Un divorce à l'amiable

Chapitre 15

Quelques jours plus tard, Lucie est chez ses parents. Ils vivent depuis sa naissance dans un pavillon de banlieue sans prétention, mais il est chaleureux et on s'y sent bien. Son père passe tout son temps libre avec sa mère dans leur jardin, qu'ils font fleurir sans cesse, et la pelouse n'a rien à envier à un parcours de golf.
Elle aide sa mère en cuisine à préparer un colombo de poulet et un blanc manger coco, ses plats préférés.
Sa mère a tellement de qualités que Lucie ne comprend même pas comment cela est possible. Elle ne lui arrive vraiment pas à la cheville. Perdue dans ses réflexions, elle se coupa le doigt en tranchant un oignon, et un juron s'échappa de ses lèvres.

-Oh ma puce qu'est ce tu as fait ?
-C'est rien maman je me suis coupée je pensais à autre chose.

Lucie alla mettre son doigt sous l'eau du robinet.

-Maman... je ne sais pas trop où j'en suis, j'ai 40 ans et je ne fais rien de ma vie.
-Ma jolie, ton mari pouvait bien te laisser sans travail avec tout l'argent qu'il gagne. Et il n'est jamais trop tard pour trouver sa voie. Penses à ce qui te rendrais vraiment heureuse, te comblerai, et fais en sorte de le trouver.
-Maman je ne suis douée en rien je n'ai même pas été capable d'avoir un enfant de lui, j'aurai au moins quelqu'un sur cette Terre qui aurait besoin de moi.
-Tu es douée pour rendre heureux les gens qui t'entoure. Ce n'est pas rien. Laisse moi mettre un pansement sur ton doigt.

Le téléphone de Lucie sonna.

-Lucie c'est Ben, je suis sur Paris et je serai libre en fin de journée, tu penses pouvoir me retrouver au Pont Alexandre III pour 19 heures ?
-Oui super avec plaisir ! J'y serai.
-A ce soir j'ai hâte de te voir.

Lucie sourit sans s'en rendre compte.

-Je ne sais pas qui est cette personne avec qui tu parlais mais lui, a l'air de te rendre heureuse.
-C'est quelqu'un que j'ai rencontré il y a peu de temps maman, on ne se connaît pas, mais oui je me sens bien avec lui. Je dois le rejoindre à Paris ce soir tu m'en veux pas si je ne suis pas là ce soir ?
-Lucie tu as 40 ans, tu fais bien ce que tu veux ! Amuse toi, ma jolie. Dis à papa que l'on passe à table dans 30 minutes, il doit être au fond de son jardin à compter fleurette à ses hortensias.
-merci maman

Lucie prit dans ses bras sa mère et sortit sur la terrasse à la recherche de son père. Il était à 4 pattes dans son buisson d'hortensias a le tailler avec amour et précision.

-Papa arrête de te fatiguer tu devrais aller te reposer.
-Je me détends.
-On passe à table bientôt, tu veux de l'aide ?
-Non merci ma chérie. Je vais couper un petit bouquet pour ta mère elle aime en mettre sur la table, tu vas pouvoir lui donner. Aide moi juste à me relever.
-Papa, tu devrais faire attention à toi ! Donne moi les fleurs je vais les porter à la cuisine. Tu es tout pâle tu es sur que tu te sens bien ?
-C'est la chimio qui me fatigue. T'en fais pas, ton vieux père à la tête dure. Rentrons.
-Ah vous voilà je commençais à m'inquiéter ! On passe à table.

Ils s'installèrent autour du bon repas concocté par Flavie.

-Alors quels sont tes projets pour les semaines à venir ? Demanda son père.
-Et bien je ne sais pas trop. Je réfléchis à quoi faire de mon avenir. Je voudrais trouver un emploi mais qui voudra de moi ? Ou alors me lancer dans quelque chose à l'étranger, aider une association... j'ai des pistes mais rien de concret pour le moment. Ce qui est sûr c'est que j'aimerai être utile à des personnes qui en ont besoin.
-C'est déjà un premier point. Tu avais crées des associations pour Müller Pharmaceutics, pourquoi ne pas t'en servir ?
-Je ne sais pas si je veux être encore associée à Müller. Dans quelques mois je n'en porterai même plus le nom, Marc-Antoine pense à vendre.
-Ah bon ? Et pourquoi donc ?
-Il pense que c'est en partie à cause de l'entreprise que notre couple n'a pas tenu.
-En partie, oui, mais ce n'est pas si simple. Je pense qu'il n'était pas assez préparé à prendre le relais de son père.
-Oui c'est certain, il a travaillé dur pourtant pour rendre son père fier et se sentir légitime au sein de la structure. Au fait papa je ne serai pas là ce soir je suis invitée sur Paris par un ami.
-Un ami ?
Flavie sourit.
-Oui visiblement ta fille a rencontré quelqu'un mais elle ne tient pas à nous le présenter.
-Pas du tout ! Je ne vous ai présenté qu'à un seul homme jusqu'à présent, et je ne le connais que depuis quelques jours. Ne vous faites pas de film.
-Tu es une grande fille à présent ; tu veux que je te prête la voiture ?
-Je ne veux pas prendre de risque de l'abîmer en la garant sur Paris, je vais trouver un Uber.
Après le repas on va se promener ensemble ou tu veux te reposer papa ?
-Je vais faire une petite sieste devant le golf à la télé, nous irons ensuite mais pas très loin je fatigue vite.

Le téléphone de ses parents sonna et son père se leva pour y répondre.
Sa mère en profita pour lui glisser deux mots.

-Lucie, tu as 40 ans, la vie passe vite. Promets moi de penser à toi avant tout. Tu dois être heureuse, et parfois pour l'être il faut savoir prendre des risques.
-Merci maman... je vais tacher d'appliquer tes conseils.