Calel
Ce matin, j'arrive à 7 :00 au bureau. Malgré ma nuit courte, je me sens frais comme un gardon. Je suis finalement parvenu à la faire craquer. Même si elle montre encore des signes de résistance, je sens bien qu'elle est peu à peu en train de tomber pour son stalker. Mon entre-jambe se réactive de plus belle tandis que je la revois succomber sous mes doigts qui la triturent. Ses yeux fébriles plongés dans les miens, ces gémissements qui résonnent en moi comme le chant d'une sirène et son corps qui cède à des convulsions tandis que je l'envoie au septième ciel...
Tout en elle me rend plus fou que je ne le suis déjà et j'ai dû me faire violence pour me détacher d'elle. Il n'a pas été difficile de savoir où elle se cachait. Le traceur que j'ai placé dans sa voiture m'a tout de suite indiqué où la trouver. Il a été presqu'aussi simple de détourner l'attention du gardien, voler le badge de son collègue et court-circuiter le bâtiment avant d'emprunter la cage d'escaliers jusqu'à son bureau. Si ce bâtiment se vante d'une sécurité hors pair, je viens de prouver ce soir qu'il n'en était rien et Elena a bien compris qu'elle ne pourrait plus jamais m'échapper.
Qu'elle soit enfermée dans un bunker ou entourée de dix gardes du corps, je parviendrai toujours à la rejoindre. Je connais mille et une façons de traquer et atteindre mes ennemis alors quand la femme de mes désirs tente de me fuir, autant dire que ma motivation à partir à la chasse s'en trouve décuplée. Depuis la première fois que je l'ai vue, cette femme au tempérament de feu et aux allures de déesse envahit mes pensées. Elle ne semble avoir aucune idée de ma réelle identité et ce petit jeu me fait jubiler. Si elle ne porte pas Wayce dans son cœur, je sens qu'elle est peu à peu en train de succomber au charme sinistre de son prédateur et je compte bien continuer à lui rendre visite aussi souvent que nécessaire. Elle se débat encore et ne parvient pas à l'admettre mais je sens bien à son regard fiévreux et à son corps qui perd le contrôle en ma présence qu'elle est attirée par moi. Encore deux ou trois petites visites et Elena sera bientôt à moi.
Je m'installe à mon PC et me penche sur l'affaire Casablanca, un jeune homme tué par balle à son domicile la veille quand Fiona fait irruption dans mon bureau.
-Déjà là ?
Je maugrée un faible « ouai » sans quitter mon écran des yeux.
-Voilà les clichés de la vidéo de surveillance que tu m'as demandés concernant l'affaire Casablanca. On le voit en train d'échanger avec ce type qui répond au nom de Dogan une heure avant son meurtre.
Je saisis les photos qu'elle me tend en la remerciant mais alors que je m'attends à ce qu'elle quitte mon bureau, ma sœur reste plantée devant moi en me fixant d'un œil averti :
-T'as loupé notre anniversaire hier.
Je lui lance un bref « j'avais du travail » avant de me reconcentrer sur mon ordinateur. Fiona se pince les lèvres et sort de sa poche une part de gâteau grossièrement recouverte d'aluminium avant de le déposer sous mon nez :
-Méfie-toi, j'y ai peut-être mis des œufs dedans.
Je m'apprête à l'envoyer valser quand j'entends toquer à ma porte. Celle-ci est restée entrebâillée et mon cœur manque un battement lorsque je vois Elena apparaître à l'embrasure.
-Bonjour Inspecteur, je vous dérange peut-être ? dit-elle d'un ton abrupt.
Fiona se retourne dans sa direction et la fixe une seconde avant de se retourner vers moi, l'œil pétillant.
-Non, je vous en prie, entrez. Ma collègue allait partir, lui dis-je en ignorant le regard réprobateur de ma sœur cadette.
Fiona se décide à sortir et lorsqu'elle dépasse Elena, cette dernière lui lance un regard noir, me laissant penser qu'elle n'apprécie guère la présence d'une autre femme dans mon bureau. À l'idée qu'elle soit jalouse, mon cœur s'emballe et je dois me mordre les joues pour retenir un sourire en coin.
-J'ai de nouveaux éléments concernant l'enlèvement de ma sœur, dit-elle en sortant un dossier de son sac et en me le tendant.
Je me redresse sur mon fauteuil et m'empresse de le saisir pour en examiner le contenu.
-Je fouillais dans les archives de mon cabinet hier et je suis tombée sur le dossier de Madame Williams qui s'est plainte qu'on lui a volé une corneille la veille de la disparition de ma sœur.
-Une corneille ?
-Oui, soit de la même espèce que l'oiseau qu'on a retrouvé sur la scène de son enlèvement. Pourriez-vous y jeter un œil ?
Je me pince les lèvres. Je dois avouer que la coïncidence est plutôt troublante.
-Ok.
-Bien, merci.
Elle pivote sur ses talons et s'apprête à sortir mais je l'interpelle :
-Elena !
Elle s'arrête puis hésite une seconde avant de me refaire face. Je sens dans son regard une pointe de défi et d'appréhension. Elle s'imagine certainement que je vais lui poser des questions sur les événements récents.
-Tout va bien ?
-Oui, tout va bien, affirme-t-elle en haussant les épaules.
-Vous savez que vous pouvez tout me dire, n'est-ce pas ?
La jeune femme déglutit puis son regard se perd dans le vide avant de se braquer de nouveau sur moi.
-Inspecteur Wayce, si vous faites référence à mon stalker, sachez que je n'ai rien à vous dire, j'ai trouvé un lieu sûr et il ne s'est pas remontré depuis.
-Bien, il n'empêche que je reste à votre disposition si vous souhaitez porter plainte.
-Si vous le voulez bien, j'aimerais que vous concentriez vos efforts sur l'indice que je viens de vous fournir.
Même si je suis conscient des raisons qui la poussent à ne pas se confier à la police, je me sens quand même piqué dans ma fierté. Ce n'est pas encore clair si elle se retient par peur de représailles ou à cause de son attachement envers son stalker. Dans tous les cas, elle n'est pas fan de l'inspecteur Wayce, et à raison. Après tout, selon son point de vue, c'est bien lui qui a failli à la protéger. Pour autant, en me confiant sa petite découverte, je ne peux m'empêcher de penser qu'elle me laisse une chance de lui prouver de quoi je suis capable et je ne vais pas la décevoir. Je la regarde quitter mon bureau, me laissant sur ma faim, le dossier de l'oiseau disparu toujours en main.
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Intrusion [Dark romance stalker]
Mistério / SuspenseElena Milez Je ne connais pas son nom, d'où il vient, ni même son visage. Tout ce que je sais, c'est qu'il se délecte à me hanter. Sauf que j'en ai décidé autrement. Et ce n'est pas mon passé tumultueux qui viendra contre-carrer mes plans. Du moins...