- Il va falloir que tu me parles Lily. Parce que je ne pense pas que tout ça se soit terminé par un divorce. Me dit Steven, calmement.
- Non. Dis-je fermement.
- Je dois savoir la vérité, si je dois te protéger, il le faut. Tu peux me faire confiance.
- Je n'ai plus confiance en qui que ce soit. Surtout pas aux hommes.
- Je n'ai rien qui pourrait te prouver que tu peux avoir confiance. J'ai un caractère de merde, j'ai parfois des sauts d'humeur. Mais jamais je ne m'abaisserais à te faire du mal ou te rabaisser comme il a pu le faire.
Je ne renchéris pas. Je n'avais rien à dire de plus. Et je m'en voulais comme j'étais soulagée de m'être exprimé ainsi. Je fais signe à Steven de s'asseoir à table et me dirige vers la cafetière. Et je fis ce que je refuse de faire depuis deux mois.
- Victor aimait me faire peur. C'était un jeu pour lui. Chaque jour, je devais porter ce qu'il désirait, je devait m'occuper de la maison et préparer le dîner à l'heure. Même si parfois, il ne rentrait pas.
- Et s'il rentrait ?
- Si le repas était froid, je dégustais. Si je portais un pull par-dessus ma robe, je dégustais. S'il trouvait la moindre poussière, un vêtement mal repassé, une serviette mal plié...
- Le salopard. Grogne Steven.
- Je sortais peu, je n'avais pas le droit de travailler et quand j'avais le droit de sortir, je devais baisser les yeux et ne parler à personne. Il était très possessif et était capable de tuer n'importe quel homme ayant le malheur de me regarder. Il en a les moyens. Il se dit gérant de plusieurs entreprises pharmaceutique, mais je ne l'ai jamais cru.
Je n'arrive pas à continuer. Des images me revenaient au fur et à mesure que je parlais de lui. Je pose une tasse de café fumante devant Steven qui serrait les poings devant lui.
- Il m'obligeait à m'affamer, car il n'aimait pas mes formes et voulait que je me fasse teindre les cheveux en blond, car il trouvait que les brunes étaient fades. Ils devaient être très longs pour pouvoir... Miguel était mon chauffeur personnel et mon confident. Il s'occupait de moi et faisait de son mieux pour me guerir quand Victor décidait que je n'avais pas besoin d'un médecin. Il me proposait souvent des alternatives, des solutions pour me sortir de cet enfer. J'ai refusé plusieurs fois, j'avais peur et j'étais lâche. Il m'avait détruite et modeler à son image. Mais il devenait de plus en plus violent. Quand il me frappait, il attendait toujours que la semaine passe pour que je puisse guérir. Puis la semaine se transformait en cinq jours, puis trois, puis deux... Je savais que si je restais une journée de plus, il finirait par me tuer. Alors j'ai accepté de fuir.
Steven regardait son café refroidir sans broncher. Comme s'il luttait contre lui-même. Ce que j'allais lui révéler risquait de m'amener à ma perte. Steven était un flic, de ceux qui prenait leur travail très au sérieux.
- J'ai mis en scène un suicide en sautant dans le vide. Nous vivions en plein milieu de la mer. Il savait que j'avais peur de l'eau, mais que je ne savais pas nager. J'ai nagé jusqu'au port et fuis le pays. Emy était une amie d'école dont Victor ne connaissait pas l'existence. Elle a accepté de m'aider.
- Comment s'appelle-t-il? Me demande soudain Steven.
- Steven Da Costa. Je réponds en m'asseyant en face de lui.
Steven jure en passant ses mains dans ses cheveux. Il les serre dans ses poings en jurant encore et encore avant de se lever en bombe.
- Ton ex est un putain de parrain de la drogue Lily ! C'est un meurtrier sadique un des plus grand trafiquant au monde ! Enfant, organes, argent sale, toutes les drogues possibles !
- Pourquoi es-tu en colère contre moi ? Je n'étais pas au courant de tout ça !
- Tu as mis ma famille en danger putain de merde !
- Je ne voulais pas mettre qui que ce soit en danger ! Ce n'était pas mon attention ! Je m'exclame angoisser.
- Si jamais Victor découvre que tu es en vie...
Je gémis, l'angoisse à son paroxysme. Il ne pouvait pas, non. Il me croit morte, jamais il saura. Nous avons tout fait pour que ça n'arrive jamais. Si jamais il venait de découvrir le poteau rose, Emy et sa famille risqueraient d'y laisser la vie. C'était impensable. Je devais faire en sorte que ça n'arrive jamais.
- Je suis tellement désolée, je ne savais pas Steven. S'il te plaît, ne dis rien à Émilie et Richard.
- Tu veux que je mente à ma sœur et à mon meilleur pote ?
- Je ne veux pas qu'ils se sentent en danger !
- Ce mec t'a aussi rendue égoïste et sans cœur.
Cette remarque me poignarde le cœur. Steven me regardait tellement durement que j'en eu la chair de poule. Je me lève en me prenant la réalité en face. Oui, j'étais égoïste. Je mettais tout le mode en danger pour me sauver moi. J'étais une mauvaise personne, la création de mon bourreau.
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Délivre moi du Mal
RomanceÉlisabeth est jeune, belle et mariée au richissime Victor DaCosta. En apparence, elle a tout pour être heureuse. Mais personne ne sait ce qu'il se passe dans l'intimité. Battue et constamment humiliée par son mari, sa vie est en danger. Elle décide...