Chapitre 9 (Lylina)

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Lorsque je sortis, j'observai avec attention mon âme sœur. Il portait son habituel costume trois pièce, sa légère barbe parfaitement taillée et sa peau bronzée. 

Il me dévisagea de la tête au pied, un éclat de désir illumina son regard, avant de disparaître subitement. 

  -  Tu es ravissante, cependant, je n'ai vus aucun mouvement sur mon compte en banque. Pourquoi n'es-tu pas sorti ?

  -  Je ne peux pas, lâchais-je

Il ne rajouta rien, et me mena à une belle voiture noire. Je la reconnus, c'était une Chevrolet Corvette 1964, bien que je n'étais pas vraiment intéressé par les voitures, j'avais toujours rêvé d'en avoir une. J'avais beau savoir que c'était futile comme envie, car je pourrais souhaiter tellement de chose qui me serait plus utile, cependant, cela faisait partis de mes espoirs, vains jusqu'à lors.

Le trajet se fit dans un silence pesant, tel un accord tacite de non-expression.

Arrivé à destination, nous nous retrouvions devant un restaurant gastronomique, nommé la Scala. Il sortit de son côté, et, galamment, il alla ouvrir le mien. Je m'extirpa du véhicule, contemplant le restaurant, je n'avais jamais eu l'occasion d'aller dans un tel endroit. M'assurant de ne laisser transparaître aucune émotions, je lissa d'un geste indolent l'ourlet de ma robe.

Le voiturier prit les clé et emmena le véhicule, tandis qu'un serveur nous guida vers une table. Ils n'y avait personne dans la salle, ce qui me surpris fortement, un endroit tel que celui-ci devrait être plein, normalement.

  -  Comment est-ce possible qu'on soit seul en un tel lieu ? L'interrogeais-je

  -  Facile, tout m'appartient.

Cette affirmation me laissa sans voix, bien que je ne l'affichai pas. 

Notre discussion s'interrompît, lorsque les plats arrivèrent. je piquai mon plat du bout des doigts, et enfourna une bouchée dans ma bouche.

Ce fut une véritable explosion gustative, la viande fondait sur ma langue. Mes yeux s'écarquillèrent, cette fois, je ne pus retenir la réaction de mon corps face à cette découverte culinaire.

  -  Est-ce bon ? S'enquit-t-il, moqueur.

Je lui jeta un coup d'œil, puis, prise d'une impulsion, le fusilla du regard.

Je décidai, que si je devais être sa Luna, je ne ferai pas partie de celles qui s'écrasaient.

Le regardant dans les yeux, je pris, une fois de plus, conscience de sa beauté. Il avait les cheveux courts, épais, et d'un brun si foncé qu'ils semblaient noirs jusqu'à ce que la lumière les éclaire. Il avait une barbe assortie, mais ce sont ses yeux qui sont le plus saisissants. Il sont azur profond, si profond semblerait pouvoir s'y plonger dedans. Sur les bords, je distingua légèrement du rouge, signe que son loup était proche.

Je me perdis dans ses iris cyan, lorsque je me rappela la raison pour lequel je le fixait. 

Revenant à moi-même, je darda un regard courroucé sur lui.

Ce qu'il est beau, se languit Kyria dans ma tête

Elle aussi, tombait en pâmoisons devant ce bellâtre, 

Je poussa un soupir bruyant à cette idée, un soupir que Kallias ne manqua pas de remarquer.

  -  Vous me paraissez bien impertinente hors de ces murs qu'est votre meute. Remarqua-t'il de sa voix grave.

  -  Oh, allez au diable, rétorquai-je en souriant.

Je piochai distraitement dans mon assiette, songeant qu'il avait raison, je devait tout de même faire attention a ne laisser échapper aucune parole pouvant me nuire, car je n'avais pas la certitude qu'il était digne de confiance.

***

Le repas s'était déroulé sans heurts et Kallias avait été un parfait gentleman tous le long. 

Il faisait nuit et le ciel était parsemé d'étoiles lorsque nous nous baladions dans la villes. Cette sortie était d'un telle réconfort que j'en oubliai presque ma situation avec la meute.

Nous passâmes devant une boutique de fleurs, lorsque j'en aperçus de très belles. Cependant ce n'était pas cela qui attirait mon attention, j'étais focalisé sur un bouquet en particulier, il contenait une fleur à bulbe majestueuse. Elle était mauve, de l'exact nuance de mes cheveux. J'étais sûr de ne jamais avoir vus ce genre de fleur dans la forêt de la meute, pourtant elle me semblait étrangement familière. Des amaryllis violet. Ce nom résonna au plus profond de mon âme, je l'avait déjà entendu, mais je ne pus situer exactement où.

Kallias remarqua que je m'était arrêté et fixait cette plante.

  -  La désires-tu, veux-tu que je te l'offre ? Me proposa-t'il.

Je déclina son offre, gardant les yeux rivé sur cette fleur.

Lorsque je finis par détourner le regard, on partit, mon esprit encore focalisé sur cette plante mauve.

On se promena encore quelques heures jusqu'à rentrer à la meute.

Un monde de masque et de magieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant