Chapitre 16

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Calel

Il n'aura pas fallu longtemps pour le retrouver. Sanchez est sorti de prison il y a à peine une semaine et loge dans un vieil appartement du centre. Ce n'est pas le premier qui récidive et ce ne sera pas le dernier. Si d'habitude, je me contente de faire mon taf et de les mettre en garde à vue jusqu'à leur jugement, là, j'ai bien l'intention de faire en sorte qu'il ne recommence plus. Au volant de mon SUV, je m'enfonce dans les bois qui bordurent le San Joaquin. Il fait nuit noire et je suis à des kilomètres de la civilisation. Des coups sourds provenant du coffre m'indiquent que mon paquet est réveillé. Je me gare dans une clairière et enfile mon équipement avant d'ouvrir le coffre. Le type geint et plisse les yeux sous le faisceau de ma lampe torche. Je le sors non sans brutalité et le balance sur la bâche que j'ai étalée au sol. Sanchez hurle sous son bâillon et me regarde avec terreur. Il sait ce qui l'attend.

-Alors, Sanchez, on aime tabasser les nanas ? Hein ? C'est pas très gentil, ça. Ta mère t'a jamais appris les bonnes manières ?

Je m'accroupis à son niveau et le fixe à travers mon masque.

-Pas de bol, cette fois, la femme que t'as touchée ce soir, c'est MA femme, Sanchez, MA.PUTAIN.DE.FEMME ! Tu vas crever, comme un chien, mais pas tout de suite, non, je vais faire en sorte que tu reçoives exactement les mêmes coups que t'as osé lui donner et même plus encore. Je vais tellement te briser que tu me supplieras de te buter. Tu sais pourquoi je porte un masque en forme de crâne ? À la légion, on m'appelait La Faucheuse. J'étais de ceux qui battaient des records sur le terrain, tu n'imagines même pas le nombre de raclures comme toi que j'ai massacrés. Des mécréants qui traitaient les femmes comme de la sous-merde sous couvert d'une loi divine. C'est ça que t'es, Sanchez, un mécréant ? Tu te crois fort en t'attaquant à plus faible que toi ? Tu veux me montrer à quel point t'en as dans les couilles ? Vas-y, je t'en prie, cogne-moi !

D'un coup de pied, je le bascule sur le ventre et lui tranche les liens à l'aide de mon couteau. Sanchez se relève péniblement et se débarrasse du scotch qui lui recouvre la bouche. Il se met en position tout en me scrutant, le visage contracté par la rage.

-Allez, Sanchez, frappe-moi si t'es si balaise que ça, frappe-moi comme t'as frappée Elena !

Il prend son élan et me balance un coup de poing que j'intercepte avec ma main avant de lui asséner une belle droite qui le propulse sur le côté.

-C'est tout ce que t'as, p'tite merde ? Vas-y, je te laisse encore une chance de me prouver que t'es un dur, un vrai.

Sanchez s'élance de nouveau vers moi dans un cri de rage, son poing brandi en l'air, mais je lui balance un coup de pied en plein plexus qui l'étale au sol.

-C'est bien ce qui me semblait, t'as rien dans le froc, Sanchez, le monde a pas de place pour des tocards comme toi et tu vas crever.

Mon poing vient s'enfoncer contre sa tempe à plusieurs reprises puis je le relève avant de viser son foie et ses parties génitales de mon genou. Je ne sais pas combien de temps je me défoule sur lui. Il a arrêté d'opposer toute résistance depuis un moment. Ses yeux se révulsent dans leurs orbites, son visage est couvert de sang et il ne tient debout que grâce à ma main qui le maintient debout par le col. Pour autant, je n'en ai pas fini avec lui. Ma colère ne se dissipe pas et je le boxe de toutes mes forces. Ses os se pètent sous mes phalanges et ce n'est que quand je sens mes bras perdre en puissance que je m'arrête enfin, hors d'haleine.

Son visage est méconnaissable, son corps inerte git sur la bâche. Quand je vérifie son pouls, celui-ci ne bat plus. Je place des poids à côté de lui avant de refermer la bâche sur lui et le balancer à la flotte. Je regarde son cadavre s'enfoncer dans l'eau avant de me débarrasser de mon masque et de mes gants et me replacer au volant pour rouler jusqu'à chez moi, les mains encore tremblantes de rage. Arrivé chez moi, je me débarrasse de ma tenue et file à la douche. Je m'éternise sous l'eau chaude à tenter de calmer mes nerfs, mais en vain. L'agression d'Elena et mon incapacité à retrouver sa sœur a fait ressurgir en moi tous les traumas que j'avais tentés tant bien que mal de terrer au fond de moi et c'est les nerfs encore à vif que je me laisse tomber sur mon lit et me laisse envahir par les souvenirs.

Intrusion [Dark romance stalker]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant