De Paris à New-York : au-delà des apparences

Chapitre 47

James était rentré à New-York, je repensais à notre conversation sur Perbridge. Je partis chez mes parents passer quelques jours, j'avais besoin de prendre du recul et être sûre que je prenais la bonne décision. Ce ne fut que le soir de mon arrivée, lors du dîner que j'en parlais à Papa et Maman.

- Mon boss de New-York m'a reproposé mon job là-bas.

- C'est bien, dit Maman.

- Mais pour combien de temps ? Demanda Papa.

- C'est pour un contrat indéterminé.

- Tu as envie ?

- Justement, je ne sais pas trop, mais je sens que ce serait une belle opportunité.

- Tu aimais ta vie là-bas, ajouta Maman.

- Oui c'est vrai. C'est juste que...que je ne veux pas me dire que...

- Ne reste pas pour nous, me coupa Maman qui me devança.

- Et puis ce n'est pas si loin, tu peux revenir et on peut venir comme l'an dernier.

Je lui souris.

- Ta mère a raison et c'est ton boss de New-York qui t'a identifié comme haut profil avant le bureau de Paris.

- Vous avez raison...

- Tu partirais quand ?

- Je ne sais pas encore.

- Et tu as des nouvelles de James ? Demanda Maman en se servant de salade.

Elle tapait toujours dans le mille. Parfois j'avais l'impression qu'elle devançait toutes mes pensées, c'était presque angoissant.

- Oui. J'en ai eu.

- Comment va-t-il ?

- Il va bien, le fonds pour lequel il travaille a racheté un fonds à Paris, il a fait beaucoup d'aller-retour. Je crois qu'il est content de ne plus avoir à le faire.

- C'est vrai que c'est fatigant.

- C'est lui qui a géré le rachat ? Demanda Papa.

- D'après ce que j'ai compris.

- Et il en pense quoi de New-York ? Dit Maman.

- Que la décision m'appartient.

- Mais euh...vous êtes de nouveau ensemble ?

- C'est l'autre chose dont je voulais vous parler.

- C'est donc oui, dit-elle en souriant.

- Je l'aimais bien moi, dit Papa.

Je repensais à Léo, j'avais l'impression de l'abandonner. Je le laissai derrière moi avec tous nos souvenirs. Je savais que ça aurait été le premier à me pousser à partir et vivre ma vie et une partie de moi avait toujours pensé que c'était lui qui avait mis James sur ma route. Je ne devais pas baser ma décision sur James, je prendrais trop de risque. Il était tentant de ne pas réfléchir aux conséquences, j'avais une petite voix dans ma tête qui me disait qu'il existait une possibilité qu'il disparaisse à nouveau de ma vie sans ménagement. J'avais peur de lui faire confiance.

J'avais eu confiance en Stéphane qui n'avait pas hésité à me tromper et puis en lui, qui du jour au lendemain avait décidé de rompre. Et s'il faisait la même chose que Stéphane ? Non, ce n'était pas la même personne. James n'avait rien à voir avec Stéphane, il était plus âgé, plus sûr de lui et plus avancé dans la vie. Il n'avait rien à prouver à personne. Il méritait que je lui fasse confiance, que je nous fasse confiance. Il fallait que j'aille de l'avant sans que mon passé n'interfère.