3. RETOUR À MADRID

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CARMEN

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CARMEN

🇧🇷 Brésil, Rio de Janeiro, 12 avril 2023, 7h06

Mon cœur est lourd, chacun de mes pas me rapproche de cette famille que je ne veux pas voir. Mon cerveau me hurle de faire demi-tour, mais la main de Marco, posée sur mon épaule me tient droit vers Madrid.

Le panneau qui affiche les vols de ce matin défile, le mien est à 8h30, je suis tétanisée. Ma valise dans une main, mon sac à main dans l'autre, et Marco sur ma droite, détendu.

Tu reviendras nous rendre visite, t'en fais pas. C'est important la famille Carmen.

Je le regarde, les yeux brillants d'une lueur désintéressée, je ne veux pas les voir, ni m'entendre avec eux. Je n'ai pas besoin de leur pardon, de leurs excuses. Je ne souhaite pas la paix, seulement la liberté.

Et je me sens tellement forcée. Pourtant c'est entièrement mon choix. Je pouvais très bien abandonner l'héritage de maman, travailler, gagner de l'argent pour payer ma coloc et continuer ma vie au Brésil comme si rien ne s'était passé.

Mais j'ai pris la décision de revenir sur mes pas, à la case départ même, et d'affronter mes plus grandes peurs. Mon père, mes frères... Tout les souvenirs enterrés à Madrid avec ma mère.

Marco me tient la main, et cela me rappelle le contact de Camelia Graci, ma mère, douce comme un ange, délicate et tendre. Elle prenait très au sérieux chacun de ses enfants et en prenait soin comme la prunelle de ses yeux. Mais j'étais proche d'elle comme aucun de mes frères ne l'était.

Elle m'emmenait voir mes films préférés plusieurs fois si cela me chantait, préparait mes plats favoris autant que je le souhaitait... Elle était dévouée, aimante, attentionnée.

Mon cœur se serre, mes yeux me piquent. Je m'enregistre, et alors que je laisse mes bagages au loin, Marco me serre dans ses bras, j'essaie de cacher mes larmes, mais mon corps se secoue d'un sanglot.

Pleure pas c'est un nouveau départ Carmen.

Il est très convaincant, le sourire aux lèvres, je le vois disparaître et partir au loin. Alors que j'embarque pour Madrid, mon ventre est rempli de stress, j'angoisse, je panique. J'ai envie d'appeler Marco qu'il vienne immédiatement me chercher. J'ai changé d'avis, je veux rester ici.

Au Brésil, parmi les petits garçons qui jouent au foot dans la rue, les restaurants, la plage, les bars et les ruelles taguées, l'odeur de fruits, de cigarette, le soleil et le portugais. Je ne veux pas retourner à Madrid, voir ces paysages que je connais si bien, et ces personnes que je connais si bien.

Mes doigts parcourent mon téléphone alors que je relis en boucle la note de Marco, qui est sûr que c'est la bonne décision. Mais j'ai mal au cœur et mal au ventre. J'observe la terre ferme s'éloigner alors que nous décollons, je serre le tissu de mon sweat entre mes doigts, puis je ferme les yeux, le cœur battant à mille à l'heure.

BEYOND LOOKS, 𝑐𝑎𝑟𝑙𝑜𝑠 𝑠𝑎𝑖𝑛𝑧 𝑗𝑟Où les histoires vivent. Découvrez maintenant