23. Triste Nouvelle

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Las Vegas, États Unis,

03:06,


Maya





En ce moment même installée sur cette moto, mes bras autour de sa taille, je gardais le silence, par peur, par honte ou peut-être même par timidité, je ne sais pas.

La froideur de la nuit frappait mes jambes nues alors que mes yeux se perdaient doucement sur le magnifique paysage nocturne que m'offrait ce soir Las Vegas.

J'oubliais même pendant quelques minutes la situation. Ce soir, j'étais devenu mystérieusement silencieuse et, je l'avoue, cela n'était pas pour me déplaire. Mon mal de crâne naissant me fit grimacer de douleur alors que je décidais de laisser tomber ma tête contre son dos, étonnamment, je sentais sous mes doigts son corps tout entier se tendre avant de ne se relâcher après quelques secondes.
Cependant, je ne me posais pas plus de question, décidant de mettre tout cela sur le compte de la fatigue.

Finalement, les beaux paysages ruraux finirent par disparaître peu à peu, laissant place à ce fameux paysage urbain dont le bruit incessant m'insupportait.

Puis, je semblais me souvenir peu à peu de la situation, certains flashs firent irruptions dans mes pensées, le corps de cette femme ensanglantée, le fait qu'elle était enceinte,..

Soudain, la moto s'arrêtait et je relevais lentement le regard en direction de la bâtisse blanche que je redoutais le plus, affichant l'inscription lumineuse « AR Hospital ».

Sans ne m'en rendre compte, j'avais toujours mes bras autour de sa taille, je crus même voir un petit sourire s'étirer sur ses lèvres alors que je reprenais mes distances tout en descendant de cette moto.

Malheureusement, je ne pus être certaine d'avoir bien vue ce sourire car son visage reprenait rapidement cet air froid et glacial, comme à son habitude.

Descendant à son tour de cette moto, nous pénétrions en même temps sur les lieux. Immédiatement, une secrétaire vint nous accueillir, sa façon de s'adresser aussi familièrement à mon accompagnateur me laissait comprendre qu'ils se connaissaient, me laissant une sorte d'amertume en bouche.

Elle le regarde comme si elle voulait lui sauter dessus, pathétique.

Ainsi, cette secrétaire qui m'était totalement inconnue nous guida en direction d'un couloir où plusieurs chaises étaient présentes, transformant ce couloir en salle d'attente.
Ce couloir aux tons blanc et beige me semblait sans fin tant il était grand, au fond de celui-ci se trouvait une grande porte affichant une inscription lumineuse clignotante, « Accouchement En Cours ».

A la vue de cette inscription, je sentais mon coeur s'alourdir dans ma poitrine alors que je me retournais en direction des personnes installées sur ces quelques chaises, je découvrais sans surprise Éris ainsi que ses deux accompagnants. Il fut alors facile pour moi de comprendre la situation et de deviner la personne qui était en ce moment-même en train d'accoucher.

Je soupirais lourdement, sentant à présent les regards de tous sur ma personne, je prenais place sur l'une des chaises, sans pour autant m'installer près d'eux, je restais dans mon coin.

Perturbée par le déroulement si soudain de la soirée, je passais mes mains dans mes cheveux, libérant mon front ainsi que mes yeux de ces quelques mèches rebelles.

𝐏𝐒𝐘𝐂𝐇𝐎Où les histoires vivent. Découvrez maintenant