Chapitre 9

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PDV Nashi

25 août X807 :

J'entends un bruit sourd venant de ma porte. Tiens, c'est Nash. Quelle heure il est ? Pardon ! Ah non, c'est trop tôt pour moi.

— Allez, debout là-dedans ! Il est 6 h 00.

— C'est trop tôt. Laisse-moi dormir encore cinq ou six heures de plus.

— Non, non, non. Si tu veux vraiment t'entrainer comme moi, il faut que tu suives ma routine.

Je me lève de mon lit pourtant si douillet pour ouvrir la porte. Mon frère m'explique en détail le programme de chaque matin, et je reste ébahie par ce programme.

Au secours, il va falloir que mon frère me réveille tous les matins, sinon, l'entrainement, je peux y faire une croix dessus. Je prends mon petit-déjeuner, une douche et fais toutes les choses que je devrais faire tous les matins à partir de maintenant. Je me trouve actuellement dans la chambre de Nash pendant qu'il m'explique les dernières consignes.

— Donc, ce sera comme ça tous les matins, et l'endroit où nous allons doit être tenu secret, même si tu le connais déjà. Ah oui, petite précision : il ne faut pas faire le moindre bruit, sinon, c'est fichu. Compris ?

Je hoche la tête, signe d'assentiment. Il se dirige vers la fenêtre et l'ouvre.

— Dis-moi ? C'est par la porte qu'on sort.

— Pas pour nous, me répond-il.

Et il saute par l'ouverture murale. Il est fou ! On est au deuxième étage. J'entends sa voix qui me dit de sauter, moi aussi. Je le fais et atterris lourdement sur mes jambes, la pression me les fait ployer.

Je me relève et suis mon frère. Il y a un sentier pas bien dessiné et des arbres plus que grands. Je pense que le sentier a été tracé par les nombreux passages de Nash. Mais... je connais ce chemin ! C'est celui pour aller chez Polyussica !

— D'ailleurs, Nashi. Je n'y ai pas pensé avant, alors que normalement tout est calculé. Comment tu vas faire pour justifier à Lucy et Natsu tes absences ? Pour moi, ce ne sont que mes géniteurs, et quand je dois les appeler "papa" et "maman", j'ai l'impression de m'écorcher la bouche. Maintenant, tu es au courant. Je n'ai pas de parents, simplement une sœur aimante. Avant, je jouais la comédie pour que ça paraisse le plus naturel possible, mais je ne peux plus faire comme si je n'entendais rien. Plus le temps passe, plus je voue une haine peut-être injustifiée envers ces deux personnes. Bref, tu as l'air choquée, ça va ?

— Excuse ma tête d'ahurie. Il est vrai que je comprends pourquoi tu vois nos parents comme des étrangers. Je ne peux pas imaginer ce que tu ressentais pendant tout ce temps.

Une pointe de tristesse transperce ma voix et je baisse la tête. Je prends toute la honte que Natsu et Lucy devraient endosser.

Nous arrivons au bout du chemin et ma mâchoire se décroche. Ne me dites pas qu'il s'entraîne chez la vieille ! Ah si, c'est ça. Il a installé un terrain d'entrainement dans la clairière derrière la maison. Je lui fais un signe de tête pour signifier mon état d'esprit.

Il passe outre puis se dirige vers la porte de la bâtisse et entre directement sans toquer. Mon frère est suicidaire. Les seules fois où je suis allée chez la vieille, mes parents n'avaient pas toqué et s'étaient fait fusiller. Ça craint un max.

PDV Reby

Cela fait maintenant trois jours que Gale est né. Je loge toujours chez Polyussica, et la « coloc' », entre guillemets, se passe bien. Je n'en reviens toujours pas qu'il soit là. Ce matin encore, je me fais réveiller par ses pleurs. Gajil n'arrête pas de pester à ce propos. Je me dirige vers la cuisine pour me faire un café, Gale dans les bras. D'habitude, je ne suis pas très café, mais pour tenir, je m'y suis mise. Alors je me limite à une tasse par jour. Autant je peux en boire, mais pas beaucoup. Mon estomac n'apprécie pas vraiment. Il est plus thé.

Je m'installe dans le canapé en berçant le bambin qui commence déjà à se rendormir. Alala, c'est tellement fragile.

Soudain, la porte de la maison s'ouvre. Tiens, Nash. Je croyais que Gajil lui avait donné une semaine de vacances. Il entre et vient s'asseoir.

