Intrusion [Dark romance stalker]

Chapitre 20

Calel

Quand Elena se détache de moi, j'ai l'impression que mon cœur va exploser. La bouche encore entrouverte, elle fixe les alentours comme si elle avait peur que quelqu'un nous observe. Se sent-elle espionnée par Ghost ? Elle lève ses yeux rougis vers moi puis murmure : 

-Je suis désolée... je dois voir quelqu'un ce soir.

À ce moment-là, je ne sais pas si je dois jubiler ou appréhender. Je hoche la tête silencieusement et finis par la lâcher. Nous nous redressons tous les deux puis elle me sourit tristement avant de se retourner et se diriger vers sa maison. Elle tenait à le voir lui, Ghost, et mon cœur se brise à l'idée qu'elle rejette Wayce. Pourtant, c'est bien elle qui a initié notre baiser. Il fallait que j'en ai le cœur net. Le soir tombé, je ne m'attarde pas et me rends aussitôt chez elle. Lorsque je m'introduis dans son salon, je la vois affalée sur son canapé, une bouteille de whisky à moitié vide dans la main. Cette vision me fend le cœur. Je sais ce qu'elle ressent : cette rage, cette culpabilité, ce sentiment d'impuissance qui t'explose en pleine face et qui te ronge jusqu'à la moelle. Et dans ces moments-là, on est inconsolable. Mais j'allais tout de même tout tenter pour la décharger de ce torrent d'émotions.

-Vous allez me sauter dessus ? me dit-elle tandis que je m'approche d'elle.

Ses paupières s'ouvrent et elle braque ses yeux vitreux dans les miens. Elle n'a pas peur, mais je sens à sa voix maussade qu'elle est en proie à l'amertume.

-Pas ce soir, Bébé, lui dis-je.

Je lui prends la bouteille et la dépose sur sa table basse avant de m'accroupir à son niveau. Elle se redresse lourdement puis ses doigts viennent effleurer mon masque, mais je retiens sa main dans la mienne pour l'empêcher d'aller plus loin.

-Je... je veux juste vous embrasser.

Sa voix se fait inquisitrice, presque suppliante. Je finis par consentir et soulève légèrement mon crâne pour exposer ma mâchoire. Ses yeux détaillent ma bouche avec appétence. Elle approche doucement ses lèvres et effleure les miennes. Son baiser se fait tendre, puis plus insistant. Son haleine chaude et alcoolisée m'enivre. Mais tandis que je me laisse aller à ce baiser envoûtant, un objet métallique vient se poser contre ma tempe. Elena se détache de moi et me fixe maintenant avec des yeux de furie. C'est lorsque je tâtonne ma ceinture à la recherche de mon arme que je comprends qu'elle m'a dupé.

-Je crois qu'il est temps de vous montrer Inspecteur, me dit-elle d'une voix sortie d'outre-tombe.

Un sourire se dessine malgré moi sur mon visage et je retire alors mon masque.

-Depuis quand le sais-tu ? lui demandé-je.

-J'avais des doutes depuis le début. Seul un flic aurait eu tous les moyens de me tracker comme vous l'avez fait.

-Je suis impressionné...

-Ne le soyez pas, si j'avais été moins stupide, je vous aurais dénoncé depuis longtemps !

-Et pourquoi ne pas l'avoir fait ?

Elena se tait et sa mâchoire se contracte. Elle lutte clairement à s'avouer la vérité et il est grand temps que je la pousse un peu plus à assumer ses sentiments.

-Je vais te le dire pourquoi, Elena. Tu es finalement tombée pour moi, pas vrai, Bébé ? Si tu m'as détesté la première fois que tu m'as vu, j'ai bien senti que ton attirance pour moi n'avait d'égal que ta haine envers moi et je me suis juré que j'allais ouvrir un peu plus cette brèche qui nous empêche de vivre pleinement cette alchimie. Parce que oui, Elena, je t'ai aimé à la seconde où mes yeux se sont posés sur toi et l'idée que tu me rejettes de but en blanc m'est juste insupportable. Je suis fou de toi et je sais que c'est réciproque. Alors vas-y, Bébé, regarde-moi dans les yeux et ose me dire que j'ai tort.

