joyeux anniversaire

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Le lendemain, dimanche.

C'est mon anniversaire. Je suis reconnaissante, d'humeur joviale et surtout entourée des gens que j'aime...presque tous.

Je me suis réveillée avec les chants de maman, Mariam et Fanta. Enfin Mariam hurlait plus qu'elle ne prononçait de mots, me tympanisant au passage. Les confettis, leurs sourires et applaudissement, le petit-déjeuner affectueusement préparé par Mariam j'avais le choix entre : du pain thon avec une boisson chaude "kinkeliba" ou du pain tartiné avec du chocolat et du beurre avec du café au lait.
Ton dernier anniversaire en tant que célibataire ça se fête donc un ptit dej de célibataire pauvre pour marquer ce jour. Plus rien ne sera pareil. Affirme Mariam. Pour elle, cela symbolisait la fin d'une période, une sorte d'hommage.

-mais pourquoi tout ce théâtre mdr. Même riche j'arrêterai pas de manger ça.

Mariam : comme si on allait te laisser faire. Dorénavant c'est des croissants.

-mais toi-même tu manges des croissants ils coûtent quoi 300 francs. Je ne pouvais plus me retenir de rire.

Maman : c'est différent deh aaay. Tu vas avoir un chef cuistot qui te les fais. Des croissants sur mesures. Des cafés de luxe.

-toi aussi tu t'y mets ? Vous êtes pas possible. Et qui vous dit que je me marie.

Mariam : on n'a qu'à forcer le mariage dans ce cas c'est simple. Profite de ton ptit dej. Pour le déjeuner ce sera du mbakhal ( un plat simple avec du riz, du poisson et quelques légumes souvent avec peu d'huile) ou du " thiebou kethiakh" ( riz avec du poisson fumé je sais que tu n'en mangeras plus.

-maintenant Laissez-moi tranquille sinon j'en aurai des maux de ventre tellement vous m'avez fait rigoler.

Elles partent là encore en chantant et faisant quelques pas de danse. Chanceuse je suis. Je le réalise tous les jours.

Je regarde  mon téléphone et vois une pluie de messages. De comnaissances, de cousines côté maternel, de mes collègues de Diamniadio qui pour certains sont devenus mes meilleurs amis, d'Amina surtout qui s'est donnée un malin plaisir à publier uniquement mes photos bonus. Des photos qui dataient du collège et du lycée et même plus récentes. Un bêtisier préparé avec le coeur on le sentait bien. Cette imbécile a tout fait pour me présenter sous toutes les coutures. Façon je l'ai menacé là elle regrettera. Le plus fun entre nous est qu'au lieu de privilégier de longs textes bien touchants, nous nous montrons notre affection, notre amitié, et notre loyauté tous les jours. Nous vivons notre relation et sommes parfois synchro dans nos décisions ou pensées. Nos sentiments et nos intentions sont réciproques ce qui fait que les textes, les mots ne seront jamais assez puissants pour refléter ce qu'on a dans le coeur. Nous nous le prouvons par nos gestes, nos sacrifices, notre soutien l'une envers l'autre. De nombreuses fois on nous "reprochait de ne pas publier de discours pour l'autre comme tout le monde le fait sur leur statut whatsapp ou story snap". Comme s'il fallait prouver quoique ce soit sur nous à travers les raisons sociaux pour montrer aux gens qu'on est amies ou sœurs. Notre amitié précède ces réseaux sociaux. Ces derniers sont au contraire parfois le catalyseur de problèmes en tous genres : disputes, clash, vantardise etc. Notre amitié nous la vivons hors des réseaux et nos problèmes nous les réglons entre nous. Combien de relations ont été brisée parce qu'un tel n'a pas publié notre photo. "Je ne compte pas pour lui/elle c'est pourquoi il ne me met jamais en statut". Quel sens a tout ça  ? Posons nous les vraies questions. Après à quoi ça sert réellement. Nous en avons pris conscience et nous nous sommes promis de ne jamais laisser de telles futilités se mettre entre nous. Résultat : nous vivons en paix.

La journée s'écoulait mais il me manquait quelque chose ou quelqu'un : Ndiouga.

Je n'ai reçu ni message ni appel encore moins de cadeaux de sa part. M'aurait-il déjà oublié ? Au fond de moi je croyais toujours que tout ceci était une farce mais une part de moi commençait à se faire à l'évidence. Il est peut-être sérieux. Il a peut-être choisi une autre. J'étais en plein réflexion et la colère commençait à me gagner c'est là que mon ange gardien arrive comme pour me sortir de la tête de faire des bêtises. Elle se jette sur moi sur le canapé manquant de peu de me broyer la colonne vertébrale. Elle était surexcitée. Elle se lève, commence à chanter "joyeux anniversaire" et les autres la suivent en faisant de même. C'était reparti pour un concert d'amateurs. Cette fois je me lève et danse avec elles. Leurs voix ne suffisaient plus, Fanta allume sa baffle et sur du bass Thioung nous avons pour ainsi dire " cassé la baraque".

Fatima : La Femme Du BossOù les histoires vivent. Découvrez maintenant