Shadowy justice

Chapitre 2

Collins lui montra les deux écoles, le collège, la bibliothèque, la rue principale. Bref, une visite touristique.

« Écoute Collins, je ne suis pas là pour la carte postale, selon ton dossier, tu es né ici et tu es dans la boîte depuis vingt ans. Je me doute que tu espérais probablement prendre la place du sheriff, donc ma présence t'emmerde, encore plus mon genre.

- Non, Sheriff.

- Ma présence t'emmerde quand même un peu, sois honnête.

- J'admets que je pensais que le Maire me nommerait.

- Mais le Gouverneur a eu son mot à dire. Je n'ai pas demandé ce poste, j'ai accepté l'offre qui m'a été faite. J'ai mauvais genre, je sais, mais tu verras, on s'y fait. J'ai un sale caractère par contre et je suis un peu bornée, ça ce sera à toi de t'y habituer, je ne ferais aucun effort. Bon, tu connais la ville, raconte-moi. Je ne veux pas que tu me retraces l'historique et ses célébrités ni les championnats gagnés par les Lilliputiens de Riley.

- Les T-Rex.

- C'est vrai que tu as joué pour eux, jusqu'au championnat. Les symboles, c'est important. Alors, quels sont les problèmes en ville ? Fais-moi visiter quelques coins bien pourris. »

Collins confirma que les rues qui semblaient calmes en journée révélaient leurs secrets à la nuit tombée. Riley était une toile complexe de tromperies et de faux-semblants depuis quelques années. Sam se familiarisa avec la ville, prenant la mesure de ses rues tortueuses et de ses habitants discrets.

« Il y a des bikers dans le coin, un MC ? Ici ou dans une ville voisine ?

- Pas vraiment, non.

- Des gangs criminalisés ?

- Nous ne sommes pas à New York ou Los Angelès.

- Ils ne se cantonnent plus aux grosses métropoles, partout où il y a de l'argent à faire, ils sont là.

- Il y a des petites frappes, mais pas de gangs à proprement parler.

- Ces tags, c'est quoi ?

- Des jeunes.

- Non, ce sont des messages afin de délimiter des territoires.

- Mais pas ici, Sheriff, ce sont des taggeurs, un peu rappeur, du hip-hop. Certains sont très doués. Nous leur laissons souvent des murs à décorer puis au bout de quelques mois, ils repeignent tout en blanc et recommencent, ça évite qu'ils dégradent du mobilier urbain.

- Espérons. Vous les avez recensés ?

- Non, votre prédécesseur ne s'en inquiétait pas.

- Faite un reportage photo et un positionnement sur une carte. Donc, à part un peu de drogue

et des tags, tout est beau en ville ?

- Oui, Sheriff. »

Sam allait devoir jouer serré. Ses précédentes opérations lui avaient appris à être patiente, mais la perspective de découvrir la vérité derrière les apparences tranquilles de Riley éveillait en elle une impatience qu'elle ne pouvait ignorer.

« De PC à Collins, » crache la radio, tandis qu'il prend le micro pour répondre.

« Collins j'écoute.

- Marcy a un problème avec Bill.

- J'y vais, » confirme-t-il en reposant le micro. « Bill, c'est le fils de Marcy, il est... il n'est pas toujours là. Il a eu un accident il y a quelques années et depuis, il a des absences. Nous étions dans la même équipe au collège.