08. Décision

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Séoul, Corée Du Sud,

03:14,

Ezra

Six heures.

Six heures qu'elle était partie, qu'elle nous avait filée entre les doigts.

C'était pas croyable, cette fillette n'était pas croyable.

Elle était petite, fine, son gabarit était un très gros désavantage contre quelqu'un de ma corpulence et pourtant, je crois bien que c'était la première fois, la première fois que quelqu'un m'avait regardé comme si nous étions égaux, comme si je n'étais pas le moins du monde menaçant ou une menace pour sa personne.

Non, elle, elle me regardait avec un regard intéressé, pas du genre que les prostituées vous lancent, non, intéressé par ma force, elle aurait aimé tester mes limites je l'ai vu à travers son regard.

Normal pour une psychopathe, je suppose.

Alors pourquoi son regard me paraissait si..profond ?

Est-ce seulement sa couleur rarissime pour son origine qui m'avait donné cette impression ?

Cette couleur, ces yeux, elle avait les mêmes, je me souviens encore de ses yeux emplis d'amour qui m'observaient tous les soirs tout  en me lisant une histoire afin de m'endormir et de me rendre au pays des rêves.

Pour moi, son regard était unique, il était si doux, si emplit de joie et d'amour quand elle me regardait, pour moi, il avait été impossible de croire que cette femme en face de moi était cette même femme qui se faisait battre par son propre mari chaque soir, acceptant les coups sans lâcher ne serait-ce qu'une seule larme, ces coups lui étants destinés à elle mais aussi ses enfants, Eden et moi avions eut un ange gardien à cette époque, répondant au doux nom d'Angelina.

" Caches tes sentiments, n'en parles pas".

Cette phrase, elle vient d'elle mais Eden, mon frère, n'en sait rien, moi, elle me l'a répétée si souvent, me rappelant notre situation et notre monde.

Pendant que mon dit géniteur me forgeait afin que je devienne une véritable machine à tuer, Angelina, notre mère, me forgeait quant à elle à la dure réalité de notre monde.

Tuer ou être tuer, une petite source de faiblesse montrer à l'ennemi et vous voilà entre quatre murs ou entre quatre planches.

Elle me forgeait à devenir un homme, un vrai, non pas une couille molle tout comme celui qui nous servait de chef de famille.

Lui, c'était la seule personne qui avait sût me faire peur, non pire, il me terrorisait, c'était mon enfer vivant, la personne que je redoutais le plus au monde, j'osais à peine respirer le même air que lui par peur de son sadisme sans limite.

Quelle ironie de penser que, cette même peur, fût ma source de motivation afin de mettre fin à ses jours..

C'était le lendemain de sa mort.

Pourquoi ne l'ais-je pas tuer sur le moment ?

Je ne voulais pas lui donner le plaisir de mourrir le même jour qu'elle, elle ne le méritait pas.

𝐏𝐒𝐘𝐂𝐇𝐎Où les histoires vivent. Découvrez maintenant