Un divorce à l'amiable

Chapitre 13

Le matin se leva et Lucie termina de préparer sa valise pour le retour à sa vraie vie.
Benjamin venait de lui dire au revoir, il avait une réunion importante qu'il ne pouvait pas décaler et lui avait réservé Juan pour l'accompagner à l'aéroport.
Ils avaient échangés leurs numéros plus tôt dans la semaine pour se retrouver facilement dans l'hôtel en fonction du travail de Benjamin, aussi ils pourraient rester en contact.
Lucie savait qu'elle ne pouvait rien attendre de cette rencontre, aucune relation entre eux était envisageable. Mais elle lui donnerait des nouvelles et en prendrait avec plaisir, cet homme méritait d'être heureux, c'est vraiment quelqu'un de bien.
En mettant de l'ordre dans la chambre elle trouva un tee shirt de Benjamin qu'il avait oublié lors de l'une de ses visites. Comme une adolescente, elle respira le vêtement qui sentait son parfum et son odeur et décida de ramener le trophée avec elle.

A 11 heures, Juan l'attendait à l'endroit habituel et il lui chargea ses affaires dans le coffre. Comme à son arrivée, ses Celine sur le nez, son Birkin au bras, elle s'assied dans le taxi. Durant le trajet pour l'aéroport ses pensées vagabondaient et elle regardait juste le paysage défiler sous le soleil espagnol.
Au comptoir d'embarquement elle fit la queue en scrollant les photos qu'elle avait pris durant son séjour, quelques unes de Benjamin la firent sourire.

Plus tard, une fois de retour à Genève, elle balança ses affaires dans l'appartement et se fit couler un bain. Elle se rendit à la cuisine où elle déboucha une bouteille de Chardonnay, mit de la musique, alluma des bougies et se laissa couler dans la baignoire. En remontant à la surface, elle entendit son IPhone sonner à tue-tête. Elle l'avait posé sur une tablette au dessus de la baignoire avec son verre de vin. Sitôt la sonnerie terminée, un nouvel appel le fit sonner de nouveau.

« Marc-Antoine »...
Elle souffla en décrochant.
-ah tu es rentrée!
-oui tout juste, de quoi as tu besoin ?
-je t'avais dit de venir à la maison à ton retour.
-je devais passer chez moi d'abord. Ça ne peut pas attendre demain ?
-pas vraiment. Demain Saskia sera rentrée.
-oui et bien une autre fois je suppose qu'il n'y a rien d'urgent sinon ton avocat m'aurait adressé un mail ou un courrier non ?
-mon avocat n'est pas au courant que je souhaite te voir.
-je viendrai vers 21 heures dans ce cas.
-Merci Lucie.

Elle replongea dans la baignoire. Après cette semaine incroyable il était temps de remettre les pieds sur Terre. Elle allait devoir affronter Marc-Antoine mais elle ne savait pas pourquoi et c'est cette question qui lui tournait en boucle dans sa tête : qu'avait il a lui demander ?

Elle tournait comme un lion en cage dans son dressing, qu'allait elle mettre ? Elle se décida sur une robe pull moulante noire, puis elle se coiffa et se maquilla en écoutant de la musique pour se donner du courage. Quelques touches de parfum, voilà elle était prête !
Elle prit l'ascenseur pour se rendre au garage, monta dans sa Land Rover et prit le chemin de son ancienne maison.
Quand elle y arriva le portail était déjà ouvert. Elle monta l'allée qui menait a l'entrée, ses jambes tremblaient déjà elle devait se ressaisir, ce n'est que l'homme avec qui elle a partagé quinze années de sa vie après tout...
La grande porte d'entrée était ouverte, Marc-Antoine adossé au chambranle, il était beau, habillé dans un jogging quand même classe, ses cheveux étaient encore mouillés, pas coiffés. Les soirs où il rentrait tôt du travail il aimait faire des longueurs dans la piscine intérieure, elle supposait qu il y avait fait quelques brasses en l'attendant. C'est une des seules activités qui arrivaient à le détendre, du moins lorsqu'ils vivaient ensemble.

Elle souffla un bon coup en ouvrant sa portière. Elle posa un pied au sol, et sortit de la voiture. Elle resta quelques instants immobile, ne sachant plus comment mettre un pied devant l'autre.
Marc-Antoine vint a sa rencontre.

-Ça va ? Tu ne m'as pas l'air dans ton assiette ?
-Je pense que c'est de revenir ici. Tu sais c'était ma maison aussi.
-Je sais, je suis désolé. Je ne voulais pas te donner rendez-vous en extérieur car c'était trop conventionnel. Viens, entre.
Il posa sa main sur les reins de Lucie et l'accompagna. La chaleur de sa paume dans son dos fit tressaillir Lucie.
Ils entrèrent dans la maison, et il lui proposa de s'installer sur le canapé. Le canapé qu'elle avait choisit. Sur lequel elle avait découvert la liaison de son mari avec une de ses salariée.
Elle fixait le canapé sans ciller des yeux.