CHAPITRE 14

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Romy

     Je passais mes journées enfermées entre les quatre murs de cette chambre d'hôpital. J'avais essayé de mettre fin à mes jours et j'avais échoué. Lamentablement. Comme tout ce que j'entreprends. Je ne sais pas trop comment tout cela s'était déroulé par la suite.

     Mais à mon réveil, j'avais vu Aaron dans ma chambre d'hôpital. Il était sur le point de partir. Enfin, sur le moment, je ne l'avais pas reconnu, mais j'avais prononcé son nom. C'était le tout premier mot que j'avais prononcé. C'est comme si j'avais espéré que ce soit lui, dans ma chambre.

     Peut-être que je ressentais des regrets. Ou peut-être pas du tout. Peut être que je voulais que les gens commencent réellement à s'inquiéter de mon état. Et qu'ils ne le fassent pas à partir du moment où je serai dans un cercueil.

     Parce que les gens qui se retirent la vie ne veulent jamais réellement mourir, ils veulent simplement que cette douleur s'arrête.

     C'est légitime, n'est-ce pas ?

     Quelques temps après que je me sois réveillée, Aaron était parti avertir les infirmières et l'une d'entre elles étaient venue me voir. Elle m'avait dit qu'ils voulaient me donner des rendez-vous avec des psychologues et des psychiatres, c'était la condition pour me laisser sortir. Et que dans le pire des cas, ils me mettraient en hôpital psychiatrique.

     Qui leur dit que j'ai envie d'y aller, même ?

     Je détestais cet endroit autant que je détestais Kyle. Les infirmières ne sont pas aussi bienveillantes qu'ils ne le prétendent. Ils se fichent du bien de leur patient, tout ce qui les intéressaient, c'était de recevoir leur paie sur leur compte à la fin du mois.

     Je ne comptais pas y mettre les pieds ne serait-ce qu'un millième de seconde.

     Depuis que Aaron était venu la dernière fois, il venait absolument tous les après-midis, sans exception. J'étais contente de le voir à chaque fois. C'était la seule visite que j'étais contente de recevoir. Parce que celles de ma mère, ce n'était pas les meilleures. Elles étaient remplies de reproches. Tout simplement car elle ne comprenait pas pourquoi j'avais fait ça.

     Selon elle, ma tristesse n'était pas légitime car j'avais tout pour être heureuse. Si elle savait ce qui tournait sur moi au lycée, elle n'aurait certainement plus le même discours. Quoi que, elle dirait que c'est aussi ma faute.

     Tout est ma faute, selon elle.

     C'était vraiment l'ennui dans cette chambre. Les seuls instants qui étaient bien, c'était quand Aaron était là. Mais malheureusement, il n'était pas là de toute la journée. Sauf en fin d'après-midi, puisqu'il a cours.

     Si tout se passe bien, je sortirai dans la journée. J'allais devoir me débrouiller pour rentrer. Ce n'est pas ma mère qui viendrait me chercher, pour le plus grand plaisir de sa fille.  J'espérais quitter cet endroit de malheur, car les hôpitaux et moi, ça fait zéro.

     Les heures passaient, et les seules personnes que je voyais c'étaient les infirmières qui venaient pour me rapporter à manger. Je touchais à peine à la nourriture, je n'avais pas vraiment faim, mais faisais quand même l'effort de manger un minimum.

      Soudainement, je voyais la porte de ma chambre s'ouvrir, espérant voir Aaron pénétrer la pièce, mais je fus très vite déçue lorsque je vis que c'était une personne du corps médical qui entrait.

     Elle me sourit, comme si elle s'apprêtait à m'annoncer la nouvelle du siècle. J'espérais sincèrement qu'elle m'annoncera que mon violeur est en prison. Là, j'aurai une raison pour sauter de joie. Mais c'est la nuit qu'on rêve.

INCOMPLET [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant