Chapitre 20

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Lilith

«Une personne brisée ne peut pas se reconstruire seule.
Anonyme.»

Il a fallu que je monte sur une scène devant 200 personnes pour parvenir à ruiner la carrière de ce monstre. Et ça en vaut le coup. Je pose mon téléphone, et me déchausse dans l'entrée. Lorsque je passe dans le salon, je reconnais une figure familière à travers ma fenêtre.
Putain.
Bryson, debout, devant mon immeuble. Je soupire. Il m'a suivi.
Je me rechausse, et sors du bâtiment, à pas lents. Quand je le retrouve à l'extérieur, il est sur le pas de la porte, un léger sourire. Je m'assois sur le sol en béton, le regard misérable. Il semble ne pas comprendre ma réaction.

«- Pourquoi tu fais ça ? je lui demande, ce qui l'oblige à reprendre un peu de sérieux.
- Parce que tu me manques un peu, il me réponds, après un long silence.»

Je ne bouge pas d'un millimètre. Je reste assise là, immobile, attendant un signe de vie de sa part. Il reste dans le silence, comprenant que j'en ai juste marre de son petit manège.

«- Tu sais j'étais amoureux de toi, dit-il, en s'asseyant à mes côtés.»

Je ne lui donne pas un regard, le laissant continuer.

«- Je ne savais juste pas comment aimer.»

Je le dévisage enfin, avec désespoir. Je le regarde, et tout ce que je vois, c'est un adolescent perdu dans la vie, et qui fait de son mieux pour s'en sortir.

«-Je suis pas celle que tu pourras aimer, je lui réponds. Peut-être même, que tu n'es pas encore prêt pour l'amour.»

Il me regarde avec grisaille, avant que je ferme la porte, et remonte dans mon appartement, le laissant là, seul.

***

Je ne sais même pas si Jordan s'est fait relâché. Je ne savais même pas qu'il était violent. Je me suis lancée dans quelque chose avec quelqu'un que je ne connaissais que trop peu.
J'ai pris des risques avec lui. Le risque de perdre Rowan, mais surtout, le risque de souffrir par amour.
La porte s'ouvre, sur Harley, pleine de questions.

«- Lilith, qu'est-ce que tu fous dans les toilettes ?
- Une thérapie. Je réponds.
- Aller sors d'ici, dit-elle en m'aidant à me relever. Je t'ai cherché partout !»

Je suis sceptique. Depuis quand Harley essaye de me chercher, et s'inquiète lorsqu'elle me voit dans les toilettes ? Depuis quand, elle a du temps à me donner ?

«- Faut pas rester ici, Lilith. Tu vas finir en dépression, dit-elle en m'emmenant hors des toilettes. Tu veux qu'on sorte tout de suite ?»

Ok, y'a vraiment quelque chose de pas normal.

«- Tu n'es pas occupée ? je lui demande.
- Ne t'inquiète pas.»

Nous tournons à droite, et je vois Rowan, devant son casier. Lorsqu'il me voit, il m'ignore lamentablement, alors que je cherche un contact. Harley me tire par la manche.

«- Attends, attends, attends. Qu'est-ce qui vient de se passer là ? me demande-t-elle. Vous venez de vous ignorer ?
- C'est compliqué...
- Explique moi, j'ai tout mon temps.»

Voyant que je reste muette, elle continue :

«- Oh ! me dit pas que...Le garçon avec qui tu étais au concert ?
- C'est ça, oui...
- Donc tu as trompé Rowan ? Elle demande, irritée.
- Je...euh...»

Elle reste silencieuse quelques secondes qui me paraissent interminables.

«- Fais ce que tu veux, tant que tu es heureuse, finit-elle pas dire avec un sourire.»

Quand je rentre chez moi, je suis revigorée. Cela faisait bien longtemps que je ne m'étais pas amusée avec Harley.
A ma grande surprise, mon père est là, alors qu'il est déjà 19 heures. Il est sur le canapé, en train de regarder un film.

«- Tu ne vas pas au bar ce soir ? je lui demande.
- Non. Il me répond sympathiquement. Je vais essayer d'y aller de moins en moins.»

Je le regarde, en souriant.

***

Il arrive enfin, après quelques minutes d'attente. Je m'assois sur le rebord du trottoir, et il prend place à côté de moi.
On est gêné, comme la première fois qu'on s'est vu. On ne sait pas trop quoi dire, face à la situation qui nous a séparé la dernière fois. Je décide de commencer la conversation :

«- J'ai parlé avec Bryson, et tu n'auras plus de problème avec lui.»

Il sourit, il est content. Tout ce qu'il voulait, c'était me protéger.

«- Je suis désolé Lilith. Je veux juste pas qu'on te fasse du mal. Tu ne le mérite pas.
- C'est pas grave, je lui dis doucement en lui prenant la main.»

Il laisse reposer sa tête sur mon épaule, évacuant toute sa culpabilité.


On se détruit, on se reconstruit, on s'abime, et on se réinvente.

L'amour c'est un sentiment indescriptible. Il n'y a pas de noir sans blanc, il n'y a pas de sourires sans larmes. Il n'y a pas d'amour sans haine.

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Merci beaucoup d'avoir lu :)

Il reste 11 chapitres, on se rapproche lentement de la fin, merci d'être encore là pour lire mon histoire. 

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