Elena ne riposte pas et me toise avec fureur ou ferveur, je ne sais pas trop. C'est lorsqu'elle baisse mon arme que je sais que j'ai gagné.

-On devient raisonnable ? dis-je cyniquement.

-La ferme et embrasse-moi !

À ces mots, mon cœur et mon pénis battent à l'unisson.

-Oh je vais te faire bien plus que ça, Bébé.

Sans plus tarder, je fonds sur sa bouche et la dévore comme je n'avais jamais dévoré une femme avant. Je la soulève et elle enroule machinalement ses jambes autour de mon bassin puis je l'emmène dans sa chambre avant de nous laisser tomber sur le lit. De là, mes lèvres et mes mains sont partout sur elle. J'avais imaginé ce moment depuis notre première rencontre et je savais exactement comment j'allais la prendre. D'abord, je m'acharne sur son point sensible, ensuite je la retourne pour la prendre en levrette puis je l'invite à finir sur moi. En théorie, tout devrait se passer comme je le prévois : elle a l'occasion de jouir plusieurs fois avant que je finisse en elle.

En pratique, son corps brûlant qui se meuve contre le mien et ses mains qui me caressent avec avidité me laissent penser que je ne vais pas pouvoir tenir longtemps. Elena se cambre sous mes touchers et laisse échapper des gémissements qui me font vriller. Elle déboutonne mon pantalon et dégaine mon sexe gonflé à bloc pour venir le triturer et putain, qu'est-ce que c'est bon. Je tiens cependant à m'en tenir à mon plan. Je la débarrasse de son tailleur et de son tanga maculé de cyprine puis viens lécher son petit bout de chair. Elle a un goût exquis qui me rend insatiable. Pendant de longues secondes, je m'évertue à l'envoyer au septième ciel et lorsque je l'entends exploser, je me sens être projeté dans une autre dimension. Elle est vraiment trop belle quand elle jouit.

Je ne sais pas comment j'ai pu me priver de cette vision depuis tout ce temps et je me promets de la replonger dans cet état second autant de fois qu'il le faudra. Lorsque son orgasme s'estompe, j'arpente son corps pour venir l'embrasser. Sa bouche s'empare de la mienne puis ses jambes m'encerclent pour me laisser me frayer un chemin entre ses cuisses. Mon membre en mode pilier vient lentement glisser en elle et instantanément cède à un trop plein de sensations. Tous mes nerfs s'activent au contact des parois chaudes et humides de son vagin, si bien que je lâche un premier râle de plaisir.

Je m'immobilise quelques secondes pour l'habituer à mon membre imposant mais face à l'œillade anxieuse que je lui adresse, Elena plonge ses yeux fébriles dans les miens et m'encourage à y aller. Je commence alors mes va-et-vient. Une vague de décharges électriques délicieuses vient s'emparer de tout mon bas-ventre jusqu'à mes reins et je dois me gainer pour ne pas me vider en elle. Face à mes à-coups de plus en plus frénétiques, Elena accompagne mon mouvement en appuyant ses mains contre la tête de lit puis ploie sous l'effet d'un deuxième orgasme. Les muscles de son vagin se contractent sur mon membre et je finis par me répandre en elle. Un râle monumental s'échappe de ma bouche, mon corps se pare de frissons et je m'affale sur elle, repu. Ma jolie brune m'enlace et me caresse les cheveux tandis que je tente de reprendre mes esprits. Je réalise alors que, dans la précipitation, je n'ai pas pensé à mettre de préservatif. Je suis clean et je sais de son dossier médical qu'elle aussi et qu'elle porte un stérilet, mais je me dois de la rassurer.

-Bébé, j'ai fait des tests, je suis clean.

-Je te fais confiance et je me protège aussi, me dit-elle aussitôt en me souriant.

Elle me tend des mouchoirs pour m'essuyer mais je la soulève et l'amène jusqu'à sa douche avant de me réaffairer à la plonger dans la jouissance.