Intrusion [Dark romance stalker]

Chapitre 11

Calel

Une heure plus tard, je me rends sur place et me retrouve face à un immeuble aux murs défraichis et recouverts de graffitis. Une musique de reggae se fait entendre de l'autre côté de la porte de l'appartement dans lequel Decker est censé habiter et une odeur de cannabis me parvient. Je sonne à plusieurs reprises avant que la musique ne s'interrompe enfin mais personne ne vient m'ouvrir pour autant.

-Jamie Decker ? Ouvrez, s'il vous plaît ! l'intimé-je.

J'entends finalement des pas fouler du carrelage et une porte s'ouvrir puis un raffut métallique m'indique que quelqu'un est entrain de dévaler les escaliers de secours. Je fustige et, d'un coup de pied, j'ouvre en grand la porte de son appartement qui vient s'écraser contre le mur et fonce vers le balcon dont la porte vitrée est restée entrouverte. Lorsque je me penche par-dessus la balustrade, je vois des dreadlocks descendre la cage d'escaliers métallique à vive allure. Sans plus attendre, je me lance à sa poursuite. Malgré sa rapidité, je parviens à gagner de la distance tandis que nous dévalons les étages.

Arrivés en bas, je le vois foncer vers la route et la traverser tout en évitant de justesse des voitures qui le klaxonnent furieusement puis il enjambe un mur pour pénétrer l'enceinte d'un autre immeuble. J'en fais tout autant et l'aperçois bifurquer à un angle. La pression me monte dangereusement. Si je perds sa trace aujourd'hui, mes chances de le retrouver seront réduites à néant. J'accélère l'allure mais fais un écart tandis qu'un Rottweiler sorti de nulle part me bondit dessus. Son aboiement féroce et ses crocs acérés me détournent de mon objectif jusqu'à ce que je réalise qu'un grillage nous sépare. Je reprends ma course et finis par repérer l'homme tandis qu'il ralentit l'allure, essoufflé.

-Stop Decker ou je tire ! lui ordonné-je.

L'homme s'arrête net avant de lever les mains en l'air.

-J'ai pas de drogue, officier, ni de flingue, je vous jure ! couine-t-il.

Mon arme au poing, je m'approche de lui et le fouille brièvement avant de le pivoter pour qu'il me fasse face.

-Je suis pas là pour ça, Decker, j'enquête sur la disparition de Bobby Johnson.

-Bobby ? Vous... vous avez du nouveau ? s'enquiert le type.

-C'est pour ça que je viens te voir, tu connais cette fille ? lui dis-je en brandissant la photo de Célia sous son nez.

-Ouai je me souviens d'elle, Céline ou Célina, qu'elle s'appelait...

-Célia.

-Ouai Célia, c'est ça, putain, quel joli petit lot celle-là !

-Decker, focus. Tu me confirmes qu'elle sortait avec Bobby ?

-Ouai, elle sortait avec, ouai.

-Comment ils se sont rencontrés ?

-Elle et ses potes étaient venu assister à un match de baskets interlycée.

-Entre le lycée de Parker Homes et le West Campus ?

-Ouai, frère, après ça, il y avait un apéro et ils ont commencé à sortir ensemble.

-Pourquoi personne n'était au courant ?

-Bah, Bobby vient du bas-fond de la ville et elle, elle était blanche, et issue d'une famille de bourges, ses parents auraient pas vu ça d'un bon œil. Du moins, c'est ce que Bobby me disait...

-Quand est-ce que tu l'as vu pour la dernière fois ?

-Pouah, c'était il y a longtemps frère, j'me souviens plus.