Chapitre 2 - Bar

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COLOMBIE BOGOTA, 16:33

Avant de partir pour le travail, je prends le temps de préparer le dîner pour ce soir, sachant que je rentrerai tard. Après avoir cuisinée rapidement, je me précipite vers ma voiture pour me rendre au bar où je travaille comme serveuse. Après plus de quarante minutes de trajet, j'arrive finalement au travail, avec seulement 3 minutes de marge.

Mon patron, un homme imposant avec un gros ventre, vient immédiatement me crier dessus pour mon retard.

" Regarde moi celle-là toujours en retard " dit-il énervé

" C'est quoi le problème ? C'est juste 3 minutes tu ne vas pas mourir papi "

" A qui tu parles comme ça ?! t'a oublié que je suis ton patron "

" Ah non non j'ai pas oublié que TU étais mon patron et je parle bien de TOI " dis-je en le provoquant encore plus

" continue de me parler comme ça je vais te virer pour de vrai "

" fait le j'attends que ça " dis-je en levant les yeux au ciels 

La tension monte entre nous, et je me retrouve à échanger des mots vifs avec lui avant d'aller me changer pour enfiler ma tenue de travail : une mini-jupe noire que je déteste, une chemise blanche et mon tablier de couleur marron clair.

Une fois prête, je me mets à prendre les commandes des clients, comme je le fais depuis maintenant 4 mois. Malgré l'habitude, je commence à ressentir une certaine lassitude pour ce travail qui ne me satisfait plus.

***
22:10

Le temps passe rapidement, et il est déjà vingt-deux heures dix. Dans vingt minutes, ma journée de travail touchera enfin à sa fin. Alors que je profite d'un bref moment de répit derrière le bar, Amanda, une collègue, m'interpelle pour me demander de livrer une énorme commande d'alcool dans la zone VIP.

La soirée au travail s'annonce mouvementée, entre les tensions avec mon patron, les clients exigeants et les tâches à accomplir. Je dois en plus aller dans la zone VIP et voir des femmes à poiles c'est une blague ?!

" Pourquoi c'est moi qui doit l'emmener ? "

" C'est la commande à Léo mais le truc c'est qu'il est au toilettes comme d'habitude et moi je dois déposer ma propre commande alors que toi t'es là entrain de rien faire s'il te plaît prends le " dit-elle avec une voix fatiguée

Malgré mes appréhensions, je décide d'aller livrer la commande dans la zone VIP du bar. Ma compassion pour Amanda l'emporte sur mes craintes, et je me lance. Je me dirige vers une entrée avec un escalier en colimaçon, menant à la partie privée du bar.

En descendant les escaliers, je pénètre dans un univers extraordinaire, où l'odeur de la drogue imprègne l'atmosphère. Je remarque immédiatement plusieurs hommes entourés de femmes à moitié nues, tous les regards se tournant vers moi à mon arrivée. Malgré l'ambiance pesante, je garde mon calme et m'approche de chaque homme pour leur remettre leurs boissons.

Au fur et à mesure de ma distribution, je parviens au niveau du chef, reconnaissable par les tatouages qui ornent son visage jusqu'aux mains, sa posture imposante et ses yeux d'un vert citron hypnotisant et ses taches de rousseurs. Son regard semble décortiquer chaque parcelle de mon être, me figeant sur place pendant une fraction de seconde. Je ne veux pas détacher mes yeux des siens, mais je me force à continuer ma tâche en donnant les commandes aux autres hommes présents.

 "C'est pas le moment de penser aux mecs là , il est temps de travailler. CONCENTRE TOI !! " Me crie mon esprit

Malgré le malaise et la tension palpable dans la zone VIP, je sens toujours les yeux du chef posés sur moi, ce qui me met mal à l'aise mais également intriguée. La livraison de la commande se déroule sans problème, mais la présence de ces hommes influents et de stripteaseuses dans cet environnement m'incite à rester sur mes gardes et à être prudente dans mes interactions.

Alors que je m'apprête à quitter la zone VIP, l'un des hommes présents me gifle violemment les fesses, me choquant et me mettant en colère.

" Mais t'es malade ou quoi  ? " je crie en lui rendant la gifle sur sa joue.

La pièce se fige dans un silence pesant. L'homme que j'ai giflé se lève brusquement et sort son arme, la pointant vers mon front. Malgré la situation tendue, je reste calme et le fixe du regard. C'est alors que le chef fait son entrée et lui arrache l'arme des mains.

Il pense vraiment qu'il me fait peur ? Des gars comme lui j'en rencontre tout le temps si je pouvais je retournerai l'arme contre lui mais je risque sûrement de me mettre dans une situation meurtrière même si je le suis déjà. Je vais juste le regarder sans rien dire.

" Laisse-la, Carlos," déclare le chef d'une voix grave et séduisante. Son timbre résonne en moi comme une décharge électrique, mais je garde mon sang-froid, concentrée sur la menace de l'arme.

" Mais elle m'a giflé, patron ?! " l'homme riposte, perturbé par ma gifle.

" Laisse-la," répète le chef d'une voix plus menaçante.

Alors que la situation semble se calmer, mon agaçant patron fait son apparition, demandant ce qui se passe.

"Ta puta de serveuse vient de me gifler, c'est ce qui se passe," déclare Carlos, tentant de justifier son comportement inapproprié.

Mon patron, cherchant à calmer la situation, s'excuse pour mon comportement et propose de couvrir toutes les commandes de la maison en guise de réparation.

"C'est une blague, non ? Tu sais quoi, je me casse " je déclare en jetant mon plateau et mon tablier au sol avant de quitter la zone VIP, résolue à ne pas rester dans un environnement aussi toxique et irrespectueux.

Je quitte rapidement la foule et me dirige vers les vestiaires pour me changer. Alors que j'enlève mes vêtements, une vague de panique s'empare de moi. Mon pendentif, mon attrape-rêve, a disparu. Sans lui, je ne peux pas trouver le sommeil, ses perles et plumes étant mes talismans pour des nuits paisibles.

Je me presse, retournant en hâte dans la Zone VIP. Les hommes et les stripteaseuses se sont volatilisés, ne laissant derrière eux que des verres vides et une musique sourde résonnant faiblement dans l'air. Je fouille frénétiquement chaque recoin, mais mon collier reste introuvable.

La panique monte en moi. Les secondes semblent s'étirer et la pression devient insupportable. Sans réfléchir, je me lance dans une recherche à travers tout le bar, accro à retrouver mon talisman.

Finalement, alors que l'horloge approche dangereusement de minuit, je réalise l'urgence de la situation. Il est temps de rentrer chez moi. Je file à toute vitesse, espérant retrouver mon attrape-rêve.

El DiabloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant