Chapitre 15: Boîte de nuit

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Elisabeth

J'étais nerveuse. Je n'étais jamais allé en boîte et la dernière fois que j'ai assisté à une fête remonte a il y a huit ans. Peut-être sept. Anna avait mis une robe noire près du corps et des talons hauts. Elle était tellement canon que je commençais à regretter de ne pas avoir accepté d'en porter une, moi aussi.

Je voulais avoir cette assurance, croire en moi et en ma féminité. Je voulais retrouver cette confiance en moi longtemps oublier. Fréquenter Anna et Emy pourrait me sauver la vie. J'y croyais.

La musique faisait vibrer mon cœur. Il y avait du monde, beaucoup de monde. Anna ne me lâchait pas la main et me dirigeait à travers la foule qui se déhanchait sur la piste. Nos amis étaient installés dans un carré VIP, près du bar. Quand ils nous aperçurent, ils levèrent leur verre en nous faisant signe de les rejoindre. Steven n'était toujours pas là.

Marcus, lui, me dévorait des yeux. Je me sentais gênée et contente à la fois. Je pouvais encore plaire à quelqu'un. Il n'avait pas ce regard dégoûté que m'avait lancé Steven hier soir. Marcus me trouvait belle, peut-être même sexy. Je lui souris et m'installe à côté de lui.

Il m'offre un verre et me glisse à l'oreille :

- Tu es très belle ce soir.

Mon cœur battait la chamade. Je ne savais pas comment réagir à part glousser comme une idiote. Je rougissais, heureusement qu'il faisait sombre. J'avale mon verre d'une traite pour me calmer les sens, provoquant l'hilarité de mon soupirant.

- Je vois que tu avais soif, je devrais peut-être cacher la bouteille. Plaisante-t-il en me servant un autre verre.

- Je ne bois jamais normalement.

- Rien ne t'y oblige. Tu veux peut-être que j'aille te chercher un soda ?

- Non, j'ai envie de penser à autre chose ce soir. Je ne veux plus me restreindre. J'ai été privée de ma vie, je n'avais plus le contrôle de rien. Même de mon âme. Pourtant, j'ai toujours cette impression que cette liberté sera de courte durée.

- Nous ferons tout pour que ça n'arrive pas. Et pour commencer, tu vas poser ton verre et venir danser avec moi.

- Oh non, je ne sais pas danser. Je suis ridicule !

- Je vais t'apprendre alors ! Viens avec moi.

Il prend ma main et m'invite à le suivre. Je ris nerveusement et trottai derrière lui en lançant des regards angoissé à Anna et Emy qui levaient leurs verres, le sourire jusqu'aux oreilles.

La musique faisait bouger les gens autour de nous avec sensualité. Elle était effectivement très entraînante, mais je ne savais pas où donner de la tête avec mes membres.

- Aie confiance. Me dit Marcus en passant derrière moi.

J'étais trop tendue sur le moment. Ses mains se posa doucement sur mes hanches et les caressèrent doucement. Puis il me guida en faisant balancer mes hanches sensuellement. J'étais un peu gauche au début, mais Marcus était un très bon professeur et bientôt, mes mouvements furent plus fluides.

Il lâcha mes hanches et remonta ses mains le long de mes flancs en m'apprenant un nouveau mouvement. Son corps épousait le mien, cela ne me dérangea pas, bien au contraire. J'avoue que l'alcool y était aussi pour quelque chose. Mais ça, on ne le dira pas hein ?

Je me détendis complètement et dansai avec Marcus entre deux verres. Il était gentil et prévenant. C'est tout ce que je désirais. De la douceur. Au bout de la troisième danse, le son sensuel de La tour Bleue et quatre verres de champagne dans le nez j'étais dans le rythme et incroyablement libérée.

Comme si j'étais seule au monde, je me déhanchais, persuadée que j'étais la plus sexy dans cette boîte. Ce qui avec le recule, devait être faux. J'ouvre les yeux et croise le regard noisette de Steven qui était assis à notre table, entre Eric et Romain. Ses deux amis se parlaient, mais Steven lui, me regardait. Son regard noir me transperçait et en même temps me réchauffait les reins.

Il y avait quelque chose d'érotique chez lui. En-tout-cas, je ne dansais plus que pour lui, sans le quitter des yeux. Je ne pouvais pas, si quelqu'un devait baisser les yeux, c'était lui. Nightlife de IAMX enchaîna une prochaine danse. Emy et Anna dansaient maintenant avec moi, vite rejoint par leurs hommes qui n'allaient sûrement pas laisser leurs femmes ainsi danser seules.

Steven baissa les yeux sur son verre et le but cul sec. Mais il ne releva pas la tête. Je prends congé de mes amis pour aller aux toilettes. Je marchais en faisant bien attention de ne pas m'emmêler les jambes, la vision floutée à cause de l'alcool. Une fois rafraichie, je me trompe de couloir et me balade dans les coulisses plus osées de cet endroit.

Une lumière rose poudrée illuminait le couloir sombre où quelques couples s'embrassaient sans s'inquiéter du regard des autres. C'était très excitant, j'avais chaud, je devais sortir. Je fais demi-tour. Il était là, dans l'ombre, adossé contre le mur. Steven m'avait suivi tout compte fait.

Je ne voyais pas son regard, mais je savais qu'il me jugeait. J'adopte un masque impassible et marche vers lui puis sans lui accorder un seul regard, je le dépasse. Sa main agrippe ma nuque et m'oblige à me retourner. Il m'attire vers lui, son visage près du mien. Son souffle chaud contre le mien, sa bouche effleurant la mienne. Je voulais le repousser et en même temps, je voulais qu'il fasse ce qu'il voulait de moi. C'était effrayant.

Je baisse les yeux, il serre ma nuque et m'oblige à le regarder. Je le repousse. Il me lâche et s'adosse contre le mur, le sourire mauvais. Je l'abandonne là. Hors de question que je retombe dans le piège. J'avais assez de marques sur mon corps.

Il me rattrape assez vite et me soulève du sol. Je me retrouve en mode sac à patates sur son épaule, le matraquant de coup-de-poing et de pieds afin de me libérer. Mais c'était peine perdue, c'était comme si je me battais contre un rocher.

- Repose-moi Steven !

- Je te ramène à la maison. Dit-il, le ton acerbe.

- Ma maison, toi, tu dégages de chez moi !

- Non, la mienne. J'ai des instructions, et même si ça ne m'enchante pas, on va devoir se supporter.

- C'est Emy qui m'a trouvé cette maison ! Je ne la quitterais pas, j'ai travaillé dur pour pouvoir la payer et la décorer ! Repose-moi tout de suite !

- Tu vis avec moi, tu suis mes règles.

- Hors de question ! Jamais !

- C'est ce qu'on va voir !

Les gens étaient trop bourrés pour remarquer que j'étais en détresse. Ils riaient en me voyant me faire humilier par Steven qui ne me lâcha qu'une fois arrivé à sa voiture. J'en profite pour m'enfuir et pris mes jambes à mon coup.

Je ne vais pas très loin, car en deux enjambées, il était déjà sur moi. Il m'attrapa par la taille et me souleva comme la princesse en détresse que j'étais. Il ouvrit la portière et me jeta sur le siège passager. Je tente d'ouvrir la porte, mais il l'avait fermé à clef le temps de contourner le véhicule et monter à l'intérieur.

- Enfoiré. Je bougonne en croisant les bras.

- Gamine. 

Délivre moi du MalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant