelque chose à manger dans le frigo. Je reste sur mon téléphone dans le canapé, ne voulant pas sentir l'odeur de nourriture.

Il revient avec une petite boite en main. Je fronce les sourcils. Il me la tend pour que je l'ouvre.

-J'avais prévu de te l'offrir hier soir, mais ça ne s'est pas vraiment passé comme je l'imaginais.

J'y découvre un piercing en forme de plume. C'est mignon. Il sort une autre boite de sa poche. Deux boucles d'oreilles en forme de flammes s'y trouvent.

-Comme ça on est assorti.

Il est tout gêné et n'ose pas me regarder. Je prends son menton et dépose un rapide baiser sur ses lèvres.

-Tu m'aides à l'enfiler? Je galère un peu avec mon hélix.

Impossible de cacher sa joie. Il s'applique pour changer mon bijou. Puis il change les siens. Je l'attire dans mes bras pour me coucher dans le sofa.

-Maintenant toutes les nanas vont savoir que t'es à moi.

Il redresse la tête en haussant les sourcils.

-Donc les mecs je peux encore les fréquenter.

Un nerf tressaute dans ma mâchoire.

-Je carboniserai quiconque rentrera dans ta chambre, inhibiteur d'alter ou pas.

-Ouf, heureusement qu'il n'y a eu que toi depuis un moment dans ce cas.

J'arbore un sourire satisfait.

Les ailes de la réinsertion [ DabiHawks ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant