La convocation

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Le lendemain

Nous étions nombreux dans la grande salle de restaurant. Patrons, salariés tous ensembles y prenaient les repas. A l'origine de cette harmonie : tonton Ibrahima que tout le monde appelle boss. Il est venu briser les codes pour rappeller que peut importe le montant de notre revenu ou notre statut tous les humains sont égaux. Il encourage tout le monde à garder les pieds sur terre. Pendant que d'autres mangent dans leurs salons privatisés, ici tout le monde mange dans les mêmes endroits et les mêmes plats. Ndiouga s'est dorénavant prêté au jeu. Quelques temps après son retour il a commencé à déjeuner avec tout le monde. Un changement de sa part dont je serai à l'origine selon tonton Ibrahima.

Tous craignaient Ndiouga et n'osaient plus parler lorsqu'il passait devant eux. Mais aujourd'hui, le changement est radical. L'ambiance était bien meilleure
Il plaisante avec eux, l'atmosphère est plus détendue et il s'adresse à eux avec plus de respect et de patience.

Quelques jours Plutôt il me confiait :

" sans le savoir tu m'as transformé. Je ne me rendais pas compte de mon comportement envers eux. L'entreprise ne serait jamais ce qu'elle est aujourd'hui sans ces gens. J'avais tellement de colère en moi que je me défoulais sur quiconque passait devant moi. Je me sens honteux de les avoir traités comme des esclaves. Je ne vaux pas mieux que les colons."

-tu t'entends parler ? Le fait que tu reconnaisse que tu n'avais pas la meilleure des attitudes montre qu'au fond tu es une magnifique personne.

Ndiouga : c'est toi qui a fait ressortir le bien qui restait en moi. Tu a été dure et franche avec moi. Tes mots résonnent toujours dans ma tête. Tu m'as ouvert les yeux. Tu m'as rappelé que ce sont des maris, femmes, parents. Des gens respectés chez eux mais humiliés ici...par moi. Qui suis-je pour les traiter de la sorte. Qui suis-je pour m'énerver contre eux parce que j'ai perdu du temps avec une garce après avoir perdu l'amour de ma vie...

Silence. Il relève la tête pour me regarder et me rassurer.

Ndiouga : je suis désolé. Je ne voulais pas dire ça.

- c'est bien de dire ce que tu as dans le coeur. Ca te libère et te soulage. Dès que tu as l'occasion de vider ton sac fais-le mais avec de bonnes manières. J'avoue que je n'avais pas une très bonne opinion de toi quand je t'ai entendu si mal parler à une employée.

Ndiouga : quand ça ?

-le jour où vous aviez une grande réunion tu es passée devant moi qui ramassais les débris de verre d'une femme, une partenaire plus précisément. Tu as de manière arrogante demandé à ce qu'on nettoie cela. C'est la première fois que j'ai entendu ta voix.

Ndiouga : mince alors. Et tu ne m'as pas entendu dire de gentilles choses. Je suis le roi de la gaffe on dirait.

-maintenant tu regrettes et tu fais des efforts c'est tout ce qui compte. Je suis fière de toi et je ne suis pas la seule.

Ndiouga : je voudrais un peu te parler de Zara. Tu comprendras pourquoi je me montrais un peu dur avec toi. Je luttais contre mes sentiments. Je ne voulais pas t'aimer mais comment ne pas t'aimer tu es adorable comme tout. Je t'aime depuis le jour où tu as renversé ton plat sur moi. J'insultais les gens qui tombaient amoureux de la sorte dans les films sans savoir que j'allais vivre la même chose. Attention c'est pas ça qui m'a marqué mais la manière dont tu ne t'es pas laissé faire. J'ai su que j'avais affaire à une femme qui se respecte et qui n'a pas peur de se défendre. C'est de ce genre de personne que je veux dans ma vie. Même si père Ibrahima ne l'avait pas demandé je serais allé te chercher au bout du monde.

Je souriais bêtement tout du long.

Ndiouga : y a quoi ? Ish. Tu veux entendre l'histoire ou pas...

Fatima : La Femme Du BossOù les histoires vivent. Découvrez maintenant