Chapitre 32

669 53 14
                                    

Keigo sort aujourd'hui de l'hôpital. Bien que sortir soit un grand mot, puisque c'est pour entrer dans une autre unité. Maintenant qu'il n'a plus besoin de soins particuliers, il peut aller dans le plus grand centre de rééducation du Japon.

Il devient de plus en plus pâle pendant le trajet. C'est long, moi-même j'ai la nausée alors que le chauffeur roule correctement. Quand je le vois déglutir de plus en plus, je demande à ce qu'on s'arrête à la prochaine sortie. Il vide ses tripes en ouvrant la portière. Je place ma main dans son dos en grimaçant.

-Oh ça va, je te soutiens toutes les semaines depuis un an quand c'est toi qui gerbe, fais pas cette tête.

-Je ne sais pas comment tu fais, ça me donne envie de...

Je me tiens la bouche. Je sors pour vomir plus loin dans l'herbe. J'entends le piaf rire de la voiture.

Nous reprenons la route. Nous arrivons sans avoir du nous arrêter une nouvelle fois. Keigo fait avancer lui même sa chaise, son sac posé sur les genoux. J'ai récupéré tous ses vêtements qui n'étaient pas crantés dans le dos. Comme il y avait très peu de t-shirts, je lui en ai mis plusieurs à moi.

Sa chambre est immense. Il a un lit double, une télé géante au mur avec un petit sofa en face, un mini frigo, une table avec deux chaises et une salle de bain plus grande que certain Kot. Dire que je n'ai pas le droit de rester ici la nuit, j'aurais clairement élu domicile dans sa chambre sinon. 

En ouvrant son sac, il y découvre un paquet. Il le récupère perplexe. Je le regarde faire assis sur son matelas.  Il ouvre la boite, y découvrant deux lames rouges étincelantes. Il les prends en main, brassant l'air de ses gestes.

-Qu'est ce que... Pourquoi? Balbutie Keigo.

-C'est ma manière de te montrer que je crois en toi. Je sais que dans quelques temps, tu seras l'épéiste le plus redoutable que ce pays ait connu.

Il s'apprête à enclencher le loquet permettant d'envoyer des projectiles. Je me précipite dessus pour l'en empêcher.

-On essaiera cette fonctionnalité dehors, je ne donne pas cher des baies vitrées sinon.

Ses pupilles sont remplies d'étoiles. Il tire sur mon haut pour que je l'embrasse. Son baiser est torride. Si il continue ainsi, nous allons baptiser son lit dès le premier jour.

J'ai passé les 3 mois qui ont suivi à faire la route tous les jours, à l'exception des mercredis où j'aide ma mère dans sa boutique, et les vendredis pour ma prise d'inhibiteur d'alter, sauf ces deux dernières semaines puisque je suis maintenant totalement libre. Keigo a essayé plusieurs fois de me convaincre que c'était trop de route, mais à moto ça ne m'a pas dérangé un seul instant.

D'ailleurs, il va beaucoup mieux. Il marche presque de façon fluide. Les béquilles qui sont sensées l'aider ne bougent jamais de leur place. Par contre, les sabres que je lui ai offert brasse souvent l'air. Il passe son temps dans la salle d'entrainement à essayer de récupérer un semblant de mouvements de combat, sans perdre l'équilibre si possible. Il a fait des progrès énormes, même les kinésithérapeutes n'en croient pas leurs yeux. Il reste loin d'un niveau pouvant lui permettre de combattre à nouveau les vilains, mais nous avons déjà dépassé les espérances de beaucoup de médecins.

Il rentre enfin à la maison, à l'arrière sur ma bécane. Je chéris ce moment comme jamais. Il tend les bras à plusieurs reprises, profitant de la vitesse. C'est ce que je peux lui offrir de plus ressemblant au fait de voler.

Le problème, c'est que la réalité le rattrape bien vite une fois qu'il franchit la porte de son appartement qu'il n'a plus vu depuis au moins six mois. La dernière fois qu'il est sorti d'ici, il était toujours Hawks, maintenant il n'est plus que Keigo Takami.

Les ailes de la réinsertion [ DabiHawks ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant