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EZIO



- Elle tient un magasin de fleur dans le centre, je lui rend souvent visite d'ailleurs. Ses cheveux sont presque aussi longs que les miens, et sont aussi bouclés. Tu devrais la voir, elle est vraiment magnifique Ezio.


Ce sourire. Jamais elle n'avais été comme ça avant. Aussi vraie. Je donnerais n'importe quoi pour l'écouter parler ainsi pendant des heures.

- Alors c'est à elle que tu rends si souvent visite ?

Cette fois elle hausse un sourcil, mais je ne lui laisse pas le temps de se poser la moindre question et je continue ;

- Rappelle-toi l'époque où je te suivais partout. Il m'est arrivé de te voir aller là bas. Je pensais juste que tu avais une passion étrange pour les plantes..
- Ça aurait pu. Glousse-t-elle. J'ignore si j'aurais eu cette passion si je n'avais pas découvert que c'était la sienne. Peut être que c'est juste ma façon de me trouver un point commun avec elle.
- C'est ta mère Elaïa, bien sur que vous avez des points communs.
- Seule moi sait cette partie de l'histoire. Elle ne voit qu'une cliente qui partage sa passion. Et ça me va.


J'arrive à percevoir à quel point ça lui fait mal. Je suis persuadé qu'elle rêverait de lui dire qui elle est vraiment. Qu'elle voudrait vivre avec elle et rester avec elle à mener cette vie simple jusqu'à sa mort. Mais comme elle me l'a dit ; elle n'a pas eu droit à cette vie.

Je tente de tout faire pour ne pas penser à ce dont elle a du endurer toute sa vie. Je ne connais qu'une infime partie de son histoire, je sais qu'il en reste une partie immense à découvrir. Et je sais qu'elle ne me plaira pas. Pour le moment j'ai de simples suppositions. Des idées sur ce qui a pu lui arriver, sur la façon dont elle a été élevée. Mais je ne poserais aucune question sur ce sujet. Pour le moment je veux juste qu'elle se sente bien avec moi.

Alors pour penser à autre chose, je lui dis ;

- À mon tour de t'avouer quelque chose.


Je sors mon téléphone, et fais comme si je ne voyais pas son visage inquiet me fixer. Sans dire un mot, je fais défiler ma galerie de photos à la recherche d'une en particulier.

Lorsque je tombe enfin sur celle que je souhaite, je la regarde et lui dis ;

- Est ce que tu me ferais la gueule si je te disais que j'ai immortalisé le soir où tu t'es endormie bourrée dans ta chambre ?


Je tend le téléphone vers elle au même moment, et elle explose de rire en prenant le téléphone pour observer la photo de plus près.

- T'es sérieux !? Rit-elle encore.


Elle zoom sur je ne sais quoi et continue de rire, et avant qu'elle n'ai l'idée de supprimer la photo, je lui pique le téléphone. Son sourire un tantinet diabolique refait surface, et elle sort son téléphone à son tour.

- Très bien, alors à mon tour de te montrer la mienne.


Elle défile ses photos jusqu'à tomber sur une et elle fait exactement la même chose que moi. Elle tend le téléphone vers moi, fière d'elle.

- À croire qu'on est pas si différents au final. Me dit-elle lorsque je découvre une image de moi, endormi avec elle à mes cotés.
- J'ai toujours su que tu étais fan de moi ma beauté.







***

J'ignore à quelle heure nous avons terminé ces discussions. Elle a finit par s'endormir contre moi, et c'était à partir du moment ou elle fermait les yeux, lorsqu'elle ne parlait plus, que tout revenait dans ma tête, encore.

Je devrais simplement la dénoncer aux supérieurs. Elle risque de tous nous faire tuer. Je suis sensé garder un oeil sur elle, je n'ai même pas réussi ça. Elle est toujours en contact avec son père depuis le début et personne ne l'a su.


Elle est dangereuse.

Non. Elle se perd, petit à petit. Et je vais l'aider à trouver son chemin. Parce que je suis incapable de la laisser. 

THE DANGEROUS SIDEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant