Je scrutai ses yeux verts qui paraissaient presque noirs dans la pénombre. Comme si cela était possible mon cœur s'accéléra encore. Il posa ses lèvres à nouveau sur les miennes. Il fallait que je retrouve mes esprits. Il venait de dire quoi ? De rentrer avec lui ?
– Je...commençai-je à dire.
Mes pensées avaient du mal à se mettre en place. Il dut sentir mon hésitation.
– Je ne suis pas prêt à te lâcher ce soir, murmura-t-il.
Je respirai profondément, il fallait avouer que je n'y étais pas prête non plus. Je lui souris et l'embrassais encore pour lui donner mon accord.
– On y va ? Dit-il en se détachant de notre étreinte.
Sa main se glissa dans la mienne. Il ouvrit la porte de l'appartement, nous fûmes entourés par la chaleur réconfortante de la pièce. Je pris soudainement conscience des températures extérieures négatives.
– On se retrouve devant l'ascenseur ?
– Ok, répondis-je.
Nos mains se lâchèrent, je vis les filles en train de ricaner avec Craig dans un coin. Charlotte me dévisagea et se mit à sourire directement.
– Les filles, je...
– Pas besoin de dire quoique ce soit, va profiter, dit Sof.
– Vous pouvez commander un taxi ?
– Oui, on est grandes, dit Charlotte.
– Vous êtes sûres ?
– Oui, on se voit demain.
– Merci.
– Et...
– On prévient Georgina, dit Charlotte me devançant.
– Vous êtes les meilleures.
Je partis chercher mon manteau, les jambes tremblantes. James m'attendait déjà sur le palier. Ses yeux brillaient, nous entrâmes dans l'ascenseur en silence. Alors que les portes se refermaient, nos doigts se frôlaient, il attrapa ma main et la serra dans la sienne. Je m'étais retrouvée je-ne-sais-combien de fois dans un ascenseur avec lui et pourtant cette fois-là était bien différente des précédentes : nous partions ensemble. Je n'arrivais pas à arrêter de sourire. Je lui jetai un coup d'œil et fus rassurée de voir qu'il souriait aussi bêtement que moi.
– Tu n'as pas l'impression de passer ta vie dans les ascenseurs, dis-je.
– J'étais en train de me dire la même chose.
Nous arrivâmes dans le hall d'entrée, il tint la porte pour me laisser sortir. Le chauffeur sortit de la berline et ouvrit la porte de mon côté. Je m'installai sur le siège en cuir. James s'assit à son tour.
– A la maison Bernie, dit-il.
Je sentais la chaleur de sa présence à côté de la mienne en regardant New-York défiler à la fenêtre, ses doigts se glissèrent dans les miens. J'étais à fleur de peau d'avoir sa peau en contact direct avec la mienne. Je respirai profondément pour calmer ma tension.
Un quart d'heure plus tard, nous nous arrêtâmes devant un immeuble moderne. Il poussa la porte en verre et salua le concierge qui était installé derrière un comptoir en pierre noire. Il appuya sur le bouton 45. J'étais plus intimidée soudainement, je me sentais moins en confiance qu'une heure auparavant : je prenais conscience que j'allais chez James Prescott. Le luxe de l'endroit ne m'aidait pas à me détendre non plus, j'étais crispée, sa main serra la mienne plus fermement. Nous sortîmes de l'ascenseur et il ouvrit une porte à droite.
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De Paris à New-York : au-delà des apparences
RomansAlice, dévastée par la perte de son frère, prend une décision audacieuse : accepter le poste en interne proposé par son employeur et quitter Paris pour un nouveau départ à New York. Son premier jour dans la grande ville la met face à James Prescott...