Chapitre 25

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Le lendemain elle était donc à l'heure de son rendez vous avec son gynécologue pour la fameuse échographie du premier trimestre. Maïa était venue lui rendre visite et l'avait rejoint au cabinet pour lui tenir la main. Son amie avait confié ses enfants à ses parents qui vivaient eux aussi à Genève. Depuis les 15 minutes qu'elles avaient passées dans la salle d'attente, Lucie s'était rendue deux fois aux toilettes, stressée et angoissée à l'idée de l'annonce du verdict.
Le médecin arriva tranquillement en sifflotant dans le couloir et les fit rentrer dans son cabinet. Une fois le court interrogatoire de vigueur termine, il orienta Lucie vers l'appareil à échographie situé dans un coin de la pièce. Elle se déshabilla en partie et s'allongea sur le fauteuil. Le silence était lourd et son amie vint près d'elle. Lucie fixait son amie et attendit que le médecin procède au début de l'examen. Il prit son temps pour étaler du gel sur son ventre, et se mit à chercher. Le temps était indéfiniment long durant ses quelques secondes. Elle fermait les yeux et attendait, puis sentit que son amie lui serrait plus fort la main et les ouvrit à nouveau. Maïa la regardait en souriant et lui fit signe de regarder le petit écran de contrôle. Lucie leva les yeux et observa son petit bébé qui semblait en pleine forme, il gesticulait dans tous les sens. Le médecin mit le son et elle pu profiter de l'agréable musique de son petit cœur battant à vive allure. Les larmes lui montèrent instantanément aux yeux, inondant rapidement ses joues. Ce bébé allait bien, se développait et vivait. Et en cet instant, c'était tout ce qui comptait.
Lucie serra la main de son amie, et celle ci lui répondit par un grand sourire. Elles quittèrent bras dessus, bras dessous le cabinet de gynécologie et allèrent prendre un chocolat chaud en terrasse près du jet d'eau. Lucie prit des nouvelles des enfants, de son mari, et interrogea des heures durant Maïa sur la maternité. Des discussions longtemps évitées à cause de l'impossibilité pour Lucie à devenir mère jusqu'à ce jour.
A la fin de la journée Maïa serra fort son amie dans ses bras et lui promit de revenir s'occuper d'elle pour qu elle se repose à l'approche de la naissance, et de la tenir informée de l'évolution de sa grossesse.

De retour chez elle, Lucie était d'excellente humeur. Elle avait consultée son compte en banque plus tôt dans la journée et la somme promise pour la conclusion du divorce avait été virée sur son compte. Elle était à l'abri du besoin et allait pouvoir préparer sereinement la naissance de son bébé, et elle aurait de quoi financer son projet pour la suite. Mais chaque chose en son temps. Demain elle devra préparer quelques affaires elle avait prévue d'aller visiter ses parents, leur annoncer sa grossesse et y rester quelques semaines pour profiter d'eux et se faire chouchouter.

Depuis plusieurs semaines maintenant elle n'avait eu aucune nouvelle de Benjamin. Son message où elle se livrait à cœur ouvert était resté sans réponse. Qu'importe aujourd'hui Benjamin ou Marc-Antoine, si elle doit élever son enfant seule elle le fera. Elle ne sera ni la première ni la dernière à se trouver dans cette situation et elle l'acceptait. Le principal était que son bébé soit en bonne santé, sain et sauf dans son ventre. Elle avait juste à se projeter et imaginer son enfant et cela lui donnait le sourire et le baume au cœur.

Le lendemain elle fit ses valises et appela un taxi pour l'emmener à l'aéroport. Elle partit peu chargée elle se satisferait du minimum. Elle avait prévenue ses parents au dernier moment car elle voulait attendre le rendez vous de la veille pour organiser son départ. Elle ne leur avait pas annoncé qu'elle était enceinte, elle gardait la surprise pour son arrivée.

Elle débarqua devant chez ses parents quelques heures plus tard, avec ses deux valises et son grand sourire. Sa mère avait à peine ouvert la porte qu'elle lui dit :

-Mais ma fille tu es enceinte ! Dieu soit loué !
Jean-Marc vient s'il te plaît ! La petite attend un bébé !

Son père arriva presque en courant dans le hall d'entrée, lui arrachant ses valises et la prenant ensuite dans ses bras.

-Ma petite fille... félicitations ! Viens t'asseoir, tu veux boire quelque chose ? Tu as faim ? On va aller te préparer un en-cas.

Ce fut l'effervescence, ses frères furent appelés à venir pour féliciter leur sœur, elle fut complimentée, câlinée, gâtée.

Les jours passèrent puis les semaines. Elle se sentait bien chez ses parents, entourée et aimée. Elle pouvait profiter de son père entre deux traitements et de sa mère qui faisait bonne figure. Mais tous les deux étaient réellement heureux d'avoir leur fille à leurs côtés. Elle avait beau avoir 40 ans elle se sentait toujours une enfant avec eux, une vraie cure de jouvence !

Son ventre commençait à s'arrondir, elle passait des heures sur internet à commander des petits vêtements et de la puériculture. Elle avait rendez vous pour sa grossesse dans quelques jours en Suisse et devait commencer à penser à rentrer. Sûrement allait elle revenir rapidement, elle n'avait pas grand chose à faire la bas toute seule. Elle se demandait même si elle ne devrait pas vendre l'appartement de Genève. Mais il faudrait bien un foyer à cet enfant et tout était tellement bien pensé pour l'accueil et l'éducation des suisses qu'elle devait se focaliser sur les aspects pratiques avant de penser à son propre confort.

Le lendemain ses parents l'accompagnèrent à l'aéroport et elle prit place dans l'avion. Elle atterrit une heure plus tard à Genève et sortir précautionneusement de l'appareil et alla attendre ses bagages avec un trolley. Alors qu'elle se dirigeait vers les taxis, une voix qu'elle connaissait appela son prénom à plusieurs reprises et couru vers elle.

Un divorce à l'amiable Où les histoires vivent. Découvrez maintenant