Attendez... Mais Nashi l'accompagne ! Elle a l'air toute timide, rien à voir avec celle qu'elle est à la guilde. Elle prend la parole dans un balbutiement :

— Bonjour Reby, Je ne savais pas que tu avais accouché. À la guilde, personne ne s'est rendu compte que tu n'étais pas là.

— Ah oui ? Il me semblait pourtant que Nash avait fait une entrée remarquée dans la guilde.

— Oui, en effet. Seulement, maman a décrété que c'était seulement des contractions sans conséquences.

Pourquoi est-ce que je suis déçue ? Depuis qu'elle et Natsu ont appris que Nash était sans pouvoir, ils se sont renfermés, ne discutant plus qu'avec la Team Natsu. Ils ont changé. Tout le monde l'a remarqué.

Et d'un coup, comme si toute timidité s'était envolée, la rose vient à ma rencontre pour observer Gale de plus près. Elle n'arrête pas de murmurer combien il était mignon. Eh bien, quand tu l'entendras pleurer, tu le trouveras bien moins mignon, ça c'est sûr.

Pendant que Nashi s'extasie devant le bébé, Nash m'explique pourquoi ils sont là. Je suis vraiment heureuse qu'il y ait au moins une personne de sa famille (de sang) qui partage son secret. Et je suis sûre que tous les deux se tireront mutuellement vers le haut. C'est beau la jeunesse !

Nous continuons de papoter encore longtemps, jusqu'à ce que j'entende le plancher craquer. Une Polyussica plus que contrariée apparaît alors, appuyée dans l'encadrement de la porte.

— Non, mais c'est pas bientôt fini, ce grabuge ! Je vais porter plainte pour tapage matinal, dit-elle mi-amusée, mi-ennuyée.

— Coucou ! dit Nash avec un entrain naturel.

À côté de moi, je vois Nashi se décomposer. Je lui caresse le bras pour qu'elle se détende et elle murmure un faible « Bonjour ».

— Détends-toi, Nashi ! s'écrie Polyussica. Je ne vais pas te manger. Si tu es là, ça veut dire que tu connais le secret de ton frère. Je me trompe ?

— Assurément que non, répond la gamine toujours un peu embarrassée. Alors voilà, je voudrais devenir aussi forte que Nash.

— Aussi forte que Nash, tu dis ? Ce n'est pas à moi qu'il faut demander. Tu demanderas à Gajil quand il arrivera, c'est lui qui gère les entrainements de Nash.

— On parle de moi ? demande l'homme de ma vie, qui venait tout juste d'arriver. Au fait, Nash est tout naze. Tu ne devrais pas être comme lui.

— T'as fini de raconter des conneries ? s'outre Nash en lui envoyant son point lumineux dans la face.

— Nash ! Ton langage ! Et pas de violence chez moi et devant le petit Gale, faudrait pas qu'il devienne comme son père ! dit Polyussica avec le ton menaçant dont elle a le secret. Je suis sûre qu'elle aurait voulu crier, mais, à mon avis, elle n'aurait pas supporté les pleurs de Gale qui seraient survenus.

— Oui, répondis-je en berçant Gale, tandis qu'il marmonnait des babillements dans son sommeil.

— Personnellement, moi, je suis pour. Après, dit plus calmement Polyussica, il faudrait qu'on fasse une réunion pour savoir qui est au courant.

Et c'est ainsi que Mira, moi, Gajil, Polyussica, Nash et sa sœur, nous sommes retrouvés tous les six pour une réunion. Je vous épargne ça, c'était tellement barbant que je me suis endormie. La seule chose qui m'a concerné, c'est les horaires d'entrainement. De toute façon, j'en ai rien à cirer. Du temps que les jumeaux restent entiers et qu'ils vont bien, ça va.

La question principale a été : comment aménager les entrainements, comment montrer à Gajil la manière d'enseigner, et enfin, comment cacher à Lucy et Natsu les évolutions de leurs enfants (d'accord, ça fait trois questions).

Il ne faut pas oublier que Nashi continue de partir en mission avec ses parents.

Rendez-vous compte, Gajil a pris des notes ! Des notes ! !

Plusieurs hypothèses ont été proposées. Mais la seule qu'ils ont retenue était que Nashi aurait des dispenses à l'entrainement pour les missions avec ses parents. Pour le reste, elle était assez indépendante pour vadrouiller seule. De toute façon, si ses parents avaient besoin d'elle, ils la contacteraient.

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Revenge of DraconisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant