Chapitre 8

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Cette nuit Lucie rêva de ses parents. En se réveillant elle eu envie de les appeler. Sa mère décrocha rapidement le téléphone.
-bonjou manman
-doudou mwen ! Ka ou fé?
-ça va, je me octroyée quelques jours de détente en Espagne.
-comment vis tu la séparation ?
-mal... je me sens seule. Enfin bref, comment allez vous papa et toi ?
-... je ne sais pas si le moment est bien choisi pour t'en parler mais ton père est malade.
-comment ça malade ? Depuis quand ?
-on ne le sait pas exactement. Il a subit plein d'examens et les résultats ne sont pas bons. Il doit commencer une chimiothérapie.
-mais maman il fallait m'en parler ! Paul et Léon sont au courant ?
-oui ils sont venus la semaine dernière. Ne le prend pas mal avec la mauvaise passe que tu traverses nous ne voulions pas te rendre davantage malheureuse.
-je rentre samedi à Genève, je viens dès dimanche. Je me prendrai un hôtel pour ne pas vous déranger.
-Ne dis pas de bêtises, tu sais bien qu'il y a toujours ta chambre.
-A dimanche alors , embrasse papa pour moi s'il te plaît.
-à dimanche, bisous.

Lucie roula sur son lit et se replia en position fœtale. Elle a beau avoir 40 ans, savoir son père malade lui est insupportable. Et sa mère alors ? Ils se sont connu la mère de Lucie avait à peine 20 ans, ils ne se sont jamais quittés depuis. Ils se baladent toujours main dans la main, s'assied côte à côte dans le canapé, cuisinent ensemble, et font même de la danse de salon tous les vendredis. Elle ne les a jamais vu s'engueuler, en 40 ans.
C'est ce type de mariage qu'elle espérait avoir avec Marc-Antoine.

Ses parents c'était le coup de foudre. Immédiat. Son pere avait atterri par hasard à la soirée de gala de l'élection de miss Guadeloupe avec ses collègues du régiment militaire. Et quand les miss finalistes ont dues prendre le micro pour se présenter, il est resté bouché bée devant la beauté et le charme incroyable de Flavie. Elle a été élue dauphine de la miss Guadeloupe mais elle a remporté le cœur de ce dur à cuire qui courait plutôt les jupons que le mariage à cette époque. Mais s'en fut fini immédiatement. A la fin de son contrat aux Antilles, Jean-Marc ramena Flavie en métropole et contre l'avis général des deux familles ils se marièrent en petit comité à la mairie de Pontoise. Quelques mois plus tard elle tomba enceinte de Paul. Après la naissance de celui-ci, les familles finirent par se dire que c'était devenu une affaire sérieuse, et tout le monde voulu rencontrer le bébé. Flavie était une catholique très pratiquante aux Antilles, réussit à avoir un nouveau mariage, à l'Eglise cette fois, en même temps que le baptême du petit Paul.

La famille s'agrandit un an et demi plus tard avec Léon qui fit ses nuits à trois ans, ce qui refroidit le couple pour un petit dernier. Finalement, presque dix ans après Léon, Lucie vit le jour. Entre temps Flavie avait trouvé un poste d'hôtesse au sol à Roissy,  ce qui permettait à la famille d'obtenir des tarifs très concurrentiels sur certains vols, ce qui a rendu possible chaque été, de pouvoir passer les vacances en Guadeloupe dans la famille créole de Flavie.

C'étaient des semaines incroyables où les enfants étaient rois. Pique-nique à la plage, randonnées aux chutes du Carbet, sorbets coco, bokits et tourments d'amour... le tout avec tous les cousins et cousines à traîner dans le quartier.

Quand elle repense à ses moments en famille aux Antilles, au soleil, Lucie est nostalgique. Sa maman qu elle adore par dessus tout, à bien vieillit, et elle risque de se retrouver seule, sans son père à ses côtés et elle, avec ses problèmes de riches, se trouve ridicule.

Elle se dit qu'il faut vraiment qu'elle trouve un sens réel à sa vie, qu il en est largement temps.

Un divorce à l'amiable Où les histoires vivent. Découvrez maintenant