Shadowy justice

Chapitre 13

Sam observait la maison que s'était offert le sheriff à sa retraite, rien de luxueux. Son pick-up était plus vieux que le sien. Le bâteau-ponton amarré au quai n'avait rien d'exceptionnel. Tout montrait un homme qui vivait selon ses moyens. Rien que pour ça, Sam le respectait, l'homme était intelligent.

« Approchez, Sheriff, ne soyez pas timide, » l'accueille l'ancien sheriff en sortant de chez lui, bien qu'elle se soit garée hors de vue.

« Je me disais que c'est un endroit sympathique où passer sa retraite, c'est calme.

- C'est sûr que depuis votre arrivée, ça bouge en ville.

- Je viens de New York, j'avais peur de m'ennuyer, » sourit Sam en s'approchant. « Vous allez me tirer dessus ? »

L'ancien Sheriff attend un instant avant de baisser son fusil et l'inviter à entrer.

« Alors ? » demande-t-il simplement, s'installant dans la cuisine, fusil sur la table.

« Vous saviez que Doug Chambers battait sa fille.

- C'est lui qui vous l'a dit ?

- Comment l'ignorer ? Vous êtes amis, vous pêchez et chassez ensemble.

- Doug a un caractère tranché, le départ de sa femme a été un choc et Rochelle n'est pas la plus facile des adolescentes, toujours en train de provoquer le système, les gens.

- Elle vit avec moi et c'est la plus adorable des jeunes filles que j'ai jamais rencontré.

- Elle vous teste, sa véritable nature ne va pas tarder à prendre le dessus. Alors quoi, vous êtes venue jusqu'ici juste pour ça ou pour m'arrêter parce que je savais que Doug filait quelques gifles à sa fille pour lui apprendre les bonnes manières. Ça s'appelle l'éducation, vous savez.

- J'ai arrêté le directeur Davis pour ce motif.

- Si vous m'arrêtez, il faudra aussi arrêter le Maire et la moitié de la ville, non mais sérieusement, quel enfant peut être aussi maladroite pour se blesser autant, elle était couverte de bleus.

- S'il faut en arriver là.

- Que cherchez-vous à la fin ?

- Parlez-moi de Leon et J.J.

- C'est qui ?

- Des amis de X, Louis. Ils se sont montrés bavards lorsque je leur ai passé les menottes.

- Jamais entendu parler. »

L'ancien sheriff et Sam se jaugent un moment, sans parler, jusqu'à ce que le sheriff s'empare de son fusil, le pointant sur Sam qui tire, le touchant à l'épaule.

« Putain de salope !

- Dis-moi où est le fric ou je te balance à la flotte en te lestant. Pas de procès pour toi, tu t'en sors bien, ton image est sauvé.

- Je ne sais pas de quoi tu parles !

- Davis t'a balancé. »

Le sheriff jette un coup d'œil vers un mur, ça ne dure qu'une milliseconde, mais c'est suffisant.

« Tu sais, ta baraque est bien située. J'enlèverai les fenêtres pour installer une baie vitrée, tu aurais une meilleure vue. Il y a des mouches et des moustiques, non ? Sinon, une grande véranda en avant, haannn, ça doit être agréable. Et l'hiver, imagine avec cette baie vitrée, ça doit être magnifique. Il faudrait rafraîchir l'intérieur aussi, le lambris c'était bien dans les années 70, mais c'est kitch aujourd'hui. Tu sais quoi ? Puisque je suis là, je vais t'aider. Je commence par ce mur, » pointe Sam, récupérant un hachoir dans la cuisine et donnant des coups dans le mur.