Romy
Je fus réveillée en sursaut. Ce rêve, ou du moins ce cauchemar, était atroce. J'en étais complétement troublée. Cela faisait si longtemps que je n'avais pas rêvé d'elle. Mon corps s'est secoué de panique et ma transpiration s'est accentuée en voyant son corps immobile, vide et sans âme pendant ce mauvais rêve. Je sentais que ma respiration était saccadée, je prenais alors quelques expirations afin de reprendre mon souffle et mes esprits doucement.
Je ne comprenais pas.
Je ne comprendrai jamais.
Pourquoi elle ?
Pourquoi maintenant ?
Pourquoi ce souvenir en particulier ?
Elle n'avait jamais quitté mon esprit. Je pensais à elle tout le temps, je ne cessais pas, je ne cesserais sûrement jamais de penser à elle. Cela pouvait être néfaste pour moi, je le savais bien. Mais comment faire autrement ? Comment oublier l'une des rares personnes qui m'avait fait me sentir bien ? Aimée ? En sécurité ? Je ne le pourrais jamais.
Certains pensaient même que j'étais à l'origine de sa mort, que je l'avais orchestrée de toute pièce. Par jalousie, certainement. Dans un petit lycée comme celui-là, difficile de ne pas être le centre de n'importe quelle rumeur. Les plus intelligents iront voir les principaux concernés, les plus bêtes y croiront comme des moutons, quitte à ruiner la vie d'une personne qui n'avait rien demandé.
Je ne me bats plus pour essayer de mettre aux yeux de tous, la vérité. C'est peine perdue. Ma voix ne sera jamais écoutée, ma parole contre la leur. Et laquelle sera écoutée ? Pas la mienne en tout cas.
« C'est bon, oublie-là, elle est morte, tu t'en feras d'autres, des amies. »
« Sérieusement, tu ne veux pas arrêter de parler d'elle ? On a compris que tu étais triste, va voir un psy. »
« Tu nous fais chier. »
Un psy ? Laissez-moi doucement rire. La dernière fois que j'ai mis les pieds dans le cabinet d'un psychologue, elle m'a envoyé en psychiatrie. Je peux dire que ce n'étaient pas les meilleurs moments de ma vie. C'est dans mon top 3 des pires choses qui ont pu m'arriver.
Je n'ai rien contre ces médecins, après tout, il est important de prendre soin de sa santé mentale. Je n'ai pas aimé la manière dont elle m'a regardée durant tout mon récit. Je suis consciente que ma vie ne l'intéresse pas plus que ça. Elle voit sûrement énormément de personnes raconter leur pauvre petite vie. Mais un peu d'intérêt, ou juste d'empathie aurait été agréable, même si c'était hypocrite. Tout ce qui l'intéressait, était d'empocher son billet à la fin de la séance.
Je n'y ai plus jamais remis les pieds après mon hospitalisation, qui aurait dû m'être bénéfique.
Je sentais ma vue s'embuer de larmes, penser à elle était vraiment la pire douleur que je pouvais ressentir. Alors rêver d'elle, c'était comme si je me prenais un coup de massue. Putain. C'était aussi douloureux que le jour où j'ai appris son décès. J'avais un manque. Je ressentais un manque. La douleur ne s'estompe jamais réellement, on apprend simplement à vivre avec. Mais je ne veux pas apprendre à vivre sans elle. Mais malheureusement, on ne m'en a pas laissé le choix.
Je sentais une larme, puis deux, puis trois, puis une cascade couler le long de mes joues. Je voulais tellement pouvoir me détacher de mes émotions, de mes sentiments. Parfois, je voudrais pouvoir ne plus rien ressentir. Être vide d'émotions. Ne plus sentir cette douleur. Je percevais cette douleur, cette brûlure dans mon cœur. Comme si ça n'allait jamais cesser. Comme si plus le temps passait, plus elle me consumait.
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INCOMPLET [EN RÉÉCRITURE]
RomanceUne jeune femme marquée par les épreuves, un homme porteur d'espoir. Les cicatrices de son passé la hantaient, alors que la chance souriait à son compagnon. Depuis son départ, son monde avait chaviré. Elle s'enlisait dans le désespoir, pendant qu'il...