𝐏𝐒𝐘𝐂𝐇𝐎

30. Le chaos

Gimpo, Corée du Sud,

21:15,

Maya

A présent plongés dans l'obscurité la plus totale, les tirs fusaient alors que je ne bougeais pas d'un centimètre.

Me reposant sur mon ouïe pour me repérer, je n'entendais que les pas lourds ainsi que  les cris d'agonies de ces quelques personnes présentes à nos côtés au sein de ce maudit entrepôt.

Soudain, je remarquais que les sons se dissipaient peu à peu, laissant lentement place au silence qui me permettait à présent de me repérer un peu mieux.

Trouvant cela tout de même étrange, je tentais de rester sur mes gardes, posant par réflexe ma main droite sur mon arme, prête à la dégainer à la moindre attaque.

Je sentais étonnement une présence face à moi, son regard lourd sur ma personne me confirmait déjà de quel « camps » il ou elle faisait partie et la rencontre d'un objet métallique avec mon front me le confirmait parfaitement.

Refusant d'être la seule avec une arme pointée sur son putain de front, je dégainais à mon tour mon arme, la pointant aléatoirement sur une partie du corps de mon adversaire.

Durant ce « petit moment », les sons au sein de cet endroit s'étaient totalement dissipés, ne laissant planer, avec cette odeur sanglante, que le silence.

Puis, une lumière aveuglante, un rire démoniaque, et un enchaînement de petits cliquetis.

Ne prenant guère le temps de fermer mes paupières, je laissais cette lumière me brûler les yeux alors que je me concentrais du mieux que je le pouvais sur les mouvements de mon adversaire qui était, bizarrement, aussi sage qu'une image.

Du coin de l'œil, j'apercevais les nombreux cadavres qui jonchaient disgracieusement le sol devenu écarlate par l'immense quantité de sang qui avait été déversée.

Je remarquais également qu'une sorte de chaîne s'était créé. En effet, tout le monde pointait son arme sur la personne face à lui, créant peu à peu une sorte de domino.

Un tir, et ce serait la fin.

Je détournais finalement le regard vers mon adversaire, découvrant sans surprise la personne que je redoutais le plus, Jun..

Cet « homme » que je détestais au plus haut point me faisait alors face, un sourire narquois sur les lèvres, une posture arrogante, son arme contre mon front.

Je découvrais également que la partie de son corps que je visais était en réalité son appareil génital masculin.

Putain, vous êtes sûr que je ne peux pas tirer ?
Shit, j'hésite..

- Putain de merde..

C'était grâce à sa prise de parole, qui ma foi décrivait parfaitement la situation, que je me rendis compte qu'Ezra se tenait là, quelques mètres plus loin.

Arme à la main, il faisait face à notre dit « boss », je n'étais définitivement pas la seule avec une arme pointée sur son front.

Son regard dépourvu de toute âme m'interpellait alors que je me concentrais de nouveau sur ma nouvelle future victime.

Attendant avec impatience le moindre faux pas qui pourrait lui coûter la vie, je remontais aussi doucement que sûrement mon arme jusqu'à sa poitrine afin d'avoir son cœur en ligne de mire.