14. Une nouvelle dispute.

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Antonio quitta le bureau. Il était extrêmement en colère pour ce qu'il lui arrivait. Justin avait encore une fois réussi à lui gâcher la vie. Il se retrouvait  avec un blâme dans son dossier. Cela allait forcément nuire à sa carrière en ralentissant voire empêchant les promotions. Il n'avait plus le droit d'entrer à l'hôpital. Certes c'était jusqu'à nouvel ordre, mais jusqu'à quand exactement ? En plus, il avait l'œil de ses supérieurs sur lui, donc il n'avait pas le droit à la moindre erreur, la moindre légèreté par rapport aux règles. Tout ça le mettait hors de lui. Il avait même failli perdre son poste ! Certes, le fait d'être vu comme un mec qui s'envoyait en l'air ne le gênait pas et d'ailleurs,  il le revendiquait bien, mais il allait être pris pour quelqu'un qui ne savait pas se contrôler et c'était cela qu'il redoutait le plus. Le châtain pouvait être fier de lui. Il lui avait encore une nouvelle fois fait du mal. Pour un homme très croyant qu'est-ce qu'il pouvait prendre soin de son prochain ! Il avait envie de claquer sa tête contre le mur, afin qu'il comprenne, une bonne fois pour toute, que les homosexuels avaient le droit de vivre comme tout le monde, et, que lui-même était au minimum un bisexuel car il avait pris son pied plusieurs fois avec lui dans le passé. N'oublions pas qu'il avait bandé récemment plusieurs fois en l'ayant regardé. Putain qu'il était en colère ! Heureusement qu'il n'était pas de garde aujourd'hui, il se précipita chez lui et s'allongea dans son lit et se mit à pleurer. Le médecin devait être fier de son coup, il avait une nouvelle fois réussi à le faire pleurer.

Justin, lui, était heureux d'avoir appris la sentence. Il n'aurait plus à faire au roux qui était interdit d'hôpital, certes jusqu'à nouvel ordre. Mais c'était déjà ça de gagné. Cela allait au-delà de ses espérances. Il ne pensait pas réussir à l'éloigner immédiatement. C'était à lui de tout faire pour que cela soit définitif. Seul le blâme l'avait gêné car cela avait un impact sur la carrière du secouriste. Mais d'un autre côté, c'était de sa faute. Il n'avait qu'à pas être un déviant qui couchait comme une chienne en chaleur, à droite, à gauche, à deux, à trois, voir plus, n'importe où et même sur son lieu de travail, en pleine garde ! C'était la somme de tous ces péchés qu'il lui revenait dans la figure. À un moment il fallait bien passer à la caisse, sans parler de la destination finale de l'enfer chez les damnés. Le châtain donna ensuite la bonne nouvelle à son pasteur qui le félicita.

Le lendemain, Antonio se rendit à sa garde et son capitaine, qui avait été tenu au courant par le chef Vega, le reçu afin d'organiser la particularité d'avoir un secouriste interdit d'hôpital. Évidemment, toute la caserne fut mis au courant de la peine et du blâme. Les collègues du roux, à l'unanimité, que ce soit des ambulanciers ou des pompiers, lui donnèrent tous leurs soutien pour ce moment difficile. Beaucoup étaient très en colère et criait à l'injustice. Le capitaine avait reçu une délégation. Il répondit que c'était le chef Vega qui avait pris la décision par obligation car l'acte restait grave et qu'il y avait la pression du professeur Harrington, le directeur de l'hôpital. Lui et le chef avaient évité le pire car l'hôpital réclamait d'abord sa tête. Il avait expliqué que la double peine du blâme et de l'interdiction était la sanction minimale qu'ils avaient réussi à négocier. Ils restaient d'accord sur le fait que c'était une sanction trop lourde par rapport à la faute. Mais, ils n'avaient pas le choix car l'hôpital demandait un conseil de discipline. Et là, cela aurait été plus grave.

Le roux reprit donc le travail en enchaînant les appels. Ce qui devait arrivé arriva et il se retrouva devant l'hôpital et il vit le châtain qui les attendait. Il assura la transmission et laissa le brancard à son collègue qui avait conduit l'ambulance. Ses yeux envoyés des éclairs au médecin tout en lui adressant la parole afin de lui faire un compte rendu de l'intervention. Il le regarda rentrer à l'hôpital avec le malade, son collègue et le reste de l'équipe de soins. Cela l'avait énormément frustré depuis sa sanction de ne plus accompagner les patients jusqu'au bout qu'il lui était possible de faire et là s'ajoutait l'énervement d'avoir vu la source de ses problèmes devant lui faire bonne figure avec son sourire qui méritait une sacrée bonne gifle, voire aussi plusieurs claques. Il avait reçu du soutien de ses collègues de l'hôpital. Il savait que certains avaient pris la parole avec le chef des urgences sur cette sanction et certains envisageaient aussi d'en parler au directeur de l'hôpital. Cela lui faisait plaisir mais il ne voulait pas qu'il y ait des problèmes pour les personnes qui le soutenaient et c'était le message qu'il leurs passaient. Mais, une solidarité était en train de monter dans l'hôpital au fur et à mesure que l'information du pourquoi de sa sanction se transmettait dans les différentes services de l'hôpital. L'hypocrisie de la sanction entraînait de plus en plus une levée de boucliers. Qui n'avait pas été dans la même situation que le brun en s'envoyant en l'air ainsi sur ce lieu de travail ? C'était la double peine qui paraissait injuste : pourquoi accompagner le blâme, une sanction déjà très lourde, de cette interdiction ?

Nos chemins se retrouvent. (BxB) matureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant