clamer

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Pov Ndiouga 

Il discute avec son meilleur ami Seydina Alioune ( que son père appelle affectueusement mon homonyme ) chez ce dernier qui habite non loin de chez lui.

Ndiouga : j’en veux à père Ibrahima. T’imagines même pas à quel point. Il m’humilie devant cette ... cette...

Son ami l’interrompt pour ne pas qu’il dise de bêtises.

Seydina Alioune : pèse bien tes mots. Tu as tendance à dénigrer les femmes.

Ndiouga : c’est parce que tu ne la connais pas. Tu ne sais pas de quoi elle est capable.

Seydina Alioune : tu la rencontres une fois puis la renvoies sur le champs et tu estimes assez la connaître comme ça. Vas-y résume pour moi sa biographie tant qu’on y est.

Ndiouga : père Ibrahima rek moma togne. Comment peut-il prendre sa défense ?. Je le respecte beaucoup mais je lui en veux énormément de m’avoir traité de la sorte.

Seydina  Alioune : attention. Ne t’emportes pas. Rappelle-toi de qui il est.

Ndiouga : justement. Je me suis rabaissé. C’était tellement humiliant. Je bouillais de l’intérieur à chaque fois que cette imbécile de Fatima l’ouvrait. Elle se sentait puissante, protégée. Moi j’ai dû jouer les gentils, les soumis pour père Ibrahima. Jamais je n’ai vécu une chose pareille. Je suis tellement en colère et je ne peux rien lui dire.

Seydina Alioune : c’est pas grave tout ça prends sur toi frère...

Ndiouga : le pire il m’a rabaissé mais devant elle. Il pouvait bien me parler en privé me dire ses 4 vérités qu’on règle ça entre nous.

Seydina Alioune : commence par répondre à ses appels et messages. Peut-être que vous n’en seriez pas arrivés là.

Ndiouga : Ah il te l’a dit ?

Silence. Alioune le regarde d’un air “t’es sérieux là” puis se met à texter sur son téléphone.

Ndiouga : Mais comprends que je me sentais blessé et je voulais pas qu’il me cause d’ennuis à me blâmer. J’en avais déjà assez entendu. Je ne pouvais pas lui répondre.

Seydina Alioune : Tu es dans de beaux draps. Tchiee tu renvoies la protégée de père Ibrahima !!!. Dotoko defati.

Il se moquait de son ami.

Ndiouga : mais degloul ma wakh la nak. Louma la may rek meun nalako khagne. Si l’envie lui prend de me manquer de respect même père Ibrahima ne pourra pas venir à son secours. Que vont penser les employés maintenant ?. Je n’ai jamais repris personne. Je ne suis pas crédible là. J’aurais dû refuser.

Seydina Alioune : calme-toi. Ça a fait plaisir à père Ibrahima et c’est tout ce qui compte. Ce genre de malentendus arrive souvent. S’il l’aime bien c’est parce que ça doit être une fille bien, gentille qui a quelque chose à apporter à l’entreprise. Tu devrais mieux la traiter dans ce cas. Essaye de la connaître pour savoir pourquoi il l’apprécie tant.

Ndiouga : je ne m’intéresse pas à elle. J’en sais déjà assez sur elle.

Seydina Alioune : Pas dans ce sens. Juste intéresse toi à elle en savoir plus sur ses compétences ses qualités elle peut être un atout de taille avec de brillantes idées... pourquoi je te parle de tout ça même comme si t’allais au bureau déjà.

Ndiouga : que veux-tu dire ? Que je ne travaille pas ?

Seydina Alioune : boy doul ( merde ). C’est cool de travailler à distance mais ça ne te coûte rien d’aller au bureau voir comment vont les salariés, comment ils travaillent, leur quotidien dans l’entreprise. Tisser des liens avec eux.

Ndiouga : tu deviens fou je pense. Créer des liens avec qui ? On reste professionnels.

Seydina Alioune : depuis quand dieulato si khaley boîte bi ? Mdr ( tu ne t’intéresses plus aux goes qui y travaillent).

Ndiouga : yangi yakeu sma der deh.

Alioune se lève saoulé par son ami.

Seydina Alioune : bon rumine bien ta colère. Continue de cultiver ton esprit d’idiot moi j’ai un match.

Ndiouga : depuis quand tu joues des matchs sans moi ?

Seydina Alioune : depuis que tes « activités » priment sur notre amitié, notre fraternité. Combien de fois je suis venu te chercher pour aller jouer au foot ou au basket pour au final me prendre un râteau ?  Tu joues les adultes bourrés de problèmes, eh bien bonne chance dans ta nouvelle vie. Moi je vais m’amuser et montrer mon corps d’athlète trempé de sueur à mes admiratrices. Elles en raffolent.
Dit-il avec un grand sourire tout fier de sa corpulence.
( il y a de quoi Seydina Alioune est grand, beau, de teint marron clair avec un très beau visage et une barbe bien entretenue. Il ont toujours aimé être en concurrence pour être le plus beau ou celui qui attirerait le plus  de conquêtes ).

Ndiouga : quelles admiratrices ? Tu n’es pas fiancé toi ? Et Sokhna dans tout ça

Seydina Alioune : ça te regarde ? Tu poses trop de questions toi. Fous moi la paix way.
Et pour info. Sokhna mo mom sma khol ( elle détient la clé de mon cœur). Ça c’est juste pour évaluer mon pouvoir de séduction. C’est pas méchant. Rentre chez toi.

Ndiouga : ah tu me chasses maintenant. Je croyais pouvoir manger quelque chose ici mais visiblement non.

Seydina Alioune : comme si tu ne savais pas où se trouve la cuisine. Va manger et rentre chez toi. Je suis presque en retard là. Legui legui ( à plus ).
Avant même de terminer sa phrase il était déjà presque sorti du salon.

Ndiouga restait assis sur le canapé. Il était toujours vexé et se sentait honteux. Il n’a presque pas mangé de la journée et va se servir dans la cuisine. Il connait tous les recoins de la maison. C’est un peu la sienne. Mais aujourd’hui il a l’impression d’être un étranger. Il a la tête ailleurs. Il ressent des émotions qu’il pensait ne plus ressentir. Et qu’il ne voulait surtout plus ressentir.
La femme de ménage le sort de ses pensées. Il tenait une cuillère et semblait avoir oublié comment manger.

FDM : il est bon le thieb. ?... Ndiouga ... Ndiouga ?

Ndiouga : oui oh excuse-moi j’avais la tête ailleurs. Oui il est excellent comme d’habitude. Ça m’avait manqué tes bons ptits plats.

FDM : vous nous manquez beaucoup. Alioune vit mal la situation. Vous ne vous quittiez pas une seconde. Votre complicité lui manque.

Ndiouga ne savait plus quoi répondre. Depuis plusieurs mois voire années, il s’est éloigné de presque tout. Il devenait un mystère aux yeux de ses proches.

Il a délaissé plusieurs de ses habitudes pour se cloîtrer chez lui. Seuls ses enfants pouvaient illuminer son visage. Un changement qui a surgi depuis son divorce avec sa deuxième femme : la déception de sa vie. Sa confiance s’est comme envolée. Il était devenu l’ombre de lui-même. Une ombre de rancoeur, de douleur.

Sa première femme Zeyna lui manque. La culpabilité le rongeait. Celle de ne pas avoir pu trouver une femme bien pour élever leur fille Bb Maty. Il a été seul et il a été trompé. Sa plus grande douleur est le départ de Zeyna. C’était sa moitié. Celle qu’il a aimé de toute son âme.

La sueur perlait sur son front. Il était prêt à éclater de rage mais son téléphone sonne. C’est père Ibrahima. A chaque fois qu’il pense à Zeyna, ce dernier appelle comme pour le consoler, comme s’il ressentait sa peine et venait l’épauler pour le sortir de cet état second.

Il décroche. Avant même que ce dernier n’aie le temps de dire un mot, il lui lance.

Ndiouga : merci de toujours m’appeler au bon moment, quand j’en ai le plus besoin car je sais que je ne souffre pas autant que toi. Merci père.

Les paroles remplies de sagesse de père Ibrahima réussiront à le calmer, le ramener à la raison. Il se sent beaucoup mieux. Et décide d’aller rendre visite à sa famille et chercher sa fille bb Aida.

Fatima : La Femme Du BossOù les histoires vivent. Découvrez maintenant