Steven rentra dans la soirée. J'ai cuisiné un plat pour lui faire plaisir. Même si je devais reprendre ma vie en main et que je devais ranger la fée du logis enchaînée, il me logeait et me protégeait. Un repas, son préféré, d'après Emy, était un bon moyen de le remercier.
- Tu as cuisiné ? Me demande Steven en regardant dans le four.
- Oui, j'ai su que tu adorais ça ! Je voulais te remercier pour tout ce que tu as fait pour moi.
- Je n'ai pas fait grand-chose.
- Tu m'accueil sous ton toit. C'est la moindre des choses, je crois.
- Pour des lasagnes, je peux même te border si tu veux.
Le rouge me monte aux joues. Je regarde l'heure et me précipite vers le four.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Il est 19 h 30 et elles vont refroidir. Dis-je en sortant le plat du four.
- Et alors ?
Je ne savais pas quoi répondre. Je regarde le plat, interdite. Steven pose sa veste sur le plan de travail, il prend deux fourchettes dans le tiroir et tire le plat vers lui.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Elles me font envie et j'ai vraiment faim. Si tu veux te joindre à moi, tu es la bienvenue.
- Tu ne veux pas d'assiette ?
- Non, et toi ?
- Tu fais quoi là ?
- J'essaie de te défaire de tes habitudes. Tu ne te rends pas compte, mais tu ne t'en ai pas totalement débarrassé.
- J'y travaille. Dis-je en plantant ma fourchette dans le plat.
A la première bouchée, il ferma les yeux en soupirant d'extase. Je souris en mangeant ma part. J'ai fait cette recette une centaine de fois.
- C'est incroyable. Grogne t-il avant de reprendre une bouchée.
Je ris. Nous mangeâmes le plat en entier en silence. Tout était dans le regard et franchement, je croyais mourir de chaud. Je n'avais jamais remarqué les reflets d'or qui brillaient dans ses yeux. Ils étaient parfois sombres et distants. Ce soir, ils étaient flamboyants.
Je me racle la gorge et prends le plat pour le mettre dans l'évier. Quand je me retourne, il était là, devant moi. Il m'enlève l'éponge de la main et la jette par terre. Je n'arrivais pas à contrôler mon cœur qui battait la chamade. Ses doigts emprisonnent mon menton et me forcent à le regarder en face.
- Je ne veux pas te briser. Dit-il tout bas.
- Tu ne le feras pas.
- Ça arrivera.
- Je ne demande rien.
- ça tombe bien, moi non plus.
Ses lèvres capturèrent les miennes. Je gémis contre sa bouche quand il mordilla ma lèvre. C'était délicieusement douloureux. Des millions de sensations que je ne connaissais pas se bousculaient dans ma tête, mon ventre et encore plus bas.
Merde.
Sa main agrippa ma jambe pour la soulever contre sa hanche. Je pouvais sentir sa main à travers mon jean me brûler la peau. Je voulais la sentir pour de vrai. Je devrais me sentir coupable, mais au final peut-être était-ce la vrai moi ?
Je n'ai pas le temps de réfléchir à qui j'étais vraiment. Il me souleva pour me poser sur la table. Mais cette fois, je ne paniquai pas. Steven était différent. Il n'était pas comme lui. Non, il ne l'était pas. À cette pensée, ma respiration s'accéléra.
- Si tu veux que je m'arrête, dis-le-moi.
- Je crois que non.
Il s'arrête et me regarde, ses lèvres gonflées par nos baisers.
- Tu dois être sûre. Dit-il, la voix rauque.
- Je ne sais pas ce que c'est, je n'ai connu que la violence. Je lui réponds, honteuse.
- Quel enfoiré. Gronde Steven en se redressant.
- Je suis désolée, je ne veux pas que ça s'arrête, pas cette fois. Mais j'ai peur.
- On ira doucement, mais je voudrais être clair sur une seule chose. Je ne veux pas d'une relation. Je te veux, férocement. Mais je ne suis pas prêt pour tout ça.
- Moi non plus. Je ne veux plus être enfermé dans une relation qui me brisera autant que je ne l'ai été. Je veux juste, connaître autre chose. Je n'en reviens pas d'avoir dit ça.
Steven ricane. Je le regarde, surprise. Il riait très rarement et à chaque fois, je le trouvais magnifique. Il me fascinait autant qu'il m'attirait. Cet homme avait un lourd passé, nous étions tous les deux brisés. Sauf qu'il savait tout de moi et moi rien de lui.
- Je ne te ferais jamais de mal. Pas physiquement, mais mentalement, je ne te promets rien. Entre nous, il n'y aura rien d'autre.
C'était net et clair. Mais j'étais tellement habitué aux paroles blessantes ou dures que je laissais passer sans broncher.
- Redresse-toi, je veux que tu sois sûre de toi. Il ne se passera rien ce soir, même si je meurs d'envie de te toucher.
Je me redresse, et quitte la cuisine.
L'eau fraîche m'aida à redescendre. Je n'avais pas ressenti ça depuis longtemps, même jamais. Mon corps était en feu, c'était intense. Il m'avait juste embrassé, c'est tout. Mais ses mains puissantes sur moi m'avaient fait fondre toute entière. Même l'eau froide ne m'aidait pas à oublier la luxure que je voyais dans ses yeux quand il me regardait. Ses yeux sombres, ses cheveux bruns en bataille que je rêvais de tirer pendant qu'il ferait de moi ce qu'il voulait.
Je voulais accepter, je n'avais pas de sentiments. Enfin, dans ma tête, c'était l'enfer et s'il me permettait d'oublier même quelques minutes, j'étais preneuse.
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Délivre moi du Mal
RomansaÉlisabeth est jeune, belle et mariée au richissime Victor DaCosta. En apparence, elle a tout pour être heureuse. Mais personne ne sait ce qu'il se passe dans l'intimité. Battue et constamment humiliée par son mari, sa vie est en danger. Elle décide...