Fatima : La Femme Du Boss

la rencontre partie 1

Fatima semble vivre la meilleure période de sa vie. Elle a repris confiance en elle et est très appréciée de ses collègues de bureau et responsables. Mais le sort va semble-t-il s'acharner sur elle qui, etait en si bon chemin de reprendre sa vie en elle avec un travail, une carrière prometteuse. Elle va voir son rêve tourner au cauchemar lorsqu'elle rencontre...

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Une fois à la maison, j’étais exténuée. Mais je pensais aussi à cette fameuse fête d’anniversaire. Je dois m’y préparer. Peut-être que je devrais emprunter un peu d’argent à Amina ou Youssouf ou même tata Alima malgré qu’elle soit absente pour quelques jours. Je les rembourserai la semaine prochaine car oui c’est semaine de paie pour moi. J’ai tellement hâte de toucher cet argent, je le mérite amplement. Et avec un peu plus d’efforts je gagnerai encore plus. Mes objectifs ne cessent d’être plus grands. Il faut de l’ambition pour parvenir à un certain niveau de vie.
J’en oubliais presque cet arrogant. Je ne vais même pas perdre mon temps pour lui. Je consultais plutôt sur Pinterest des modèles de robes de soirée et une tenue pour l’après-midi.

Y aura t-il un dress code ? Je ne sais pas. J’envoie un message dans le groupe whatsapp de mes collègues et instantanément je reçois des réponses.
L’événement est toujours à thème et on s’habille en fonction de celui-ci . Pour cette année-ci il n’est pas encore défini. L’année dernière c’était « élégant en wax ». J’aurais adoré tomber sur celui-là.

Je reçois par la même occasion quelques photos des meilleures tenues des années précédentes. Et oui il y a même un concours de la plus belle tenue homme/femme (juste pour s’amuser et c’est pas Mme.Diagne qui l’a remporté ). Ils se clashaient déjà sûr qui sera la plus belle ou le plus beau. En tout cas je sens que je ferai un carton.

Puis je vais en cuisine pour préparer le dîner ( eh oui je cuisine deh très souvent même ). C’est à peu près l’une des seules choses de positif que m’ait appris badiene Awa. Et même, je le fais mieux qu’elle.
Au menu, sauce petits  pois avec beaucoup de viande comme aime tonton Moustapha.

21 h, tout le monde se met autour du bol pour manger à même le sol sur une toile. Amina en profite pour se plaindre de moi auprès de son papa.

Amina : padre. Tu trouves normal que malgré qu’elle aie sa chambre avec Mariam elle continue de dormir parfois dans la mienne. Si elle se tenait bien ça n’aurait pas posé de soucis. Mais elle ronfle tellement.
Je faisais les gros yeux à ses propos. Elle ment sans scrupule.

Tonton Moustapha : Vous êtes toutes soeurs. Cette maison est encore plus la sienne que la tienne même. Qu’elle fasse ce qu’elle veut.
Je me moquais d’elle qui ne cachait pas déception.

Au cours du dîner je reçois un appel de tata Alima. Elle paraissait préoccupée. Je m’isole au balcon pour savoir ce qu’elle avait à me dire.

Tata Alima : lo diapon bayiko tei outi 7 sachets ndokh ak sow et dattes (arrête toutes tes occupations et va acheter 7 sachets d’eau, de lait caillé et de dattes ) à donner demain matin à un vieux. Douche toi avec de l’eau salée et prie Dieu pour qu’aucun obstacle ne se dresse devant toi.

-mais que se passe t-il ? Pourquoi tout ça et à pareille heure où vais-je trouver ça ? 

Tata Alima : débrouille toi et vite. Mara vient de raccrocher avec moi et ce qu’il a vu ne prédit rien de bon. Fais-le sans discuter.

-d’accord je ferai comme tu dis tata.

Elle prie pour moi avant de raccrocher. J’étais curieuse de savoir ce qu’il se passe mais je ne m’en faisais pas. J’avais la tête ailleurs.

Mariam va laver la vaisselle après le dîner pendant que moi je terminais un travail, sans me douter que c’était le dernier.
Je vais me coucher tranquille dans notre chambre ( à Mariam et moi ).

Le lendemain. ( Mercredi )

C’est la routine douche, prière, rapide p’tit déj. Mais j’avais le coeur qui battait la chamade sans savoir pourquoi. Je me sentais nerveuse, irritée comme s’il allait se passer quelque chose.
Je me donne une légère gifle et me dis d’arrêter ces pensées je regarde trop de films indous ces temps-ci.

J’arrive au bureau. Je passe par plusieurs autres pour dire bonjour et échanger quelques banalités mais sur un ton un peu différent qu’ils n’ont pas tardé à remarquer.

Bijou : tu n’as pas l’air bien en forme aujourd’hui Tu ne te sens pas bien ?
Lahad Adji et Awa se sont posés la même question.

-un peu fatiguée ....
Mon téléphone sonne. C’est tata Alima. J’ose pas répondre. J’avais complètement oublié. Je n’ai rien fait de ce qu’elle m’a dit la veille. Je ne peux pas lui répondre. Je laisse sonner et me met au travail. Le corps lourd mais c’est psychologique qu’est-ce qui pourrait bien se passer de mal? Et même si ça arrive c’est le destin on y peut rien. J’essaye de me convaincre que tout va bien.

Je travaillais sur des affiches promotionnelles. Elles sont faites en plusieurs langues et différentes selon les domaines et réseaux où elles seront partagées en masse. Ce dont je venais à bout en à peine 30 minutes semblait devenir une énigme pour moi. Je commets des erreurs, je cherche les bons mots dans ma tête sans grand succès ce qui m’énerve au plus haut point.

A l’heure de la pause je n’avais pas envie d’avaler quoi que ce soit malgré que mes collègues aient longuement insisté. Je voulais juste me reposer un peu. Une curieuse vient vers moi. On se parle à peine.

Elle : vous êtes mariée ?

-non et ? Ça te regarde ?

Elle s’excuse avant de sortir. Ces commères tout le temps à l’affût de scoop. Je suppose qu’elle me croit enceinte comme badiene Awa. Je ne suis juste pas d’humeur.

Je mets mes écouteurs et sans surprise j’écoute du Youssou Ndour « beugeu dou bagne » une chanson d’amour, comme pour me réconforter. Toutes ses chansons y parviennent façon. Je me mets à rêvasser et bouger quelques fois une jambe, puis une main ou la tête. Je chantonne et oublie sur le moment toute mon humeur morose d’aujourd’hui.