Chapitre 12

818 70 21
                                    

Nous passons au sujet suivant. C'est l'oiseau qui passe en premier.

-Monsieur Takami, dans quelle circonstance avez vous assisté à l'utilisation de l'alter de crémation de Monsieur Todoroki?

-Il s'est d'abord mis en travers de la route de l'ennemi, voulant me protéger. Il sait que le point faible de mes plumes, c'est le feu. Il s'est protégé de son bras droit lorsque l'assaillant le touchait avec ses flammes. C'est ensuite qu'il a pu lui-même en lancer. La première utilisation était purement involontaire, lors d'un acte d'héroïsme. La seconde a été effectuée sous mes ordres. Je lui ai demandé, tout en sachant que je faisais une entorse à la loi, d'utiliser son alter sans permis. Je suis donc le seul responsable, et j'accepterai l'entièreté de la sentence.

Il y a un mouvement de surprise parmi les gens présent. S'ensuit le témoignage des héros sur place. Puis c'est au tours de Fumikage.

-Monsieur Tokoyami, pouvez-vous confirmer que Monsieur Todoroki a utilisé son alter dans l'unique but de sauver le héros Hawks?

-Je confirme, il n'a touché que l'alter matérialisé de l'assaillant. Ses flammes n'ont pas été projetées sur qui ou quoi que ce soit d'autre.

Merci les plumes d'avoir viré tout le monde de la grillade.

-Et pouvez-vous attester des ordres que votre mentor lui a donné?

Fumikage me regarde, puis il regarde Hawks d'un air désolé.

-Non, je ne les ai pas clairement entendu à cause du combat.

Nous savons tous les trois que c'est faux. Un nerf tressaute dans la mâchoire de Keigo, il est plus énervé que moi à l'idée que je finisse en prison. Je comprends Fumikage, je sais qu'il veut le protéger. Mon père est appelé.

-Monsieur Todoroki, pouvez vous énumérer avec exactitude les capacités physiques que votre fils possède avec son alter.

-Bien entendu. Il produit les flammes de l'intérieur de lui même, il n'a jamais été capable de transformer le feu d'autrui. Ce n'est pas comme ça que son alter fonctionne, hors prise de l'inhibiteur.

-Vous savez que c'est votre deuxième enfant à agir de la sorte sans détenir de permis?

C'est de famille.

-Objection.

-Je retire.

L'audience est suspendue le temps des délibérations. Je presse le pas pour rejoindre l'apprenti. Je passe mon bras autours de son cou.

-Merci.

-Mais, j'ai menti. J'ai parfaitement entendu ses commandes.

-Je sais. Je te remercie de ne pas l'avoir enfoncer. J'ai pas envie que ce crétin finisse en prison avec moi.

-Ce n'est pas un crétin. Il tient juste énormément à vous.

-De quoi vous parlez tous les deux? Intervient Hawks.

-De la belle vue que j'aurai de la fenêtre de ma cellule.

Il me frappe doucement l'épaule en fronçant les sourcils. Je ris.

-T'as lâché Endeavor?

-J'avais envie d'être avec toi plutôt. Répond-il simplement en haussant les épaules.

-Ça c'est la preuve d'affection ultime venant de toi, je suis touché.

Tokoyami fuit notre petite mascarade. Nous restons tous les deux le temps que nous avons encore. Il me raconte tout un tas de banalités, que j'adore écouté. Je sais que ça l'aide a évacué le stresse. En contrepartie, quand je gratte nerveusement à travers les bandages, il attrape ma main pour la tenir.

Nous regagnons la salle. Le verdict va enfin tomber. J'ai le coeur lourd. J'étais persuadé que ça ne mènerait à rien cette réinsertion, et pourtant me voilà à espérer qu'elle puisse continuer.

-Keigo Takami, vous devrez payer une amande s'élevant à 500 000 Yen. S'ajoutant à ça, la suspension de votre licence de héros pour 1 mois à compter de demain.

Je sers les dents. Il aurait pu se taire, ça lui aurait éviter ça.

-Toya Todoroki, vous devrez payer une amende s'élevant à 900 000 Yen. Votre contrat de réinsertion à la société sera modifier. Une prise de sang devra être faite une heure après chaque prise de l'inhibiteur d'alter, qui aura lieu tous les vendredis dans une salle dédiée à ce traitement. S'ajouteront des travaux d'interêt généraux pour une durée de 120h. L'audience est levée.

Le premier regard que je cherche est celui de Hawks, ce qui a aussi été son premier réflexe. Son sourire illumine toute la pièce.

Je rejoins le couloir central au près de lui pour que nous nous dirigions vers la sortie. Endeavor est juste derrière nous, mon humeur en est tout de suite moins joyeuse. Je n'arrive pas à desserrer mes muscles, mes dents vont bientôt sauter et mes doigts se casser à ce rythme.

-Je suis heureux de t'avoir revu, et que toute cette histoire se finisse bien.

Je lui jette simplement un regard de mort par dessus mon épaule, puis je presse le pas. Hawks reste à sa hauteur, ce qui m'agace d'avantage.

-Il n'est pas encore prêt, ne lui en voulez pas.

-Ce que je lui ai fait est impardonnable. Je te remercie de veiller sur lui.

Je n'entends pas la suite car je suis déjà dehors. Je devrais sauter de joie, au lieu de ça je marmonne des jurons entre les dents. C'était mon moment, pas le sien, mais il faut toujours que tout tourne autours de cette enflure. Il joue les gentils maintenant, ça fonctionne peut-être avec les autres, mais le passé ne s'effacera jamais.

Une main se pose sur mon épaule. Je me retourne vivement vers le propriétaire d'un air mauvais.

-Calmos. Ce n'est que moi. M'explique le piaf.

-T'es qu'un crétin, t'aurais rien du dire. T'es à pied pour le prochain mois, maintenant. T'aurais mieux fait de me laisser dans la merde, je me serais débrouiller par moi-même.

Je n'ai pas réellement envie de diriger ma colère vers lui. Mais elle déborde et je n'arrive pas à la contenir. Aucune émotion n'arrive à reprendre le dessus.

Il soupire. Ses doigts s'entrelacent aux miens. Je regarde nos mains surpris. J'entends mon coeur raisonner dans mes tympans. Ça étouffe les cris de rage qui raisonnaient en moi.

-On en reparlera à la maison, quand tu auras les idées claires.

Je le regarde avancer d'un pas, toujours en me tenant. Il me jette un petit regard.

-Aller viens la bombe à retardement.

Je le suis silencieusement. Comment arrive-t-il à déchiffrer ce que je ressens aussi facilement, surtout quand moi je galère.

Je suis resté inexpressif tout le trajet. Hawks n'a pas dit un mot. À la sortie de l'ascenseur, je me dirige machinalement vers mon studio.

-Attends.

Je l'observe par dessus mon épaule.

-Je sais que c'était éprouvant comme journée. Mais je ne t'ai pas vu depuis plusieurs jours, j'ai envie de passer du temps avec toi. Tu veux pas venir à l'appart avec moi?

-Si. Dis-je en déliant mon visage en un sourire.

-On mangera ce que tu veux! Même si ce n'est pas du poulet.

Le seul poulet que je veux dévorer là tout de suite, c'est celui qui se dandine devant moi.

Les ailes de la réinsertion [ DabiHawks ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant