Fatima : La Femme Du Boss

Une belle-mère en or

Je m’affairais à remettre un peu d’ordre dans ma chambre. Mr mon mari est parti voir la mère de Zara pour qu'elle s'explique sur la situation. J'ai réussi à le convaincre après plusieurs négociations. Un véritable supplice pour lui.

J'étais à fond dans le rangement quand ma belle-mère (maman Maty) vient toquer à ma porte. Elle entre avec un sourire si large et rayonnant. Cette dame est tellement pure qu’elle en illumine tout sur son passage.

Maman Maty : alors seet bi (la nouvelle mariée) on s’occupe un peu ? Ah j’aime cette bonne odeur qu’il y a ici hein. J’ai senti ce doux parfum depuis le portail. Nii la dh gnaf (tu fais bien), on sait direct qu’il y a une vraie femme quelque part dans cette maison.

-oui maman tu as vu deh j’essaye rek. Dis-je timidement.

Maman Maty :  kone deh so demei ba meun todj fi. (Donc tu vas faire des ravages si t’arrives à maitriser) MashaaAllah. Beugeu na lii. (J’aime ça) c’est bien mais rejoins moi dans le salon on va faire un peu de commérage d’accord. Me fait-elle avec un clin d’œil et un sourire au coin.

J’étais surprise, agréablement surprise même . Je savais déjà qu’elle est du genre à direct nous mettre à l’aise mais de là à faire du commérage. Elle n’en finira jamais de me surprendre.

Je me hâte d’aller la retrouver. Elle mettait sur la table plein de petits fours, des fatayas, nems et du thé. Alors là j’étais bouche bée.

-mais pourquoi toute cette peine. J’aurais pu le faire à ta place. C’est moi qui devrais le faire maman.

Maman Maty : mets-toi à l’aise rek ioe. Tu crois que je suis trop vieille pour ça Ou je n’ai pas le droit de gâter un peu ma belle-fille?

-oh que si tu en as le droit. No def rek nonula (tout ce que tu fais est juste)

Maman Maty : voilà. Viens t'asseoir près de moi.

Je m'exécute sans hésiter.

Maman Maty : Donc ça c’est un commérage vip. Il faut bien qu’on discute tranquillement sans qu’une quelconque faim vienne écourter ce moment à nous. Personne ne viendra nous déranger ne t’en fais pas je m’en suis déjà chargée.

Elle me sert une assiette bien remplie ainsi qu’une tasse de jus local de mon choix, du bissap (hibiscus). J’étais servie par la mère de mon mari. En quoi c’est surprenant? : ça n’arrive que très rarement. c’est plutôt aux belles-filles de s’occuper de leurs belle-mère et non l’inverse. Certaines les considèrent comme leurs serviteurs d’ailleurs et en abusent. Les belle-mères sorcières là.

Maman Maty : alors ma chérie, aujourd’hui je veux avoir une discussion sincère et sans filtre avec toi. Ne me vois pas comme une simple belle-mère mais comme une mère ou une amie. Tu fais partie de la famille depuis peu et ce n’est pas rien alors j’estime qu’il est normal de m’assurer que tu soies bien dans ton ménage. Je ne veux pas paraître trop curieuse ni avoir l’air de m’immiscer dans votre vie de couple car je ne suis pas de ce genre. Je ne fouine pas deh.

-jamais je ne penserai cela de toi. Je sais que tu n’as que de bonnes intentions à notre égard. Et c’est de ton devoir même. Ce sont les aînés qui encadrent les plus jeunes. C'est tout à fait normal que tu demandes ce n'est que rassurant.

Maman Maty: très certainement ta famille t’a préparé à cette nouvelle vie que tu mènes mais c’est à moi de prendre le relais en tout cas aussi longtemps que Dieu me le permettra.Tu as quitté ta maison pour venir dans la nôtre mais est-ce que tu te plais ici ?

-biensur maman. Je suis très heureuse d’être là.

Maman Maty: hum ? Rien ne te dérange? C’est pas trop bruyant ? Trop bondé de gens parfois ? Les enfants sont parfois trop fatiguants ils viennent déranger mais il ne faut pas leur en tenir compte. Je suis navrée que votre lune de miel aie été ainsi écourtée de la sorte mais c’est sûrement pour une bonne raison. On ne sait jamais. Vous avez besoin d'intimité aussi or nous sommes dans une maison familiale même si tout le monde à ses propres appartements.