Chapitre 9

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Le héros de la ville blêmit lorsque deux voitures de police se garent sur le parking de sa concession automobile. Voir des gyrophares au Lycée avait déjà attiré l'attention, mais là, ça allait faire du bruit. Un reporter de la chaîne locale était en train de faire son reportage, le caméraman filmant Sam entrer dans la concession. Le journaliste du journal local arriva peu après avec son photographe, jubilant intérieurement d'être arrivé à temps pour prendre des clichés de Doug Chambers menotté et encadré du sheriff et de son adjoint, installant le héros local à l'arrière d'un des véhicules.

« Sheriff ? Que se passe-t-il ?

- Pas de commentaire, une enquête est en cours. Merci. »

Collins part de son côté, Sam retourne au Lycée, la chaîne de télévision envoyant un autre reporter la suivre sur place.

« Comment va-t-elle ?

- Elle marmonne dans son sommeil.

- Je ne dénigre pas votre travail, mais est-ce que je peux appeler un médecin afin qu'il puisse me donner un avis plus complet, j'ai un dossier délicat à monter.

- Bien sûr. »

Sam sort dans le couloir, cherchant sur son téléphone avant de pianoter le numéro.

« Docteur Hardman ? Sheriff Dixon. Vous êtes aussi médecin à l'hôpital ou seulement un médecin de famille, sans dénigrer votre travail. Bien. Vous voulez me rendre un service ? J'ai besoin de vous au Lycée. Non, Riley va bien, c'est Rochelle. Vous en entendrez parler dans peu de temps. Elle a été battue mais j'ai besoin d'un avis médical, elle n'est pas transportable pour le moment, elle dort à l'infirmerie du Lycée. Merci, je vous attends. »

Lorsque le docteur arrive, il trouve Sam assise, tenant la main de Rochelle.

« Eh merde !

- Je vous laisse. Examinez son ventre, je ne pense pas qu'il y ait de dégât, mais... je vous laisse faire votre travail. J'ai besoin d'un rapport détaillé.

- Je la connais depuis sa naissance !

- N'en parlez pas à Riley. Elle va bien, mais était choquée. J'ai préféré que les filles restent ici, dehors, elles m'auraient suivies partout.

- Vous avez bien fait. Sortez, s'il vous plaît, » soupire-t-il en retirant sa veste.

Sam s'assoit par terre, gérant la crise depuis son téléphone. Elle n'a rien à se reprocher, elle n'a fait que son travail, héros local ou pas. Lorsque le Maire arrive, exigeant de savoir ce que c'est que ce foutoir, criant au point que les reporters l'entendent depuis l'extérieur, Sam se lève, prête à le calmer, mais la porte de l'infirmerie s'ouvre.

« Où est-ce que tu te crois Jack ? Ferme ta gueule ! » crie le Docteur Hardman. « Elle s'est réveillée, elle veut vous parler. J'organise son transport pour faire des radios et des analyses plus poussées. Toi, dehors ! Va faire ton show devant les caméras, abruti ! » entend-elle avant de refermer la porte dans son dos, l'infirmière la laissant elle aussi.

« Tu es là.

- Qu'est-ce que tu ne ferais pas pour me voir, tu y as été un peu fort quand même, » chuchote Sam, en prenant sa main.

Rochelle sourit avant de grimacer.

« Excuse-moi, ce n'est pas drôle. Comment te sens-tu ?

- J'ai mal partout. C'est de ma faute, j'ai dis que c'était de sa faute si maman était partie, il a dit que c'était de la mienne et ç'a dégénéré.

- Il t'avait déjà frappé ?

- Pas si fort, d'habitude je mets du fond de teint. Qu'est-ce qui va se passer maintenant ? Qu'est-ce qu'il va dire quand je vais rentrer ?

Shadowy justiceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant