Chapitre 22 - Pacte 2

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"Les caresses sont agréables, mais il est temps de partir," déclare El Diablo, visiblement agacé.

"Adé, je t'en prie, ne me quitte pas. Reste avec moi," supplie Martina, les larmes coulant silencieusement sur ses joues.

"Ne t'en fais pas," répondis-je en nous séparant de notre étreinte.

"Pour éviter tout piège, tu viens avec moi et la petite part avec Mariano," ordonne-t-il d'un ton autoritaire.

Ses hommes nous séparent, nous emmenant chacune dans une direction opposée. Je crie, tentant en vain de résister à leur force brutale.

"Attendez, que faites-vous ?!" je m'écrie, le cœur battant la chamade.

"Tu viens avec moi, et ta sœur part par un autre chemin," ordonne-t-il d'un ton impérieux.

"Où l'emmenez-vous ?" demandé-je, la colère montant en moi.

"Je ne compte pas te le dire. Alors monte dans cette maudite voiture et tais-toi une bonne fois pour toutes," réplique-t-il d'une voix glaciale.

Exténuée et trop épuisée pour m'indigner, je me résigne à monter dans le véhicule, m'efforçant de me boucher les oreilles pour ne pas entendre les sanglots déchirants de ma sœur m'appelant à travers la voiture. Les larmes menacent de couler, mais je me retiens. Ce n'est pas le moment de flancher, je dois rester forte.

El Diablo est assis à l'avant de la voiture, son regard pesant sur moi à travers le rétroviseur. Je fais semblant de ne pas y prêter attention, me concentrant sur ma respiration que j'essaie de ralentir. Je m'accroche à cette routine pendant de longues minutes, jusqu'à ce que la fatigue m'engloutisse et que je m'endorme, épuisée.

Lorsque je me réveille, la voiture roule toujours. Les paysages défilent par la fenêtre, mais je n'arrive pas à me concentrer sur autre chose que le visage de ma sœur, ses yeux rougis par les larmes, son expression de terreur.

" Où est-ce qu'on va ? " demandée-je d'une voix rauque, encore engourdi par le sommeil.

El Diablo tourne la tête légèrement, un sourire énigmatique sur les lèvres.

" Tu verras bien. Pour l'instant, repose-toi encore un peu. Tu en auras besoin. "

Je serre les poings, luttant contre l'envie de l'insulter. Mais je garde le silence, sachant que toute résistance serait futile. À la place, je ferme les yeux et tente de calmer les battements frénétiques de mon cœur. Je dois rester fort, pour moi et pour Martina.

Après ce qui semble être une éternité, la voiture s'arrête enfin. El Diablo sort de la voiture et me fait signe de le suivre. Nous sommes arrivés dans une sorte de hangar abandonné, à l'écart de la ville. L'endroit est sombre et silencieux, seulement éclairé par la lumière vacillante des lampes à huile.

" Bienvenue dans ton nouveau foyer, " dit El Diablo avec un sourire sarcastique. " Tu vas passer quelque temps ici, le temps que je règle quelques affaires. "

Je ne réponds pas, mes pensées entièrement tournées vers Martina. Où peut-elle bien être ? Est-elle en sécurité ? Je dois trouver un moyen de la sauver, mais pour l'instant, je suis à la merci de cet homme.

On me conduit dans une petite pièce à l'arrière du hangar. Une simple chaise et une table en bois constituent tout le mobilier. El Diablo s'approche de moi, son sourire se faisant plus cruel.

"Pour bien prouver ta loyauté envers moi et mon cartel, tu devras passer plusieurs tests pour que je puisse te faire confiance," dit El Diablo, sa voix tranchante résonnant dans la pièce.

"Premièrement, tu vas te faire tatouer trois points sur le poignet gauche. Après, on verra," continue-t-il, un sourire cruel se dessinant sur ses lèvres.

El DiabloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant