Romy
Cela faisait maintenant plusieurs mois que j'étais ici. J'avais quitté la chambre d'isolement. Et c'est l'une des pires épreuves de ma vie. Je suis certaine que l'on ne peut pas y emmener quelqu'un pour une simple crise d'angoisse un peu trop forte. Il faut que la personne soit réellement violente pour pouvoir l'y emmener et en discuter avec un psychiatre. Même si je trouve ce genre de pratiques honteuses. Cela n'aide personne d'être enfermée dans une pièce et attaché dans un lit.
Aaron me manquait. Il venait une fois par mois, et aujourd'hui, il devait venir. Je voulais lui faire un câlin et pleurer dans ses bras. Mais je ne veux pas qu'il s'inquiète pour moi. Cela doit être la fin de l'année scolaire, ils doivent bientôt passer leurs épreuves et je veux qu'il s'y mette à fond et qu'il ne pense pas à ce qui pourrait bien m'arriver.
Je l'aimais si fort. Mais je ne sais pas si je serai capable de continuer à être enfermée ici. Je ne supportais plus d'être ici.
Mais j'étais heureuse de pouvoir voir Aaron aujourd'hui. Mon seul moment de répit et de joie, c'était bien quand il était là.
L'après-midi s'entamait bien et je vis ma porte s'ouvrît. Je souris doucement en voyant la tignasse blonde de mon copain. Également l'infirmière qui avait été gentille avec moi, peu avant de m'enfermer dans cette horrible salle.
Elle nous sourit doucement puis elle part. Et moi je regarde Aaron. Je le prend rapidement dans ses bras, un voile humide se place devant mes yeux, mais je cligne des yeux pour empêcher les larmes de couler davantage.
— Alors ? Comment ça va, Trésor ?
Je lui souris doucement. Je préfère éviter de lui dire non, et devoir lui expliquer tout ce qui s'est passé depuis sa dernière visite.
— Oui, ça va. Alors ? Comment ça se passe au lycée ?
— Ça se passe. On est en période d'examens.
Je lui souris doucement. J'espère qu'il réussira ces examens. Je lui souhaite de tout cœur. Je serai très heureuse qu'il réussisse.
— J'ai fait quelques vœux pour l'année prochaine.
— Ah oui ? Où ça ?
— À LACM, San Francisco Conservatory of Music et Music académie of the west.
— J'espère que tu seras pris dans l'une de ces écoles !
Il me sourit doucement et il pose ses deux mains sur mes joues. Il me regarde dans les yeux et il reste silencieux un instant. Puis, il pose ses lèvres sur les miennes pour m'embrasser. Il soupire en même temps que je réponde à son baiser. Il pose ses mains sur mes hanches pour me coller à lui.
— Ça m'avait manqué, dit Aaron.
— De quoi ?
— De t'embrasser.
Je lui souris doucement. Tout allait tellement mieux quand il était là. À côté de moi. Je me sentais heureuse à ses côtés, mais profondément triste lorsqu'il était loin de moi.
Comme s'il était devenu ma faculté à respirer et que lorsqu'il s'éloignait, je m'étouffais.
La journée s'était écoulée et le retour à la réalité faisait très, très mal. J'étais de nouveau seule. Enfin non, quelques fois Josh venait me parler pour me tenir compagnie. Il avait l'air de se sentir seul, lui aussi. Il me posait des questions sur Aaron, et je lui répondais.
Le soir, je retournais dans ma chambre le moral à zéro. Je ne voulais plus être ici, ou ailleurs même.
Je balayais la chambre du regard, je m'approchais du lit et prit une feuille que Lisa m'avait gentiment apporté au début de mon hospitalisation. Je pris un stylo et commençait à écrire une première lettre. Au dos, j'inscrivis « Pour Aaron » puis je repris une feuille pour écrire une seconde lettre, et j'inscris « pour maman » au dos.
La lettre pour Aaron était beaucoup plus remplie que celle pour ma mère. Tout simplement car j'avais beaucoup plus de choses à dire à Aaron qu'à ma mère. Il en avait fait plus pour moi en quelques mois que ma mère en 18 ans.
Je les laisse ainsi de côté en rangeant ce stylo.
Je faisais de mon mieux pour sortir d'ici. Mais j'avais l'impression que ces efforts n'avaient pas été remarqués. Je n'en pouvais juste plus.
Je voyais le soleil se coucher et la lune prendre la place du soleil. Je me mis dans mon lit et je regardais le plafond. Je fermais les yeux et soupirais. Réfléchissant à si je devais le faire ou non. Je ne savais pas. Mais toute cette souffrance m'était insupportable.
J'avais échoué une fois. Mais je pouvais réussir. Et même si j'échouais encore une fois, je pourrais essayer un nombre incalculable de fois jusqu'à réussir. Dans tous les cas, je sais que ce sera inévitable et que cela arrivera.
Peut-être demain, dans deux semaines, dans un mois, dans un an. Mais ça arrivera, j'en suis certaine. C'est inévitable. Je le sais.
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INCOMPLET [EN RÉÉCRITURE]
RomanceUne jeune femme marquée par les épreuves, un homme porteur d'espoir. Les cicatrices de son passé la hantaient, alors que la chance souriait à son compagnon. Depuis son départ, son monde avait chaviré. Elle s'enlisait dans le désespoir, pendant qu'il...