Chapitre 9 : Traumatismes

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Elisabeth

Je me sentais toute petite dans son SUV. Nous nous étions échangé que quelques mots et malgré ça j'étais là, seule avec lui.

Je ne me sentais jamais à l'aise en présence d'un homme, mais avec Steven, j'avais un sentiment de sécurité. Je ne me sentais pas en danger. Peut-être parce qu'il était flic.

Sa carrure imposante aurait pu m'effrayer, car il aurait un gros avantage s'il venait à lever la main sur moi.

Mais pourquoi tu penses à ça ???

- Tu n'es pas très bavarde. Me dit-il.

- Je suis désolée. Je réponds sans le regarder.

- Désolée de quoi ?

- Désolée de ne pas être une bonne interlocutrice.

- Tu t'excuses toujours à chaque fois que l'ont te fait une remarque ?

- Comment ça ? Je m'étonne.

- Emy m'a un peu parlé de toi. Elle te décrit comme quelqu'un de serviable, gentil et craintive. Que je devais prendre des pincettes avec toi. Me répond Steven.

- Qu'a t'elle dit d'autres ? Je demande, anxieuse.

- Que tu avais de l'or dans les mains et que je devrais goûter ton mille-feuille.

Je baisse les yeux, rougissante. Je n'avais pas l'habitude des compliments. Émy m'en faisait régulièrement, je ne m'y faisais toujours pas.

Tu n'es qu'une bonne à rien. Tu n'as pas besoin de travailler sauf quand je te l'ordonne.

- Tu comptes descendre ou pas ?

Perdue dans mes souvenirs, je n'avais pas remarqué que nous étions arrivés. Steven était déjà descendu de voiture et patientait, sa portière toujours ouverte.

Je reprends mes esprits et m'exécute en m'excusant une fois de plus. Steven soupire, mais ne fait aucun commentaire.

Je le suis à l'intérieur du Rinato. Je ne suis pas très étonnée de me retrouver là. Le Rinato était en quelque sorte le QG du commissariat et de la caserne de pompiers juste en face.

Le patron du bar restaurant, Félix, un adorable cinquantenaire à la calvitie apparente et non assumée, nous accueil avec un grand sourire. Il connaissait tout le monde. Chaque âme qui vivait dans cette ville.

Il les accueillait comme s'ils étaient des amis et prenaient soin de chaque client qui franchissait son établissement.

- Bonsoir les jeunes ! La même place mon grand ? Demande t' il en donnant une frappe amicale à Steven dans le dos.

- Comme d'habitude. Lui répond Steven avec un sourire franc que je ne lui connaissais pas. Il paraissait tout le temps excédé.

- Tu aurais quand même pu l'emmener ailleurs qu'ici pour un premier rendez-vous. Une jolie femme mérite mieux. La réprimande Félix.

- J'aime beaucoup venir ici, vous valez mieux que la plupart des grands restaurants. Dis-je.

Et j'étais sincère. J'ai mangé dans beaucoup de restaurants gastronomiques au bras de Victor et aucun n'arrivait à la cheville du Rinato. Que ce soit au niveau de l'accueil et de la nourriture.

- Et adorable en prime. Dit Félix en lançant un regard lourd de sens à Steven qui lève les yeux au ciel.

Le gérant nous demande de le suivre et nous installe au fond du restaurant pour plus de tranquillité. Il tire ma chaise, je m'y asseoi en le remerciant chaleureusement.

Délivre moi du MalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant