1.

2K 38 12
                                    


ELAÏA


Il faut que je termine ce combat. Ça fait déjà bien trop longtemps que je joue avec elle. Elle a le visage en sang, et je pense lui avoir cassé au moins le nez. J'ai pourtant essayé d'y aller doucement.

Je tourne la tête de temps en temps, tout en restant concentrée dans le combat. Autour de nous, derrière la cage, tout le monde hurle. Ils crient et j'ai l'impression de voir des animaux.

Mais j'ai beau avoir jeté un oeil partout, je ne le vois pas.

Très vite, j'ai dû me déconcentrer sur la blonde en face de moi. Elle me fonce dessus, et avant même qu'elle ait le temps de lever le poing je me baisse rapidement. Je vois la surprise dans ses yeux quand je me retrouve juste en dessous d'elle, et lui attrape les deux jambes.

Mes jambes s'enroulent autour des siennes les bloquant complètement. Elle tente de me donner un coup de coude, mais je le contre également.

Tous ces coups sont prévisibles. Mais je dois faire en sorte que personne ne se pose de questions. Personne ne doit se douter que j'aurais pu la tuer en une minute seulement.

Elle se débat mais je la tiens fermement au sol. La voyant rager, je décide alors de la calmer avec un coup de coude dans l'arcade. Très vite, je dirige mes prises autour de son cou. Un petit peu de lutte ne fait pas de mal.

J'ai maintenant sa vie entre mes mains. Je pourrais lui tordre la nuque.


Comme on me l'a si bien appris...


Mais je me contente de serrer. Assez fort pour lui retirer le plus d'oxygène possible. L'arbitre hésite à mettre une pause au combat, parce que je suis à deux doigts de la tuer. Mais, ce n'est plus eux qui ont mon attention.

En regardant en arrière, allongée au sol, c'est là que je l'ai vu. Enfin.

Il est posté là, derrière la cage, comme si de rien était. Comme s'il n'y avait pas une foule de monde tout autour de lui qui risquait de le bousculer à tout moment.

L'arbitre a ordonné qu'on s'arrête. Je l'ai alors lâchée sans rechigner, et tout en lançant un regard à celui qui me fixe je suis allée dans un des coins de la cage, histoire de boire un coup et faire semblant de réellement transpirer.

C'est maintenant que ça commence... ACTION !

Je lui lance un regard furieux, comme à chaque fois maintenant. Lui a toujours son air nonchalant que je hais. Cette fois il est habillé d'un haut blanc et d'un pantalon beige, contraste total avec sa personnalité et le lieu dans lequel il se trouve.

Je fais comme si je ne lui prêtais aucune attention, et je le vois du coin de l'oeil s'approcher.

Appuyée contre la cage, m'aspergeant le visage avec ma gourde, je le sens maintenant derrière moi. Comme à chaque fois qu'il se trouve autour de moi, je sens les frissons parcourir ma colonne vertébrale avant même qu'il ne dise quoi que ce soit.

- Combien de temps encore comptes-tu jouer avec elle ?
- Combien de temps encore comptes-tu me coller au cul ? Lui répondis-je sans même me retourner.

Ça lui donnerait bien trop d'importance. Et puis il serait trop content. Je le sais, à chaque fois que nos regards se croisent, le siens est comme... j'en sais rien. Satisfait.

- Jusqu'à ce que tu acceptes ma proposition. Je suppose que tu t'es décidée ?
- Je suppose que tu vas continuer de me faire chier comme ça si je ne dis pas oui ?
- Bien.. tu vois, tu ne sais pas que frapper des gens, tu sais aussi réfléchir la boxeuse.


Je me suis tournée juste histoire de lui lancer un regard noir.

Son air toujours hautain. Toujours à jouer le « je suis au dessus de tout le monde ». Je le déteste.

Et voilà, qu'est ce que j'avais dis ? Le revoilà, ce sourire. Il est là, planté devant moi, et seule la grille de la cage nous sépare. Ses cheveux lui tombent dans les yeux, et j'entend l'arbitre annoncer que le combat peux reprendre.

Il hausse un sourcil,  je le regarde toujours en fulminant.

- Très bien. J'accepte. Mais je ne veux plus te voir à moins de 3 mètres. Jamais.

De tous les mensonges que je raconte depuis des semaines à son sujet. Celui ci est bien la seule vérité. Je ne veux pas l'avoir près de moi. Sa présence m'est insupportable.

- Je savais que tu ferais le bon choix. Me dit-il un sourire victorieux aux lèvres.


C'est apparement le moment pour lui de partir. Parce qu'il fait enfin demi tour, et me déclare en partant ;

- Tu seras mise au courant sur les prochaines directives demain. 


Je me suis retenue de lui lancer un énième pique. Ou une énième insulte. À la place j'ai fais comme si j'étais toujours énervée d'avoir dû accepter ça.

Je l'ai regardé partir, faisant s'éloigner tout le monde autour de lui pour le laisser passer. Et ce n'est qu'une fois l'avoir vu disparaitre derrière les portes de la sortie que je me suis enfin détendue.



Si tu savais quelle connerie tu viens de faire mon chou... jamais tu ne m'aurais fait rejoindre vos rangs. 

THE DANGEROUS SIDEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant