Chapitre 28

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Nous étions déjà au printemps, le temps filait à toute allure, je ne voyais les jours défiler entre le bureau et les week-ends que je partageais avec James. Son téléphone portable alors que nous étions en train de déjeuner un samedi ensoleillé d'avril sur la terrasse de son appartement.

- Il faut que je prenne l'appel, dit-il en fronçant les sourcils.

- Ok.

Il partit dans son bureau. J'avais besoin de faire quelques courses, je regardais l'heure. Le connaissant, il en aurait pour un moment. Je frappais à la porte de son bureau.

- Tu es encore en ligne ? Demandai-je en murmurant.

- Oui.

- Je vais sortir faire une course.

- Tu vas où ?

- Pas loin je pense.

- Ok, je t'appelle quand j'ai fini.

Il me fit un clin d'œil me faisant sourire au passage et je refermai la porte. Je sortis dans l'air printanier et me mis à entrer dans les magasins sans but. Je ne savais pas trop ce que je cherchais et passais devant une parfumerie. Il me manquait un article de maquillage et je passais les portes automatiques de la boutique. Il y avait beaucoup de monde qui se bousculait, l'agitation d'un samedi après-midi. Je souris en regardant les filles sentir les parfums sur des bâtonnets en carton.

Je passai les rayons à la recherche de ce que je voulais. Une odeur me chatouilla les narines, je me concentrai dessus n'arrivant pas à savoir d'où me venait ce sentiment familier. Je fronçai les sourcils, je connaissais ce parfum. C'était un parfum masculin avec des notes marines. Et soudain, je me souvins. C'était le parfum de Léonard, je le lui avais offert pour son anniversaire cinq ans auparavant. Je l'avais charrié sur son célibat : « on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre », lui avais-je dit. Je revoyais son sourire en coin alors qu'il secouait la tête. Il avait porté ce parfum tous les jours jusqu'à sa maladie.

Mon souffle s'accéléra avec les battements de mon cœur. J'avais l'impression que la foule était plus dense que quelques secondes auparavant. Je respirai encore l'odeur, c'était presque si je sentais sa présence à côté de la mienne, je sentis mes yeux devenir humides. Je regardais autour de moi, je voyais flou, ma respiration s'accéléra encore plus. J'avais du mal à inspirer, l'air n'arrivait pas à mes poumons. Un sentiment de panique m'envahissait bloquant encore plus ma respiration.

Il fallait que je sorte dehors. Je courus presque vers la sortie. L'air frais me fit à peine de bien. Mon souffle était court, j'étouffai presque alors que j'étais dehors. Les gens me dévisageaient bizarrement. J'essayais de me concentrer sur le fait d'avaler de l'air et de le sortir de ma bouche. J'avançai dans une rue plus calme et m'adossai contre le mur. Je ne sus combien de temps je restai là à retrouver mes esprits. Je hélai un taxi à la volée et montai dedans pour rentrer chez moi. Une fois assise dans le taxi, un mal de tête lancinant commençait. Je reconnaissais cette douleur, c'était une migraine, elle arrivait souvent après une émotion intense. La douleur allait en grandissant, j'avais oublié de prévenir James.

Moi : je suis rentrée chez moi, je ne me sentais pas bien

Je sortis du taxi et faillis m'évanouir plusieurs fois en montant les marches de l'escalier et dus utiliser mes dernières forces pour ouvrir la porte. Je laissai mon manteau et mon sac dans l'entrée avec mes chaussures et partis dans ma chambre, j'enlevai tous mes vêtements. Je posai mon téléphone sur ma table de chevet et m'allongeai sur mon lit en chien de fusil. Mon portable vibra à nouveau. James appelait.

- Allô ? Dis-je d'une petite voix.

- Je viens de voir ton message, ça va ?

Je n'avais qu'une envie mettre fin à cette conversation. Ma tête cognait, la migraine n'était pas encore à son pic. Je n'en pouvais plus.

De Paris à New-York : au-delà des apparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant