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EZIO




Madame ne parle plus à son père. Elle aime la cuisine italienne, et les sushis. Ses meilleurs amis sont Riley et Ben, ce sont avec eux qu'elle a passé ses meilleures années, même si elle ne les a rencontré qu'après le lycée.

Elle déteste les films romantiques parce qu'ils ne montrent jamais la vérité.

Si elle le pouvait, elle irait courir avec son chien Pop's tous les jours, juste pour le voir s'amuser dans le sable. Sa chanteuse préférée est Sia, et elle aurait adoré savoir jouer d'un instrument de musique.

Elle regrette de ne jamais avoir pu sortir avec ses amis comme tout le monde le faisait quand elle était plus jeune.


Et elle commence à devenir pompette au bout du troisième verre de vin. Ça elle ne me l'a pas dit. Mais je l'ai deviné à ses joues devenues bien plus roses.


J'aurais pu lui poser tout un tas de question. Des questions bien plus intéressante pour nous. Pour les Ghost. Des questions qui m'auraient fait savoir des choses sur elle et son père. Mais je m'en moquais.

Tout ce que je voulais, c'était savoir ces choses d'elle. Je voulais qu'elle me raconte des morceaux de sa vie. Je voulais continuer d'essayer de m'immiscer en elle, simplement pour tout savoir de cette femme.


On aurait pu mener cette discussion à quelque chose de bien différent. Mais me voilà à parler de mon géniteur.

-...  C'est à cause de lui si certains Ghost ont mal tourné. Il ne voulait rien de bon, seulement l'argent. Toujours plus.
- C'est pour ça que t'es aussi proche d'Ernando ?


Elle n'est pas bête. Loin de là.

- Ernando est la seule et unique personne que je considère comme ma vraie famille. Enfin, Sam, Finn et Owenn  en font parti aussi, mais c'est différent. Ernando m'a quasiment élevé.
- Pourquoi est ce qu'il a quitté les Ghost ? Si ton père n'était plus là, il aurait très bien pu prendre les commandes non ? En tant que supérieur ?
- Cette vie là est terminée pour lui. Elle l'a été à la mort de son meilleur ami. Mais il le voyait mourir bien avant. Il se détruisait lui même. Ce n'était plus la même personne. Il est bien mieux dans son restaurant maintenant.
- C'est vrai, moi ça me va très bien. Ses plats sont les meilleurs de la ville.


Elle joue avec son verre, et je me retrouve encore à la fixer. Son corps est bien plus détendu que tout à l'heure. Elle prend plaisir à avoir cette discussion, je le lis dans ses yeux.

Jamais je n'ai autant parlé avec quelqu'un. Mais elle, lui raconter ces choses, aussi facilement, c'est différent. La voir m'écouter aussi attentivement. Elle veut toujours en savoir plus, elle s'intéresse vraiment à ce que je lui dis.

- À ton tour.
- Est ce que .. enfin- on parle de ton père, mais, est ce que ta mère est..


Elle n'ose pas finir sa phrase, et je l'aide en lui répondant avant même qu'elle ne termine.

- Ma mère est morte. Je ne l'ai jamais connu.
- Désolée ! Merde. Je voulais pas te-
- Ça fait rien. J'ai jamais vraiment été triste à ce sujet.


Elle fait les gros yeux, ne réussissant même pas à cacher son air horrifié. Et même si je suis sûre qu'elle pense que ça ne se voit pas à sa tronche, c'est la cas.

- Fais pas cette tête. C'est juste que, j'ai jamais connu cette femme, et j'ai été élevé sans elle, sans même avoir une vraie image de ce qu'est une mère. Son manque n'a jamais été présent. Et je veux pas passer pour un connard, mais je vois pas trop comment je pourrais avoir le manque de quelque chose que je n'ai jamais connu.


Ses jambes se sont repliées à elle, elle pose maintenant sa tête sur ses genoux et regarde dans le vide.

- Et la tienne ?
- Elle est- ma mère est morte. Je ne l'ai pas connu non plus.


Quelque chose était différent. Mais je ne savais pas si c'était que ce sujet la dérangeait ou autre chose. Mais lors de ses autres réponses, elle paraissait bien plus à l'aise. Alors je change de sujet.

- Je t'aurais bien proposé d'aller chercher une autre bouteille mais tu te lèves à 6h demain matin.


Je me redresse, et même si j'aurais aimé rester ici encore toute la nuit à parler de tout et de rien avec elle, il le faut. Elle aussi se redresse, et nous nous trouvons tous les deux face à face, tout à coup bien plus proche l'un de l'autre.

Ses yeux marrons sondent les miens, et un sourire léger apparait sur ses lèvres. J'ignore ce qui la fait sourire ainsi, mais je lui dit doucement ;

- Jamais tu n'aurais passé une aussi bonne soirée avec un autre dans ton rendez-vous imaginaire.


Elle glousse juste sous mon nez, faisant venir à nouveau ce sourire niais au bord de mes lèvres.

- Je ne sais pas... j'aurais peut être préféré passer cette soirée avec lui.
- Menteuse.
- Je ne mens pas.
- Dis ce que tu veux, je sais que tu as adoré.
- Je n'ai pas dis le contraire Ezio.
- Et tu n'aurais pas passé une soirée comme ça avec ce tocard.
- Pourquoi est ce que tu le déteste ? Tu ne le connais même pas. Me demande-t-elle en souriant.
- Je n'ai pas besoin de le connaitre pour savoir qu'il ne voulait qu'une chose ; coucher avec toi.
- Et en quoi est-ce un problème ?


Son sourire s'agrandi de plus en plus, je sais qu'elle tente de me faire avouer quelque chose, mais je ne le ferais pas.

- Il n'y a aucun problème avec ça.
- Tu es sûr ?
- Certain. Tu fais ce que tu veux non ?
- Exactement. Me dit-elle, fière. On ne s'est rien promit, si ?
- Absolument pas. Lui dis-je en contractant ma mâchoire devant son petit jeu.
- Bien.
- Bien. Répétais-je, à présent tendu.


Son sourire ne la quitte pas, même lorsque je me résous finalement à la quitter à me diriger vers sa porte. Je me tourne juste avant de sortir et la vois appuyée contre le mur, apparement amusée de la situation.

- Bonne nuit Ezio.
- Bonne nuit.








THE DANGEROUS SIDEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant